Alors que le gouvernement s’apprête à tomber, chacun réfléchit à la suite. A droite, « le nom de François Baroin recircule », glisse le sénateur LR Roger Karoutchi. Au PS, on tend la main. « Nous sommes à la disposition du président de la République », avance Patrick Kanner, à la tête du groupe PS du Sénat. Pour le centriste Hervé Marseille, il faut « trouver une plateforme d’action, comme disent les socialistes, de non censurabilité, pour essayer de trouver un accord ». Les grandes manœuvres ont commencé.
Le Sénat examine le texte pour prolonger l’état d’urgence sanitaire en Outre-mer
Par Public Sénat (avec AFP)
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Jeudi 9 septembre 2021, le Sénat se penche à son tour sur le projet de loi autorisant la prorogation de l’état d’urgence sanitaire dans les Outre-mer. Ce texte a été largement adopté mardi par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, par 90 votes contre 13 et une abstention. Cette extension, prévue jusqu’au 15 novembre, permet d’instaurer ou de maintenir des mesures de couvre-feu et de confinement. Elle concerne huit territoires : la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Barthélemy et Saint-Martin dans les Antilles, ainsi que la Guyane, la Réunion et la Polynésie française. La Nouvelle-Calédonie figure également dans cette liste après le dépôt d’un amendement par le gouvernement, adopté en séance.
Ce texte marquera le début de la deuxième session extraordinaire 2020-2021 pour la chambre haute. Aucun amendement n’a été ajouté à son unique article, qui devrait donc être voté conforme. « Ce que nous attendons de cette journée, c’est un moment d’union nationale et de fraternité avec nos compatriotes d’Outre-mer, particulièrement éprouvés en Polynésie, dans les Antilles et en Guyane », a commenté ce matin Philippe Bas, sénateur LR de la Manche et rapporteur de ce projet de loi.
« Il y a une insuffisance des infrastructures hospitalières dans les Outre-mer, ce qui crée un sentiment de ne pas être traité comme dans l’hexagone et cela explique que ce soit uniquement les Outre-mer qui connaissent ces états plus longs d’urgence sanitaire », déplorait hier, auprès de Public Sénat, le sénateur RDPI de Guyane, Georges Patient.
Des chiffres records en Outre-mer
« Nous affrontons en Outre-mer la pire crise sanitaire que notre pays ait connue depuis l’arrivée de la covid-19, et ce notamment à cause du variant Delta qui se répand avec plus d’intensité et de rapidité », a déclaré Sébastien Lecornu le ministre des Outre-mer en ouverture la discussion générale. Malgré certains signes d’amélioration, ces territoires se caractérisent globalement par une situation beaucoup plus dégradée qu’en métropole, qu’il s’agisse du taux d’incidence du virus ou de la saturation des hôpitaux, ainsi que des taux de vaccination plus faibles.
En Guadeloupe, 54 malades du covid-19, se trouvaient en réanimation jeudi. Grâce aux renforts acheminés de métropole, le territoire compte actuellement 98 lits de réanimation et 36 lits de soins critiques. Sachant qu’en temps normal, le nombre de lits en réanimation sur l’île n’atteint pas 30. En Martinique, le taux d’incidence, après avoir dépassé en août les 1.000 cas pour 100.000 habitants, s’établit actuellement à 438, contre 141 en métropole. En Polynésie, 33 personnes sont décédées du covid-19 le week-end dernier, portant à 513 le nombre total de décès liés au virus sur le territoire de 270.000 habitants depuis le début de l’épidémie.
Le projet de loi prévoit aussi que si l’état d’urgence sanitaire était déclaré à Mayotte et Wallis-et-Futuna avant le 15 octobre, il serait là aussi en vigueur jusqu’au 15 novembre. Pour l’heure, la situation sanitaire à Saint-Pierre-et-Miquelon ne suscite pas d’inquiétude.