Le vote animaliste n’est pas un vote écologiste, selon une étude
Le vote animaliste, qui a réuni 2,2% des voix aux élections européennes devant d'autres listes plus médiatisées, n'est pas un...

Le vote animaliste n’est pas un vote écologiste, selon une étude

Le vote animaliste, qui a réuni 2,2% des voix aux élections européennes devant d'autres listes plus médiatisées, n'est pas un...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le vote animaliste, qui a réuni 2,2% des voix aux élections européennes devant d'autres listes plus médiatisées, n'est pas un vote écologiste mais un vote péri-urbain, freiné dans les régions d'élevage, urbanisées ou déchristianisées, selon une étude parue jeudi.

La liste du parti animaliste a obtenu le 26 mai 2,16% des voix, devant les listes pro-Frexit de François Asselineau (1,17%) et de Florian Philippot (0,65%), et tout juste derrière celles du Parti communiste (2,49%) et de l'UDI (2,50%).

Les animalistes ont réalisé leurs meilleurs scores dans le quart nord-est du pays, la grande périphérie francilienne, et l'extrême sud-est, ont constaté les deux auteurs de cette étude publiée par la fondation Jean Jaurès, Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l'institut Ifop, et le géographe Sylvain Manternach.

Ce vote apparaît ainsi comme "antithétique" au vote en faveur des Verts (EELV), dont les zones de force sont davantage situées dans le coeur des grandes métropoles, l'Ouest et en Rhône-Alpes.

Les thématiques des deux mouvements ne sont pas non plus les mêmes: "la souffrance animale, le sort des animaux de compagnie et d’élevage ne sont pas au cœur du discours des écologistes qui dénoncent plus volontiers les excès du productivisme et l’impact néfaste de nos modes de vie sur la planète et le climat, enjeux moins prégnants pour les animalistes".

La carte du vote animaliste présente en revanche "certaines similitudes" avec celle du vote pour le Rassemblement national (RN).

Mais "l’hypothèse d’une porosité entre les deux électorats n’explique qu’à la marge cette similitude d'implantation", estiment les auteurs, qui privilégient davantage la thèse d'un espace électoral "laissé vacant par la décomposition du paysage politique traditionnel organisé autour du clivage gauche/droite".

Le parti animaliste, qui "a préférentiellement capté des voix dans la classe moyenne inférieure", est freiné par trois "couches protectrices", selon l'étude.

Il est plus faible dans les régions où l'élevage est très présent et fait vivre une partie de la population.

Cet électorat est également moins présent dans les territoires très urbanisés mais plus important dans les zones périurbaines d'habitat individuel avec jardins et espaces récréatifs.

Enfin ce vote est d'autant plus élevé que la région est précocement déchristianisée (Bassin parisien, Var, Alpes-Maritimes, Haute-Marne…), "dans la mesure où la distinction (et la supériorité) de l’homme sur l'animal a été théorisée et instituée par le catholicisme", affirment les auteurs.

Partager cet article

Dans la même thématique

Le vote animaliste n’est pas un vote écologiste, selon une étude
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Le vote animaliste n’est pas un vote écologiste, selon une étude
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le