Moins d’une semaine avant le coup d’envoi de la campagne des LR pour les législatives, plusieurs candidats officiellement investis par LR se sont rétractés. La volonté de se consacrer à un mandat local, la peur de ne pas pouvoir agir au Parlement, ou encore un manque de légitimité après une présidentielle désastreuse, font partie des arguments invoqués. Malgré tout, le parti se veut confiant quant à sa capacité à présenter un candidat dans chacune des 577 circonscriptions.
Législatives : à quelques jours du lancement de la campagne, des candidats LR jettent l’éponge
Moins d’une semaine avant le coup d’envoi de la campagne des LR pour les législatives, plusieurs candidats officiellement investis par LR se sont rétractés. La volonté de se consacrer à un mandat local, la peur de ne pas pouvoir agir au Parlement, ou encore un manque de légitimité après une présidentielle désastreuse, font partie des arguments invoqués. Malgré tout, le parti se veut confiant quant à sa capacité à présenter un candidat dans chacune des 577 circonscriptions.
Par Romain David et Marion Vigreux
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Combler les trous. Ce sera l’une des principales préoccupations de la commission nationale d’investiture des Républicains, qui se réunit mardi pour mettre la dernière main à la liste des 577 candidats investis par le parti pour les législatives. Avant un coup d’envoi officiel samedi 7 mai, à l’occasion d’un conseil national au cours duquel sera également dévoilé le programme qui servira d’appui à la campagne. L’heure est donc aux ajustements de dernières minutes, entre les quelques circonscriptions qui n’ont pas encore trouvé preneurs… et celles qui ont perdu leur champion. Car depuis plusieurs semaines, un vent d’inquiétude souffle sur la campagne des LR, auquel la défaite historique de leur candidate à la présidentielle – Valérie Pécresse, éliminée avec seulement 4,78 % des suffrages exprimés – n’est pas étrangère. Un petit groupe de candidats, une quinzaine selon les membres du parti interrogés par Public Sénat, a ainsi choisi de se désister.
Ces prétendants auraient été douchés par le score de la présidente de la région Île-de-France, et ont finalement préféré, à la dernière minute, faire machine arrière devant la crainte de ne pas parvenir à faire mieux dans leur circonscription, ou, inversement, de se retrouver perdus dans les travées du Palais Bourbon, au milieu d’un groupe potentiellement réduit à peau de chagrin, entre les soutiens du camp présidentiel et une gauche qui mise sur le rassemblement.
« Je peux comprendre qu’ils ne se sentent pas d’y aller »
« Il s’agit de candidats qui, pour la plupart d’entre eux, avaient choisi de soutenir Valérie Pécresse et de s’investir dans sa campagne, parfois bien avant le congrès d’investiture de décembre dernier. Ils affichaient une continuité entre leur candidature et le projet de Valérie Pécresse. Aujourd’hui, ils prennent acte d’une défaite historique », explique à Public Sénat la sénatrice Dominique Estrosi Sassone, qui est membre de la commission d’investiture. « Ils ne profiteront pas de la dynamique qui, normalement, suit une présidentielle. Je peux comprendre qu’ils ne se sentent pas d’y aller juste pour y aller, avec le risque d’un score qui ne leur permette même pas d’être au second tour. » Pour se qualifier au second tour d’une élection législative, un candidat doit réunir un nombre de suffrages correspondant à au moins 12,5 % des inscrits sur les listes électorales de sa circonscription.
Le Figaro et Le Parisien évoquent ainsi les cas de figure de Marie-Hélène Paty, dans la première circonscription de la Mayenne, de Maxence Henry, adjoint au Maire d’Angers, dans la deuxième circonscription du Maine-et-Loire, d’Yves Foulon, le maire d’Arcachon, dans la huitième circonscription de la Gironde ou encore de Soizic Perrault, conseillère départementale et vice-présidente du conseil départemental de la Mayenne. « J’ai estimé que je n’avais pas de crédibilité. Je ne voulais pas mentir aux électeurs », justifie-t-elle dans les colonnes du quotidien francilien, invoquant le score trop bas de Valérie Pécresse, dont elle est l’une des référentes du mouvement Libres ! « Je n’ai pas la légitimité, mais la droite a toute la légitimité à être candidate, on a fait des scores excellents lors des dernières élections départementales. […] Ma décision est une décision d’intérêt général pour la droite dans le département », explique-t-elle, toujours auprès du Parisien. Son suppléant, Benoît Quéro, devrait la remplacer au pied levé, mais sans l’étiquette du parti.
L’hebdomadaire Marianne évoque le renoncement de deux personnalités plus connues : Patrick Stefanini, le directeur de campagne de Valérie Pécresse, et Nicolas Florian, l’ancien maire de Bordeaux, qui avait pris la suite d’Alain Juppé avant d’être détrôné par l’écologiste Pierre Hurmic aux dernières municipales. « La candidature de Nicolas Florian s’inscrivait dans le sillage de Valérie Pécresse. Il renonce par souci de cohérence », confirme Dominique Estrosi Sassone. Dimanche, c’est François Lagarde, ancien vice-président d’Orléans Métropole, qui a refusé de se présenter dans la deuxième circonscription du Loiret, invoquant dans un communiqué relayé par France Bleu la trop grande proximité de la ligne idéologique du parti avec les idées de la macronie. Assurément, ces différents abandons représentent un nouveau coup dur pour LR, qui préparait pourtant cette élection de longue date. Début février, alors que la campagne présidentielle se mettait tout juste en branle, le parti avait apporté son soutien à une cinquantaine de candidatures dans 26 départements différents.
Une aventure personnelle… et financière
« On ne se présente pas uniquement lorsque l’on est certain de gagner pour la simple et bonne raison que l’on n’est jamais certain de gagner », pointe le sénateur Stéphane Piednoir. « Il y a aussi des territoires de conquête sur lesquels on doit être présents et offrir une alternative entre un vote macroniste […] et les extrêmes », poursuit cet élu, qui estime que certains ont pu céder à une forme de pression. « Une candidature aux législatives, c’est défendre des valeurs, mais c’est aussi une aventure personnelle avec une exposition, pas seulement financière, mais aussi sur son nom propre. Je peux comprendre que certains se sentent fragilisés dans cette aventure. » La sénatrice Valérie Boyer, membre du bureau politique des LR, épingle la fin du non-cumul des mandats et les relations houleuses du gouvernement avec les oppositions parlementaires au cours des cinq dernières années. « Je comprends que certains élus préfèrent conserver leurs mandats locaux pour agir dans leur mairie, dans leur région, plutôt qu’être un parlementaire isolé et sans pouvoir ».
Autre motif pour expliquer le recul de certains : la question financière. Le parti propose un prêt de 5 000 euros à ses candidats, une somme un peu mince pour mener une campagne d’au moins cinq semaines, d’autant que tous n’ont pas les moyens de puiser dans leurs fonds propres. « C’est un engagement qui peut amener à faire réfléchir au vu de ce qui est arrivé à Valérie Pécresse », admet Dominique Estrosi Sassone. En restant sous la barre des 5 %, la candidate a dû renoncer au remboursement de ses frais de campagne. Au lendemain du premier tour, elle a révélé s’être personnellement endettée « à hauteur de 5 millions d’euros ». En deux semaines, la collecte de fonds qu’elle a lancée a récolté environ 2 millions d’euros.
Les désistements concernent « une part infinitésimale » des candidatures, veut-on rassurer au sein du parti. « Une quinzaine ou une vingtaine de désistements à l’échelle des 577 circonscriptions, ça reste marginal, il faut le souligner », balaye Stéphane Piednoir. Si LR s’est engagé à présenter ses 577 candidats d’ici la fin de semaine, le calendrier de ce scrutin laisse encore jusqu’au 20 mai pour le dépôt officiel des candidatures. « Je ne garantis pas qu’il y aura un candidat dans chacune des 577 circonscriptions », concède Dominique Estrosi Sassone. « Mais les absences seront vraiment marginales, ou du moins localisées dans des circonscriptions très atypiques. »
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