Enjeu, mode de scrutin, résultats du premier tour, calendrier politique: voici ce qu'il faut savoir sur le deuxième tour dimanche des élections législatives françaises, qui devrait assurer une large majorité parlementaire au président Emmanuel Macron.
- Quelle majorité pro-Macron ? -
Les législatives représentent un enjeu crucial pour le nouveau président centriste Emmanuel Macron, qui a besoin de la majorité la plus large possible à l'Assemblée pour mener ses réformes, à commencer par celle du code du Travail.
Quatre députés ont été élus dès le premier tour
AFP
Le vote de dimanche s'annonce comme une consécration pour cet ancien banquier de 39 ans, jamais élu auparavant, qui a réussi à conquérir l’Élysée en mai au terme d'une campagne éclair, avec un mouvement créé un an plus tôt.
Le parti présidentiel, la République en Marche (REM), et son allié centriste du MoDem pourraient ravir entre 440 et 470 des 577 sièges, très largement au-dessus de la majorité absolue (289 élus), selon les projections des instituts de sondage.
- Quelle opposition ? -
Divisés, affaiblis et pas forcément "Macron-incompatibles", les autres partis redoutent d'être réduits à la portion congrue dimanche: la droite aurait entre 60 et 90 sièges, les socialistes qui détenaient la majorité dans l'Assemblée sortante devraient se contenter de 20 à 35 sièges avec leurs alliés.
L'extrême droite qui espérait devenir la première force d'opposition obtiendrait seulement un à six sièges, la gauche radicale et ses alliés communistes de 10 à 25 sièges, loin de leurs espérances d'incarner une nouvelle opposition de gauche.
Le chamboulement politique amorcé avec l'élection présidentielle redessine le paysage, avec l'effondrement des partis traditionnels et la disparition annoncée du bipartisme droite-gauche.
- Profond renouvellement -
La nouvelle Assemblée sera profondément renouvelée, notamment parce que plus de 200 députés sortants ne se représentaient pas.
La décision du mouvement d'Emmanuel Macron, La République en Marche (REM), d'investir un grand nombre de candidats issus de la société civile et la nouvelle loi sur le non-cumul des mandats qui a incité certains à ne pas se présenter pour privilégier leur mandat local, vont contribuer au renouvellement des députés.
- Résultats du premier tour -
Le premier tour, le 11 juin, a été marqué par une abstention historique de 51,29%, qui pourrait grimper jusqu'à 54% au second tour, selon les sondages.
Le parti présidentiel, avec son allié centriste MoDem, est arrivé largement en tête avec 32,3% des suffrages exprimés, devant la droite (Les républicains, 21,5%).
L'extrême droite (Front National) a obtenu 13,20% des voix, résultat jugé "très décevant" par sa patronne Marine Le Pen qui espérait devenir la première force d'opposition après son score historique à la présidentielle.
La gauche radicale (France insoumise) a obtenu 13,7% avec ses alliés communistes, devant les socialistes et leurs alliés (9,5%). Les listes écologistes ont recueilli 4,3% des suffrages.
- Mode de scrutin -
A l'issue du premier tour, seuls quatre députés ont été élus: deux sous l'étiquette REM, un centriste de droite et un divers gauche.
Il reste à élire 573 députés, dont 11 représentant les Français installés à l'étranger. Chaque circonscription représente environ 125.000 habitants.
Au second tour, est élu celui qui remporte le plus de voix quelle que soit la participation.
Les bureaux de vote seront ouverts de 08h00 (06H00 GMT) à 20H00 (18H00 GMT) dans les grandes villes, heure à laquelle seront publiées les premières projections de résultats.
- Calendrier -
Avant de s'attaquer à la discussion des lois, la nouvelle Assemblée doit faire sa rentrée le 27 juin pour former son bureau et élire son président.
Les députés seront par la suite appelés à voter la confiance au gouvernement issu des élections - qui peut soit être le même que celui que pilote actuellement le Premier ministre de droite Édouard Philippe, soit être une formation remaniée.
Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.
A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.
Le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, a interpellé ce 7 mai, lors des questions au gouvernement, le Premier ministre François Bayrou sur les projets de référendum évoqués ces derniers jours par l'exécutif.
Réagissant à la publication d’un livre à charge sur le fonctionnement de la France insoumise, Patrick Kanner, le président du groupe PS au Sénat, épingle le rôle joué par Jean-Luc Mélenchon. Il appelle la gauche à tirer les enseignements de cet ouvrage.