Législatives : France insoumise « rentre dans la campagne » sans les communistes

Législatives : France insoumise « rentre dans la campagne » sans les communistes

Ce matin, La France Insoumise lançait officiellement sa campagne pour les législatives. Manuel Bompard, qui assure sa conduite, a confirmé que cela se ferait sans les communistes. Si la rupture entre LFI et le PCF semble être consommée, Pierre Laurent n’a pas dit son dernier mot.
Public Sénat

Par Alice Bardo

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« On peut peut-être éviter les noms d’oiseaux de ce type », requérait cet après-midi Pierre Laurent, sur BFM TV. Il répond ainsi à Jean-Luc Mélenchon, qui l’accusait ce matin de mentir sur les conditions du divorce entre la France Insoumise et le Parti communiste, avant d’annoncer qu’il comptait pour sa part se présenter à Marseille, où il se rendra demain. Chacun renvoie à l’autre la responsabilité de l’échec des négociations qui avaient cours pour mener la bataille des législatives.

Une rupture actée dès hier soir, par un communiqué de Manuel Bompard, directeur des campagnes du mouvement de Jean-Luc Mélenchon : « Pierre Laurent a décidé de rompre les discussions ». « Nous avons appris par les réseaux sociaux que le PCF engageait cette conférence et débutait sa campagne », expliquait-il ce matin lors du lancement officiel de la campagne de La France insoumise pour les législatives. D’après Jean-Luc Mélenchon, le deal était clair : pas un mot à la presse avant d’avoir conclu un accord.

Pierre Laurent ne veut pas d’un accord réduit « à peau de chagrin »

Hier après-midi, Pierre Laurent avait pourtant tenu une conférence de presse pour renouveler son « appel à une bataille commune » en vue des élections législatives. Un acte qu’il justifie par « le risque qu’il voyait grandir » d’un accord réduit à « peau de chagrin »: « Nos interlocuteurs écartaient depuis déjà dix jours toute possibilité d’un accord national qui n’aurait pas lieu sous la tutelle unique de la France insoumise », peut-on lire dans un communiqué du numéro un du PCF, publié ce mercredi. Il fustige une «  rupture unilatérale par La France insoumise des discussions ».

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Du côté des Insoumis, ce sont les communistes qui sont responsables de la fin des négociations : « On était favorable à un accord national dans le cadre de la France Insoumise. Et, dans l'hypothèse où ce n’était pas possible, à un accord de désistement réciproque. Le parti communiste a fait un autre choix, c'est son droit. On le respecte. On le regrette. Maintenant, on rentre dans la campagne », constate Manuel Bompard.

Un « accord de désistement réciproque » qui ne convenait pas à Pierre Laurent, pour qui la « poignée de circonscriptions »  - « 26 exactement » - que lui proposaient ses interlocuteurs de La France insoumise était largement insuffisante.

Une dizaine de communistes investis par La France insoumise

Jean-Luc Mélenchon préfère, lui, souligner les « plus de dix communistes » - « 15 à 20 » selon Manuel Bompard- déjà investis par son mouvement, dont Marie-Georges Buffet. « Il parle de dix communistes investis comme si c’était un exploit extraordinaire sur 577 circonscriptions. C’est un nombre extrêmement faible. On ne peut pas se satisfaire de cette situation », lui rétorque son homologue communiste.

Batsien Lachaud : "Nous avons déjà investis un certain nombre de candidats communistes"
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D’autant que pour être investi par LFI, il faut signer la charte du mouvement. Une condition que déplore Olivier Dartigolle, porte-parole du PCF : « Ça demande à celle ou celui qui la signe un mandat impératif, c’est-à-dire que sur des projets de loi un député ne pourrait pas se prononcer en son âme et conscience mais devrait respecter une consigne de vote. C’est ça la VIe République ? ». « Nous ne leur demandons pas de déchirer la carte de leur formation politique ni de se rallier », tempère Manuel Bompard, qui dirige la campagne de La France insoumise pour les législatives.

Lachaud : "Nous ne leur demandons pas de déchirer la carte de leur formation politique ni de se rallier"
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Malgré tout, Pierre Laurent ne semble pas prêt à faire deuil d’une « bannière commune », bien que La France Insoumise tienne à ce que ses candidats défendent « un même programme – « L’avenir un commun » -, partagent le même mot d’ordre – « La Force du peuple » et aient un logo commun – le « phi » de La France insoumise. En somme, la fameuse « tutelle unique » que dénonce Pierre Laurent dans son communiqué du jour. « Ce n’est pas pour ça qu’on signe la fin de la partie du rassemblement, on continuera à le construire à l’échelle de nos territoires », conclut Olivier Dartigolle. Le PCF présentera ses candidats investis pour les législatives jeudi, lors d'un meeting à Paris.

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