Législatives: un mois pour renouveler en profondeur l’Assemblée
La publication, finalement attendue mardi, de la liste des candidats aux législatives des 11 et 18 juin doit lancer la course...

Législatives: un mois pour renouveler en profondeur l’Assemblée

La publication, finalement attendue mardi, de la liste des candidats aux législatives des 11 et 18 juin doit lancer la course...
Public Sénat

Par Dominique CHABROL

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

La publication, finalement attendue mardi, de la liste des candidats aux législatives des 11 et 18 juin doit lancer la course pour ce scrutin où Emmanuel Macron est en quête d'une majorité parlementaire face à une droite et un PS affaiblis.

Le test est crucial également pour le FN et La France insoumise qui veulent peser à l'Assemblée nationale.

Les quelque 6.000 candidats en lice - ils étaient 6.546 en 2012 - dans les 577 circonscriptions ont trois semaines pour convaincre avant le premier tour. La campagne officielle a débuté ce lundi et s'achèvera le samedi 10 juin à minuit, à la veille du premier tour.

L'enjeu du scrutin est renouvelé par rapport aux législatives précédentes qui permettaient surtout de confirmer le résultat de la présidentielle. Ce sont les législatives qui devront cette fois déterminer l'équilibre politique pour les années à venir.

Quelques semaines après son arrivée à l'Elysée, Emmanuel Macron doit dégager une majorité qui lui permettra de mettre en oeuvre sa politique. Faute d'une majorité absolue (289 députés) qui semble difficile à atteindre, il devra former des coalitions avec des élus issus de la droite ou de la gauche.

Le Front national et La France insoumise comptent pour leur part sur la dynamique de leurs candidats à la présidentielle pour entrer en force à l'Assemblée.

A moins de trois semaines du premier tour, le scrutin comporte une certitude et de nombreuses inconnues. "La grande question est de savoir si les législatives vont s'inscrire dans la continuité de l'élection présidentielle ou si les électeurs vont corriger leur vote et reprendre leurs positionnements politiques habituels", analyse Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à Paris 1.

"La seule certitude, c'est le renouvellement", souligne-t-il, avec quelque 200 "primo-députés" (jamais élus auparavant) qui devraient faire leur entrée à l'Assemblée.

- Enjeu financier et ancrage local -

La décision de La République En Marche! d'investir une moitié de candidats issus de la société civile ainsi que la loi sur le non-cumul des mandats doivent contribuer à ce renouvellement. Plus de 200 députés sortants ne se représentent pas, préférant pour certains conserver leur mandat local.

Incertitude en revanche sur le niveau de participation au premier tour des législatives, généralement nettement inférieur à celui du scrutin présidentiel. Incertitude également sur le poids de l'ancrage local des candidats, qui peut notamment permettre à des élus socialistes bien implantés d'être réélus. La nouvelle donne politique a en outre mis à mal le clivage gauche-droite et remis en cause les mécanismes traditionnels de désistement.

Les récents sondages donnent l'avantage à La République en Marche!, qui bénéficie d'un effet Macron avec autour de 30% d'intentions de vote au premier tour. Le tandem LR/UDI et le Front national font jeu égal autour de 20%, devant LFI à 15% et le PS, crédité de seulement 6% à 11%, qui redoute une débâcle comparable à celle de 1993, quand seulement 57 députés socialistes avaient été élus.

Les spécialistes restent cependant prudents quant à d'éventuelles projections de ces résultats en nombre de sièges dans la nouvelle assemblée.

Pour tous, en particulier pour les deux forces émergentes - En Marche! et La France insoumise -, l'enjeu est également financier. C'est en effet en fonction du nombre de voix et d'élus aux législatives qu'est calculée l'aide publique à laquelle ont droit les partis et formations, avec 1,42 euro par voix pour la première tranche.

Il s'agit donc pour chacun d'obtenir un maximum d'élus pour assurer le financement du parti pour les cinq ans à venir.

La liste définitive des candidats, qui devait être publiée lundi par le ministère de l'Intérieur, est attendue mardi.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

Législatives: un mois pour renouveler en profondeur l’Assemblée
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le

Législatives: un mois pour renouveler en profondeur l’Assemblée
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le