Les adieux aux armes de François Hollande à Gao avant un sommet Afrique
En route vendredi pour un sommet Afrique-France à Bamako, qui marquera ses adieux au continent, le président français François Hollande a...

Les adieux aux armes de François Hollande à Gao avant un sommet Afrique

En route vendredi pour un sommet Afrique-France à Bamako, qui marquera ses adieux au continent, le président français François Hollande a...
Public Sénat

Par Hervé ASQUIN

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

En route vendredi pour un sommet Afrique-France à Bamako, qui marquera ses adieux au continent, le président français François Hollande a effectué une visite éclair et symbolique dans le nord du Mali, quatre ans après avoir lancé l'opération Serval pour chasser les jihadistes qui menaçaient la région.

Sur l'immense base française de Gao posée au milieu d'une plaine de latérite s'étendant à perte de vue, François Hollande a lancé un message aux soldats de l'opération Barkhane: le combat contre les jihadistes au Sahel, en Irak et en Syrie comme en France, "c'est le même combat, c'est le même enjeu".

"Nous le savons tous, les terroristes qui attaquent notre propre territoire, qui agissent sur notre propre sol, sont liés avec ceux qui sont au Levant, en Irak et en Syrie mais aussi ici, dans la bande sahélo-saharienne", a-t-il souligné.

Endossant son costume de chef des armées comme il l'avait fait dix jours plus tôt en Irak pour délivrer un message similaire, François Hollande a rendu un hommage appuyé aux 4.000 militaires de la force française Barkhane, déployée dans cinq pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Tchad, Niger, Burkina Faso).

"En contribuant à la protection du Mali comme, dans le cadre de l'opération Barkhane, de l'ensemble de la zone, vous assurez notre propre sécurité", la "sécurité des Français", a-t-il assuré devant plusieurs centaines d'entre eux.

Le chef de l'Etat français, qui entamait ainsi la dernière visite planifiée de son quinquennat sur le continent africain, était ainsi de retour sur le sol malien quatre ans presque jour pour jour après le déclenchement de l'opération Serval, le 11 janvier 2013.

Cette intervention internationale à l'initiative de la France avait mis un terme à la progression de groupes armés jihadistes liés à Al-Qaïda, partis du nord du Mali et qui menaçaient de déferler sur Bamako, la capitale.

François Hollande (C), le Premier ministre malien Modibo Keita (G) et le ministre de la Défense française Jean-Yves Le Drian (D), face aux troupes de l'opération Barkhane à Gao, dans le nord du Mali, le 13 janvier 2017
François Hollande (C), le Premier ministre malien Modibo Keita (G) et le ministre de la Défense française Jean-Yves Le Drian (D), face aux troupes de l'opération Barkhane à Gao, dans le nord du Mali, le 13 janvier 2017
AFP

Si cette menace a été écartée, l'insécurité demeure dans la région où, depuis août 2014, Barkhane a pris le relais de Serval, étendant son action à cinq pays.

Des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, en dépit de la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix censé isoler les jihadistes mais qui tarde à se concrétiser.

- 'Emouvant'-

Quatre soldats français sont morts au Mali en 2016 et 16 depuis le début de Serval. Et une humanitaire française, Sophie Pétronin, a été enlevée le 24 décembre à Gao.

Quatre ans après le déclenchement de l'opération Serval, "le Mali a retrouvé son intégrité territoriale, a pu effectuer sa transition politique, élire son président et choisir ses députés", s'est cependant félicité François Hollande.

Accueilli sur la base opérationnelle de Gao par le Premier ministre malien Modibo Keïta, le chef de l'Etat a passé deux petites heures auprès des troupes françaises et maliennes.

Principal point d'appui de la mission Barkhane au Mali, la "plateforme opérationnelle désert" (Pfod) de Gao soutient les unités qui agissent dans la boucle du fleuve Niger et dans le nord du pays.

Il est "émouvant" de venir à Gao où les forces françaises sont "là pour longtemps", a confié François Hollande à des journalistes, expliquant qu'il ne s'agissait jusque là pour lui que d'un "point sur une carte, un objectif".

Il s'agit de sa troisième visite au Mali, où il s'était rendu une première fois le 2 février 2013, accueilli en libérateur à Tombouctou (nord-ouest), trois semaines après avoir ordonné l'opération Serval.

François Hollande y était retourné quelque mois plus tard, le 19 septembre 2013, pour la cérémonie d'investiture du président Ibrahim Boubacar Keïta.

Après Gao, il devait rejoindre en début de soirée Bamako pour un sommet Afrique-France, pour "le partenariat, la paix et l'émergence", auquel doivent participer une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement.

Ce sommet sera dominé par les questions de sécurité, de démocratie et de développement, au moment où Paris plaide pour le renforcement des capacités de défense africaines et le respect des règles constitutionnelles sur un continent en proie à plusieurs crises politiques aiguës, comme en République démocratique du Congo ou en Gambie.

Dans la même thématique

Les adieux aux armes de François Hollande à Gao avant un sommet Afrique
3min

Politique

« Les politiques parlent des migrants comme si c’étaient tous des sauvages » s’insurge Louis Chedid

C’est un nom, une voix, des textes et des mélodies qui nous accompagnent depuis 50 ans. S’il chante l’amour, l’absence, et la mélancolie, parfois aux côtés de ses enfants, il reste d’abord un homme engagé contre les discours de haine. Auteur d' « Anne, ma sœur, Anne », ce descendant d’immigrés chrétiens libanais, réfugiés en Egypte, refuse que les populations immigrées soient caricaturées et instrumentalisées. Cette semaine, Louis Chedid est l’invité de Rebecca Fitoussi dans Un monde, un regard.

Le

Les adieux aux armes de François Hollande à Gao avant un sommet Afrique
3min

Politique

Un an après la dissolution : « Les Français ont le sentiment que la France fait la planche » selon le politologue Brice Teinturier

Un an après la dissolution voulue par Emmanuel Macron, le paysage politique français semble avoir évolué vers un blocage institutionnel. A l’Assemblée, l’absence de majorité empêche les textes d’être votés. Pire, des motions permettent d’enjamber l’examen à l’Assemblée pour que le débat soit tranché en commission mixte paritaire. Comment la dissolution a-t-elle modifié le fonctionnement des institutions ? C’est la question à laquelle répondent les invités de Rebecca Fitoussi et Jean-Pierre Gratien dans cette émission spéciale sur la dissolution, un an après.

Le

Les adieux aux armes de François Hollande à Gao avant un sommet Afrique
4min

Politique

Un an après la dissolution, Gérard Larcher estime que « c'est la présidentielle qui redonnera le nouveau souffle dont nous avons besoin »

Invité de Public Sénat ce vendredi 6 juin, le président du Sénat est longuement revenu sur la situation du pays. À ses yeux, seule la prochaine présidentielle permettra de mettre fin au blocage politique lié à la dissolution. Evoquant également l’urgence budgétaire, il estime que « l’année blanche est une piste sérieuse ».

Le