"Ce geste ne fait que révéler la précarité très importante des étudiants": quatre jours après l'immolation d'un étudiant à Lyon, les...
Les associations étudiantes en alerte après l’immolation d’un étudiant à Lyon
"Ce geste ne fait que révéler la précarité très importante des étudiants": quatre jours après l'immolation d'un étudiant à Lyon, les...
Par Anne-Sophie MOREL
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"Ce geste ne fait que révéler la précarité très importante des étudiants": quatre jours après l'immolation d'un étudiant à Lyon, les associations alertent sur l'urgence d'une refonte de l'aide sociale étudiante.
Ce jeune de 22 ans s'est immolé devant le siège du Crous (centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires). Brûlé à 90%, il est toujours "entre la vie et la mort" à l'hôpital.
En difficulté financière - il avait perdu sa bourse en "triplant" sa deuxième année de licence à l'université Lyon 2 - le jeune homme a expliqué son geste dans un message lu mardi par une camarade lors d'un rassemblement sur le lieu de son acte. "Cette année (...) je n'avais pas de bourse mais même quand j'en avais, 450 euros par mois, est-ce suffisant pour vivre ?", demandait l'étudiant avant de passer à l'acte.
Manifestation d'étudiants devant le Crous de Lyon le 12 novembre 2019
AFP
Comme lui, Imane Ouelhadj, étudiante en deuxième année de licence en sciences du langage n'a plus de bourse. "J'ai touché 100 euros par mois durant deux ans en vivant chez mes parents mais comme je suis en rupture avec eux, je n'ai plus accès à leur feuilles d'imposition et donc je ne touche plus rien", regrette cette étudiante affiliée au syndicat étudiant Unef.
"Après la débrouille, c'est le stress à chaque fin de mois, j'ai la boule au ventre et c'est vraiment éprouvant psychologiquement", témoigne la jeune femme qui bénéficie de "l'aide d'amis".
Pour Mélanie Luce, présidente de l'Unef, l'immolation du jeune homme "ne fait que révéler la précarité très importante des étudiants". "Le problème, c'est qu'on enchaine les réformes (baisse des aides sociales, aides au logement gelées...) qui précarisent les étudiants mais parallèlement, les postes de dépenses telles que la nourriture, le logement, augmentent", dénonce-t-elle.
"Le système est à bout de souffle", résume-t-elle. "Nous demandons un plan de réformes des aides sociales. Nous alertons le gouvernement sur le sujet et attendons une réaction, il y a urgence", ajoute Mme Luce.
Des étudiants manifestent à Lyon, quatre jours après l'immolation d'un étudiant, le 12 novembre 2019
AFP
Mardi, des rassemblements à l'appel du syndicat Solidaires se tenaient à Lyon, Paris et d'autres villes de France.
"On est nombreux à se sentir en situation de précarité avec des aides qui ne sont pas accessibles à tous ceux qui en ont besoin", déplore Bérangère Poncet, présidente de l'association des étudiants de Paris.
- "Antidépresseurs" -
Selon elle, "de nombreux étudiants cumulent leurs études avec un travail et même pour ceux qui vivent chez leurs parents, c'est très difficile de tout concilier".
Des étudiants manifestent devant le CROUS à Lyon, quatre jours après l'immolation d'un étudiant, le 12 novembre 2019
AFP
"Près de quatre étudiants sur dix perçoivent une aide, c'est beaucoup", précise Monique Ronzeau, présidente de l'Observatoire national de la vie étudiante (OVE).
Le gouvernement assure qu'il travaille à améliorer les conditions de vie étudiante.
Depuis le 1er septembre, tous les étudiants encore affiliés à une mutuelle sont automatiquement rattachés au régime général de l'Assurance maladie, signant ainsi la fin d'une Sécu étudiante créée après-guerre et longtemps restée dans le giron des mutuelles.
Par ailleurs, depuis la rentrée, les bourses dispensées par les Crous ont augmenté de 1,1 %, soit 46 millions d'euros supplémentaires.
Pas suffisant pour les associations. "Il faut réformer en profondeur l'aide sociale étudiante, une hausse des montants", demande Orlane François, présidente de la Fage, premier syndicat étudiant.
Selon elle, "20% des jeunes de 18 à 24 ans vivent sous le seuil de pauvreté. Les bourses varient entre 100 et 570 euros par mois; ça ne suffit pas. Ces bourses s'adressent à des publics très précaires qui doivent tout payer (loyer, nourriture, transports)", ajoute-t-elle.
"Crises d'angoisse, antidépresseurs...": une autre étudiante en sciences politiques de 22 ans, qui souhaite garder l'anonymat, raconte "son parcours du combattant".
"J'ai perdu ma bourse car je me suis réorientée et j'ai aussi redoublé deux fois. Mes parents n'ont pas pu continuer à m'aider. Heureusement, des amis m'aident pour manger notamment, mais c'est dur et surtout je suis très endettée à seulement 22 ans", lance-t-elle.
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