Les candidats à la présidentielle face aux patrons de PME
Quatre candidats à la présidentielle étaient invités par la Confédération des PME à échanger avec les chefs d'entreprise sur leur programme.

Les candidats à la présidentielle face aux patrons de PME

Quatre candidats à la présidentielle étaient invités par la Confédération des PME à échanger avec les chefs d'entreprise sur leur programme.
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Ils étaient quatre ce lundi matin à exposer durant près de quatre heures leurs propositions en faveur des petites et moyennes entreprises et à répondre aux questions des entrepreneurs. Marine Le Pen, Emmanuel Macron, François Fillon et Nicolas Dupont-Aignan ont répondu à l'invitation de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprise (CPME).

Marine Le Pen : « Mon projet économique est résolument tourné vers les TPE-PME »

Première à s'exprimer parmi les candidats présents dans ce débat organisé par la CPME, la dirigeante du Front national a d’abord commencé par flatter les PME, les « murs porteurs de l’économie de la France ».

Opposant les difficultés de ces entreprises à la solidité des grands groupes et des multinationales, Marine Le Pen a détaillé quelques mesures de son projet, qu’elle résume sous le slogan « les TPE et les PME d’abord ».

Son programme, qui s’« articule avec le patriotisme économique », prévoit notamment de réserver les marchés publics aux PME « en priorité ». Elle précise que cette mesure est « impossible à mettre en œuvre dans le cadre de l’Union européenne » et « qu’il faut faire des choix ».

Sur le plan fiscal, elle propose d’arrêter la « bougeotte fiscale » et d’étendre le taux réduit de 15% d’imposition sur les sociétés pour les 75.000 premiers euros de bénéfices (au lieu de 38.120), et d’abaisser le taux au-delà de ce seuil de 33 à 24%. « Nous allons rendre près de cinq milliards d’euros aux TPE-PME », promet-elle.

Elle annonce ensuite vouloir réorienter le CICE, « véritable usine à gaz », en « baisse pérenne de charges, en priorité à destination des TPE-PME ».

La présidente du Front national fait également de la lutte contre la « concurrence déloyale » l’un de ses grands axes. « Le moindre des bons sens est d’interdire l’importation des produits qui ne respectent pas les normes qui sont réclamées à nos propres entrepreneurs », déclare-t-elle. Citant le cas du départ d’un site de production Whirlpool pour la Pologne, elle réclame la taxation des produits « issus d’usines délocalisées à l’étranger ». Un protectionnisme, dont elle ne cache pas la ressemblance avec les idées de Donald Trump.

Le soutien au pouvoir d’achat des ménages, financé par la création d’une « contribution sociale sur l’importation », d’un taux de 3%, sera également bénéfique aux PME, selon Marine Le Pen. La mesure n’a pas convaincu François Asselin, le président de la CPME, qui s’inquiète de « risque de rétorsion » des produits français à l’étranger.

Sur la sortie de l’euro, l’un des motifs d’inquiétude du patronat, Marine Le Pen a appelé à « sortir de la stratégie de la peur » et à prendre conscience de « l’influence de cette monnaie sur les difficultés économiques de la France ». Insistant sur les bienfaits d’un retour au franc, elle considère que « tous  ceux qui exportent seraient très contents de voir une monnaie dépréciée de 10% ».

Macron veut un cadre réglementaire favorable pour permettre « aux entrepreneurs d’entreprendre »

Macron devant la CPME "transformer l'administration de contrôle en une adminitration de conseil"
01:24

 Cadre réglementaire favorable, simplification du droit du travail, fin des 35 Heures, devant les dirigeants de PME, Emmanuel Macron a mis en avant son expérience à Bercy pour séduire les chefs d’entreprise.

« Nous avons un environnement européen qui n'est pas porteur de croissance et la France seule ne peut pas le changer », a insisté de son côté Emmanuel Macron, qui a dit bien connaître « les problématiques » des entrepreneurs en raison de son passage à Bercy. Pour permettre « aux entrepreneurs d’entreprendre », Emmanuel Macron promet un cadre réglementaire favorable avec notamment ce qu’il nomme « le droit à l’erreur ». « L’administration (…) n’a pas vocation à sanctionner à l’exception de la mauvaise foi ou du risque de nature pénale mais elle a vocation à accompagner » a-t-il expliqué avant d’ajouter qu’il  entendait « transformer une administration de contrôle en une administration de conseil ».

En ce qui concerne la simplification du droit du travail, le candidat d’En Marche ! propose d’en finir avec ce qu’il nomme une « chirurgie réparatrice à multiples usages ». « Ce que je propose c’est de laisser au niveau de la loi, les grands principes qui, eux, sont intangibles et de renvoyer la norme à l’accord d’entreprise ou à défaut à l’accord  majoritaire de branche » (…) « c’est cette transformation des équilibres qui permet de créer une véritable République contractuelle dans laquelle je crois » a-t-il appuyé.

Devant la CPME: Emmanuel Macron prône la simplification du droit du travail
01:56

« C’était une erreur pour tous les secteurs, toutes les entreprises, d’imposer les 35H ». « Dans les entreprises de tailles intermédiaires (…) les 35H fonctionnent très bien. Dans des tas d’autres secteurs (…) les 35 heures ne fonctionnent pas. Donc, il faut qu’il y ait la possibilité de négocier des dérogations par des négociations d’entreprises ou de branches » a estimé Emmanuel Macron.

Macron devant la CPME, "c'était une erreur d'imposer les 35h dans toutes les entreprises"
00:41

Enfin, le candidat d’En Marche ! a aussi rappelé sa proposition de transformer le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) en « allègements de charges pérennes pour toutes les entreprises ».

 

Macron devant la CPME, "c'était une erreur d'imposer les 35h dans toutes les entreprises"
00:41

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