Les « constructifs » du Sénat restent au groupe LR
Alors que le député Thierry Solère a annoncé la création prochaine d’un groupe LR « constructif » à l’Assemblée nationale, au Sénat le groupe LR ne veut pas entendre parler de division même si une dizaine d’élus se déclarent également « constructifs ».

Les « constructifs » du Sénat restent au groupe LR

Alors que le député Thierry Solère a annoncé la création prochaine d’un groupe LR « constructif » à l’Assemblée nationale, au Sénat le groupe LR ne veut pas entendre parler de division même si une dizaine d’élus se déclarent également « constructifs ».
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Ambiance quelque peu tendue ce mardi matin au groupe Les Républicains. Deux jours après le second tour des législatives qui a vu le groupe LR réduit pratiquement de moitié à l'Assemblé nationale (199 députés à 113), les sénateurs, eux, préfèrent voir le verre à moitié plein. « Nous avons un nombre de députés auxquels on n’aurait pas pensé même au soir du 1er tour » a commenté le sénateur-maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin. Le chef de file de la campagne pour les Législatives, le sénateur-maire de Troyes, François Baroin est même accueilli par des applaudissements et des « bravo François, tu as bien sauvé la baraque ».

La droite sénatoriale reste unie

Une fois poussé le « ouf » de soulagement, la question qui fâche. Que penser de l’annonce du député LR « constructif », Thierry Solère, qui ce matin, déclare la constitution prochaine « d'un groupe indépendant » de plus de 15 parlementaires ? « Il aura vocation à soutenir les réformes du gouvernement »  a indiqué l’élu de Boulogne-Billancourt.

Hier pourtant, le sénateur LR des Hauts-de-Seine, Roger Karoutchi n’y croyait pas. « Je pense que si nous étions revenus à 50 (députés), l’explosion était garantie (…) j’espère que ceux qui se disaient plus proches du gouvernement que les autres vont se dire : à 115 on est une force (…) Est-ce que ça a un sens d’en laisser 100 d’un côté et de faire un petit groupe de 15 (...) si vous avez deux groupes à l’Assemblée nationale, ça peut entraîner deux groupes au Sénat » craignait-il.

« Nous sommes des constructifs en marche » affirme Jean-Pierre Grand

Ce mardi, « ce qui se dégage c’est l’unité du groupe mais un certain nombre d’entre nous sommes des constructifs en marche » résume le sénateur LR Jean-Pierre Grand. En effet, ce midi, une dizaine de juppéistes du Sénat se sont réunis lors d’un déjeuner. La sénatrice LR du Bas-Rhin, Fabienne Keller était, entre autres, présente. Ce qui en ressort, c’est que ceux qui se réclament de la « deuxième droite » comme l’a qualifié Jean-Pierre Raffarin dans un tweet, vont désormais s’appeler, « les constructifs ».

Jean-Claude Gaudin : « Il n’y aura pas une volonté d’obstruction, mais laissez-nous notre liberté d’agir »

À la différence de l’Assemblée nationale pas de division en vue aux Sénat. Et ce, malgré l’invitation à rejoindre un futur groupe LREM adressée à certains macron-compatibles par le sénateur, proche du président de la République, François Patriat. La raison ? Elle tient à certaines spécificités de la Haute assemblée, veut croire la sénatrice du Val-de-Marne, Catherine Procaccia. « Nous avons toujours été constructifs. Regardez, sous les socialistes, le nombre de textes qui ne sont passés que grâce aux Républicains. Au Sénat, notre habitude est plutôt de regarder les textes avant de dire : on vote pour ou on vote contre ». Jean-Claude Gaudin complète : « Il y aura vraisemblablement un groupe des amis de M. Macron (…) maintenant quand le gouvernement présentera des choses intelligentes, il n’y aura pas, de notre part, une volonté d’obstruction, mais laissez-nous notre liberté d’agir ».

La ligne de crête est néanmoins étroite pour Les Républicains. Certes, la Constitution n’impose pas aux sénateurs un vote de confiance à l’issue du discours de politique générale du Premier ministre. Ce dernier a simplement « la faculté de demander au Sénat l'approbation d'une déclaration de politique générale ». Quand sera-t-il la semaine prochaine  si une telle approbation est demandée par le chef de gouvernement ? Une première division pourrait alors paraître au grand jour. De mauvaise augure pour un parti en manque de leadership et dont le président du groupe au Sénat, Bruno Retailleau, assure que la droite n’est « pas soluble dans le macronisme ».

(images Cécile Sixou)

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : Debate session on the draft budget law for 2026
4min

Politique

Budget de la Sécu : La règle de l’entonnoir peut-elle faciliter un compromis ?

Mercredi, députés et sénateurs ne sont pas parvenus à trouver une un accord en commission mixte paritaire sur le projet de loi de la Sécurité sociale. Le texte repart donc pour une nouvelle lecture en séance publique à partir de mardi, à l’Assemblée nationale. Les députés vont plancher sur le texte sorti du Sénat et conformément à la règle dite de l’entonnoir, leur droit d’amendement est limité. Ce qui va accélérer les débats mais sera-t-il suffisant pour arriver à un compromis ? Explications.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
4min

Politique

Décentralisation : un rapport du Sénat remis au Premier ministre

Afin d’accompagner Sébastien Lecornu vers son engagement d’un grand acte de décentralisation, Gérard Larcher avait fait parvenir le 31 octobre la contribution du Sénat. Le document que Public Sénat a pu consulter appelle à consacrer un principe de différentiation et d’autonomie fiscale des collectivités.

Le

Les « constructifs » du Sénat restent au groupe LR
11min

Politique

Budget : début de l’examen au Sénat, qui se voit en « véritable lanceur d’alerte des dégâts budgétaires »

Après le rejet du texte par les députés, les sénateurs examinent à leur tour le budget 2026, marqué par le contexte d’instabilité politique. La majorité sénatoriale de droite et du centre entend aider les entreprises et les collectivités, tout en diminuant les budgets de plusieurs ministères pour renforcer les économies. Le ministre de l’Economie, Roland Lescure, se dit « persuadé qu’un compromis » reste encore « possible », malgré les antagonismes.

Le