Les détracteurs de la réforme du code du travail tentent de peser dans la rue

Les détracteurs de la réforme du code du travail tentent de peser dans la rue

Les syndicats opposés à la réforme du droit du travail, CGT et Solidaires en tête, battent à nouveau le pavé et appellent à la grève ce jeudi, pour tenter d'infléchir la position d'un gouvernement résolu à mener son projet à terme.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

Les syndicats opposés à la réforme du droit du travail, CGT et Solidaires en tête, battent à nouveau le pavé et appellent à la grève jeudi, pour tenter d'infléchir la position d'un gouvernement résolu à mener son projet à terme. "La démocratie, ce n'est pas la rue", a tranché mardi Emmanuel Macron depuis New York.

A l'avant-veille de cette deuxième mobilisation, lancée par la CGT, Solidaires, la FSU et l'Unef, le chef de l'Etat a réitéré son objectif: faire aboutir une réforme, applaudie par le patronat et les DRH, qui reprend certaines de ses promesses emblématiques de campagne. "Si je respecte ceux qui manifestent, je respecte aussi les électeurs français, et ils ont voté pour le changement", a expliqué le président, en baisse dans les sondages.

Les syndicats ne l'entendent pas de cette oreille. Pour eux, les ordonnances, soumises en conseil des ministres vendredi, présentent "des risques de dumping social" et mettent en péril le syndicalisme dans l'entreprise.

Ils sont notamment inquiets d'une baisse des moyens accordés aux représentants du personnel, dans le cadre de la fusion des instances. Ils pointent également le plafonnement des indemnités prud'homales ou la possibilité de passer outre les syndicats pour négocier dans les entreprises de moins de 50 salariés.

S'il y a consensus entre les syndicats pour dire que cette loi risque d'affaiblir les droits des salariés -une vision que partagent les Français selon les sondages -, ils ne sont pas arrivés à faire front commun.

"Quand les syndicats sont divisés, c'est toujours le Medef qui se frotte les mains", a récemment regretté Philippe Martinez, numéro un de la CGT. Il défilera à partir de 14H00, de Montparnasse jusqu'à place d'Italie pour réclamer le retrait des ordonnances.

Le numéro un de la CGT, a "tendu la main" ce jeudi à ses homologues Laurent Berger (CFDT) et Jean-Claude Mailly (FO), pour construire une "mobilisation unitaire". Il a dit sur LCI "regretter" l'absence des deux leaders syndicaux, alors même qu'ils s'opposent eux aussi aux ordonnances réformant le Code du travail, faisant néanmoins remarquer que certains de leurs militants sont, eux, aux côtés de la CGT "dans les cortèges".

Le 12 septembre, la première grande mobilisation sociale du quinquennat Macron, contre cette réforme, avait mobilisé entre 223.000 et 500.000 personnes en France (chiffres police et CGT), soit autant que la première journée de contestation de la loi travail, en 2016.

L'ampleur des manifestations sera suivie de près, alors que la dernière "victoire" syndicale liée à une mobilisation nationale date du CPE, en 2006. Près de 200 rassemblements et manifestations sont programmés, légèrement plus que le 12 septembre.

Toutefois, la grève dans les transports publics s'annonce nettement moins suivie, avec un trafic quasi normal à la SNCF et normal à la RATP. Mais comme la semaine dernière, des militants FO, CFE-CGC, CFTC et CFDT viendront gonfler les troupes des défilés, en opposition avec les lignes de leurs confédérations respectives.

Jean-Luc Mélenchon, qui organise samedi avec La France Insoumise son propre défilé contre la réforme, défilera jeudi à Paris. Emmanuel Macron, c'est "Blair et Thatcher dans une seule personne", a lancé jeudi sur RTL Jean-Luc Mélenchon, pour qui le vocabulaire "très connoté" du chef de l'Etat envers les opposants à ses réformes "fait partie de sa stratégie".

Pour ne pas rester en retrait de la grogne, les numéros un de la CFDT, de la CFTC et de l'Unsa ont appelé l'exécutif mardi à "ajuster" les ordonnances, pointant un projet "déséquilibré", qui "facilite" les licenciements.

Le gouvernement "peut encore - et il doit - changer de trajectoire", ont écrit Laurent Berger (CFDT), Philippe Louis (CFTC) et Luc Bérille (Unsa) dans une tribune commune.

Lundi, des syndicats routiers CFDT et CFTC ont ouvert le bal de la contestation de cette semaine, en organisant des rassemblements à Paris et en région.  Les syndicats CGT et FO du transport vont prendre le relais le 25 septembre, avec une grève reconductible. Et ils promettent une "mobilisation massive".  La fédération CGT des services publics a de son côté déposé un préavis de grève courant du 25 septembre au 15 octobre.

A contre-courant des critiques, la principale association de DRH (ANDRH) a salué mercredi des ordonnances "très positives", qui vont "moderniser" et simplifier" la vie des entreprises. Après avoir annoncé une série de mesures impopulaires, pour faire des économies, le gouvernement devra faire face à d'autres contestations, dont celle de retraités le 28 septembre contre la hausse de la CSG, ou des fonctionnaires, le 10 octobre, opposés aux suppressions de postes prévues ou à la réinstauration du jour de carence.

Dans la même thématique

Les détracteurs de la réforme du code du travail tentent de peser dans la rue
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

Les détracteurs de la réforme du code du travail tentent de peser dans la rue
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le