Les gazons synthétiques dans le viseur des sénateurs

Les gazons synthétiques dans le viseur des sénateurs

Les terrains de sport synthétiques sont-ils nocifs pour la santé ? Les doutes sont là mais aucune étude nationale ne permet de les confirmer. C’est pourquoi la sénatrice LREM, Françoise Cartron, demande l’ouverture d’une étude faisant la lumière sur les risques potentiels de ces terrains.
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Par Helena Berkaoui

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Le gazon synthétique avait tout pour faire rêver : un coût trois à quatre fois moins élevé qu’un terrain en herbe et des besoins d’entretien eux aussi fortement réduits. Faits à partir de pneus recyclés, ces terrains nouvelle génération avaient même un côté écolo-compatible. Mais cela fait bien trois ans que Françoise Cartron, sénatrice LREM de Gironde, a développé des doutes sur ces nouveaux terrains. Comme de nombreux élus locaux, elle a recueilli les plaintes des parents anxieux de voir leurs enfants rentrer avec des éraflures et ces petits granulats noirs qui se logent un peu partout.

Face à la polémique, la sénatrice de Gironde a déposé une proposition de loi pour que le gouvernement diligente une mission scientifique sur les potentiels risques de ces gazons. Ce sera à l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) de réaliser cette étude. L’agence s’est déjà penchée sur la question en recensant les différentes études qui avaient été faites mais ses conclusions pointent les « limites méthodologiques dans les données disponibles » qui ne permettent pas d’évaluer la dangerosité des gazons synthétiques (consulter leur étude).  

« Un risque, surtout pour les jeunes enfants »

De l’autre côté de l’Atlantique,  l’organisme Environment and Human Health Inc., composé d’une dizaine de scientifiques de la santé, est sans équivoque concernant la dangerosité de ces terrains. Interrogé par Radio Canada, le professeur Benoit Gaboury, chimiste à l’Université Yale se dit « convaincu qu’ils  constituent un risque, surtout pour les jeunes enfants ». « Notre étude a trouvé une centaine de substances chimiques dans les granulats de pneus et une vingtaine d’entre elles sont des agents cancérigènes et autant sont des irritants pour le système respiratoire », assure-t-il encore. De quoi confirmer les craintes de ceux qui s’inquiètent des volutes de vapeurs qui s’échappent des gazons lors de fortes chaleurs ou des nombreux granulats qui s’en détachent.

En plus des potentiels risques pour la santé, Françoise Cartron souhaite que l’étude de l’Anses se penche également sur les éventuels dommages écologiques des terrains synthétiques. La proposition de loi qui vise à engager cette étude sera discutée en séance ce mercredi 21 novembre.

 

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