Le congrès du Parti socialiste a arrêté hier soir la procédure qui permettra de valider la candidature socialiste à l’élection présidentielle. Si les militants voteront bien le 14 octobre pour désigner leur champion, il n’y aura pas de confrontation directe entre les différents candidats, mais seulement « échange » avec les militants. Stéphane le Foll, seul concurrent déclaré à Anne Hidalgo, continue à demander un « débat à la télévision » à Olivier Faure.
Les militants socialistes voteront pour choisir leur candidat à la présidentielle, mais sans débat public
Le congrès du Parti socialiste a arrêté hier soir la procédure qui permettra de valider la candidature socialiste à l’élection présidentielle. Si les militants voteront bien le 14 octobre pour désigner leur champion, il n’y aura pas de confrontation directe entre les différents candidats, mais seulement « échange » avec les militants. Stéphane le Foll, seul concurrent déclaré à Anne Hidalgo, continue à demander un « débat à la télévision » à Olivier Faure.
Par Louis Mollier-Sabet / Image et son : Quentin Calmet
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C’est un coup de billard à trois, voire quatre bandes qui s’est joué hier lors du 79ème congrès du Parti socialiste. Les négociations autour de la procédure de désignation de la future candidate des socialistes ont en effet agité ce congrès de Villeurbanne, mais toujours dans une ambiance feutrée et policée, loin des conflits ouverts qui ont marqué l’histoire du socialisme français. D’un côté, Olivier Faure, nouvellement élu à la tête du parti, et les proches d’Anne Hidalgo voulaient éviter la mise en scène d’une confrontation entre leur championne et un autre candidat pour un résultat connu d’avance.
De l’autre, des proches de Stéphane le Foll et François Rebsamen, absents, poussaient pour une procédure de désignation « la plus ouverte possible », entendez des primaires ouvertes. Et au milieu, gravitaient Jean-Christophe Cambadélis, candidat « au débat » avant d’être candidat au vote, ainsi que les congressistes qui soutenaient la motion d’Helène Geoffroy. Eux aussi, ne s’opposaient pas en soi à la candidature d’Anne Hidalgo, mais souhaitaient un débat interne plus profond. Comment en est-on donc arrivé à la décision d’un vote interne le jeudi 14 octobre après un « échange de chaque candidat avec les militants » ?
« La direction a travaillé en huis clos, en petit comité, sans associer les militants »
Hier en fin d’après-midi, Marie-Arlette Carlotti défendait encore à la tribune l’idée de « renouer avec le débat d’idées » et critiquait une direction « qui a travaillé en huis clos, en petit comité, sans associer les militants. » La sénatrice des Bouches-du-Rhône avait alors été largement applaudie, et pourtant les représentants des différentes fédérations avaient confirmé leur soutien à la motion d’Olivier Faure qui mentionnait explicitement la candidature d’Anne Hidalgo. Hélène Geoffroy, qui menait la seule motion concurrente à celle d’Olivier Faure, nous confiait hier être satisfaite d’avoir obtenu un vote des militants sur la candidature à la présidentielle, mais attendait les conditions exactes d’un éventuel débat.
Finalement, Helène Geoffroy et ses soutiens, dont le « texte d’orientation » a recueilli 28 % des voix, se sont rangés derrière la position de la direction du parti et d’Olivier Faure. En tout cas, ils se sont abstenus lors du vote sur la procédure de désignation du candidat socialiste à la présidentielle. « Une abstention n’est pas une opposition. » Pierre Jouvet, président de la future commission électorale spéciale, veut y voir le signe que la direction du parti a répondu aux critiques internes.
« Débattre publiquement, en direct, à la télévision »
Il est vrai que par rapport à la position prise par Stéphane le Foll, une abstention ressemble déjà, par contraste, à une victoire pour la direction du Parti socialiste et les soutiens d’Anne Hidalgo. Le maire du Mans a déclaré aujourd’hui dans le Journal du Dimanche « prendre acte » du « refus du débat » d’Olivier Faure et d’Anne Hidalgo. L’ancien ministre de François Hollande « propose toujours un débat télévisé » à la maire de Paris.
C’est d’ailleurs dans la continuité de ce que nous confiait Pierre Pribetich, vice-président de Dijon métropole et proche de Stéphane le Foll, quand il réitérait la « volonté que les candidats et candidates à la magistrature suprême puissent débattre, publiquement, en direct à la télévision et de manière contradictoire pour éclairer le choix des militantes et des militants. » Sur la procédure, le camp de Stéphane le Foll demandait aussi un « élargissement aux sympathisants qui viendraient nous rejoindre avec une adhésion à 10 euros. »
Un Facebook live pour convaincre les militants ?
Quelques heures plus tard, Stéphane le Foll oppose donc une fin de non-recevoir au vote des représentants des militants socialistes présents au congrès. Pourtant, Pierre Jouvet nous détaille bien la procédure qui a été entérinée hier soir : les candidats auront jusqu’au vendredi 8 octobre pour déposer leur candidature en réunissant 30 parrainages des membres titulaires du conseil national. Un vote aura ensuite lieu le jeudi 14 octobre prochain. Pour le président de la future commission électorale spéciale qui sera chargée d’organiser ce vote, le débat existe déjà « sur la place publique » et les fédérations seront invitées à « se saisir et à débattre de ces propositions qui existent. »
Et si le siège de Solférino a été vendu, l’habileté et la science du compromis solfériniennes n’ont pas disparu avec les murs. La commission électorale spéciale fixera les modalités « d’un échange entre les militants et les candidats » qui, pour la direction du PS, devraient pouvoir satisfaire les exigences de débat, sans pour autant mettre en scène une confrontation. On comprend que chaque candidat proposera séparément aux militants une « intervention » pour expliquer « son projet. » Si Pierre Jouvet précise bien que la procédure n’est pas arrêtée, un cadre du parti a par exemple évoqué un live Facebook. La plateforme sera peut-être différente, mais on devrait tout de même s’orienter vers un moment d’échange dématérialisé entre les militants et chaque candidat qui réunira des parrainages d’ici le 8 octobre.
Jean-Christophe Cambadélis ayant retiré sa candidature hier soir pour se ranger derrière Anne Hidalgo, il ne reste a priori plus que Stéphane le Foll, pour qui « s’il n’y a pas de débat, c’est la mort du parti. » Pour Pierre Jouvet, la mort du Parti socialiste ce serait plutôt de « donner l’image d’un parti qui se déchirerait » et d’avoir « des divisions étalées sur la place publique. » Pour le moment, Stéphane le Foll n’a pas réussi à faire bouger Anne Hidalgo par représentants interposés. « Vous êtes les arbitres ultimes » a sobrement rappelé Olivier Faure aux militants dans son discours de clôture. Arbitres, certes, mais après de longues tractations.
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