De la vidéo montrant la violence d'Alexandre Benalla, alors collaborateur d'Emmanuel Macron, en marge du 1er mai à Paris, à la condamnation par l'entourage du président français: les moments clés de l'affaire Benalla.
- 18 juillet: révélation -
Le quotidien Le Monde révèle qu'un homme filmé le 1er mai en train de frapper un jeune homme et de malmener une jeune femme en marge des manifestations du 1er mai, à Paris, est "un proche conseiller du président de la République".
Présent parmi les policiers en tant qu'observateur, il porte sur les images un casque similaire à ceux des CRS.
Le directeur de cabinet Patrick Strzoda confirme au Monde qu'il s'agit d'Alexandre Benalla, "chargé de mission" à l'Élysée où il s'occupe de la sécurité. Il précise avoir vu les images dès le 2 mai et avoir sanctionné le collaborateur par une suspension temporaire de 15 jours.
- 19 juillet: enquête et bronca politique -
Le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire pour "violences par personne chargée d'une mission de service public", "usurpation de fonctions" et "usurpation de signes réservés à l'autorité publique".
La présidence de la République se défend. La mise à pied de 15 jours de M. Benalla est "la sanction la plus grave jamais prononcée contre un chargé de mission travaillant à l'Élysée", assure le porte-parole Bruno Roger-Petit.
Eléments biographiques d'Alexandre Benalla, collaborateur d'Emmanuel Macron qui a frappé un manifestant lors du 1er-Mai, en garde à vue pour violences
AFP
Il affirme que M. Benalla a été "démis de ses fonctions en matière d'organisation de la sécurité des déplacements du président". Mais des clichés récents le montre lors de sorties aux côtés de M. Macron ou du couple présidentiel.
En déplacement dans le Sud-Ouest, le chef de l'État esquive les questions sur cette affaire.
Suspensions de séances et réunions de crise: à l'Assemblée nationale, l'affaire Benalla agite et paralyse les débats en cours sur la réforme constitutionnelle.
L'opposition de droite et de gauche dénonce un "scandale d'État". Jean-Luc Mélenchon, patron de la France Insoumise (gauche radicale), réclame "une motion de censure pour obliger le gouvernement à venir s'expliquer".
Finalement, majorité et opposition se mettent d'accord pour doter la commission des Lois des pouvoirs d'enquête sur cette affaire.
- 20 juillet: licenciement et garde à vue -
L'Elysée engage une procédure de licenciement contre Alexandre Benalla en raison de "faits nouveaux": il se serait fait transmettre des images de vidéo-surveillance des événements du 1er mai.
Alexandre Benalla est placé en garde à vue pour violences en réunion par personne chargée d'une mission de service public, usurpation de fonctions, port illégal d'insignes réservés à l'autorité publique et complicité de détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection.
Gérard Collomb, le 8 mai 2018 à Lyon
AFP/Archives
Les trois haut gradés de la préfecture de police soupçonnés de lui avoir transmis les images de vidéo-surveillance sont suspendus.
Un salarié du parti présidentiel La République en marche qui était avec Alexandre Benalla le 1er mai place de la Contrescarpe, Vincent Crase, est également placé en garde à vue pour "violences en réunion par personne chargée d'une mission de service public" et "usurpation de fonctions".
- 21 juillet : perquisition et identification -
Les gardes à vue d'Alexandre Benalla et Vincent Crase sont prolongées tandis que le domicile de M. Benalla près de Paris, est perquisitionné. Les trois haut gradés de la préfecture de police sont à leur tour placés en garde à vue.
L'homme et la femme victimes de violences sur les images vidéo sont identifiés et demandent à être entendus plus tard par les enquêteurs.
La commission des Lois annonce qu'elle questionnera lundi matin le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb dans le cadre d'une audition publique.
- 22 juillet: blocage parlementaire -
Alexandre Benalla, Vincent Crase et les trois policiers ont été présentés dimanche à un juge d'instruction qui les a mis en examen, les deux premiers notamment pour "violences en réunion", les trois autres pour "détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection" et "violation du secret professionnel", entre autres.
A l'Assemblée nationale, l'opposition continue de bloquer les débats. Le gouvernement décide de suspendre l'examen de sa réforme constitutionnelle en attendant "des conditions plus sereines".
Dans la soirée de dimanche , l'entourage proche du président français a fait savoir que Emmanuel Macron considère les faits reprochés à M. Benalla "inacceptables" et promet qu'il n'y aura "pas d'impunité".
Il a demandé au secrétaire général de la présidence de "mener la réorganisation pour éviter qu'un tel dysfonctionnement se reproduise".
Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.
A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.
Le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, a interpellé ce 7 mai, lors des questions au gouvernement, le Premier ministre François Bayrou sur les projets de référendum évoqués ces derniers jours par l'exécutif.
Réagissant à la publication d’un livre à charge sur le fonctionnement de la France insoumise, Patrick Kanner, le président du groupe PS au Sénat, épingle le rôle joué par Jean-Luc Mélenchon. Il appelle la gauche à tirer les enseignements de cet ouvrage.