Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».
Les principales étapes de l’affaire Fillon
Par Olivier RICHOU et Anne-Marie LADOUES
Publié le
Les principales étapes de l'affaire qui a plongé depuis fin janvier François Fillon dans la tourmente et qui a été confiée vendredi à des juges d'instruction.
- Premières révélations -
Le Canard enchaîné révèle le 25 janvier que Penelope Fillon a été rémunérée, entre 1998 et 2007, comme attachée parlementaire de son mari ou de son suppléant Marc Joulaud, sur l'enveloppe réservée à cet effet pour les parlementaires. Au total, elle aurait reçu 500.000 euros brut.
De mai 2012 à décembre 2013, elle aurait par ailleurs reçu 5.000 euros brut par mois de la Revue des deux mondes, dirigée par un ami de son mari, Marc Ladreit de Lacharrière, pour un travail dont la réalité est mise en doute.
Le parquet national financier (PNF) ouvre aussitôt une enquête préliminaire pour "détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et recel de ces délits".
- 'Boules puantes' -
Le soir même, le candidat de la droite à la présidentielle réagit: "La séquence des boules puantes est ouverte".
Le lendemain, il assure qu'"il n'y pas le moindre doute" sur l'emploi "légal" et "réel" de sa femme comme collaboratrice. Il annonce avoir également rémunéré ses enfants pour des missions ponctuelles et ajoute qu'il se retirera seulement s'il est mis en examen.
- Les chiffres gonflent -
Le 30 janvier, M. Fillon, son épouse et M. Ladreit de Lacharrière sont entendus par la police, qui s'est déjà rendue le 28 à l'Assemblée nationale et à la Revue des deux mondes pour y chercher des documents.
Le Canard enchaîné, le 1er février, affirme que Mme Fillon a touché au total plus de 900.000 euros brut. Soit 831.440 euros brut comme assistante parlementaire pour les périodes 1988-1990, 1998-2002, 2002-2007 et 2012-2013. Ainsi que 100.000 euros à la Revue des deux mondes pour la période mai 2012-décembre 2013. Les deux enfants rémunérés comme assistants parlementaires en 2005-2007 auraient perçu 84.000 euros brut.
- Fissures à droite -
Le 1er février, un sondage donne M. Fillon éliminé au premier tour de la présidentielle. La question d'une solution de rechange agite en privé les esprits à droite.
Le 2 février, l'émission "Envoyé spécial" (France 2) diffuse des extraits d'un entretien accordé en mai 2007 par Penelope Fillon au Daily Telegraph, dans lequel elle déclare n'avoir "jamais été l'assistante" ni s'"occuper de la communication" de son mari.
- 'Pas de plan B' -
Le 6 février devant la presse, M. Fillon répète que son épouse et ses enfants ont réellement travaillé et que "tous les faits évoqués" étaient "légaux et transparents".
Il présente ses "excuses" aux Français pour avoir fait travailler des membres de sa famille mais souligne qu'il n'y a pas de "plan B" à sa candidature.
- Changement de stratégie -
Alors qu'au début de l'affaire, M. Fillon avait affirmé sa hâte d'être entendu par le PNF, le 9 février, ses avocats demandent à cette instance de se dessaisir.
Dès le 6, il avait remis en cause la compétence du PNF, affirmant que ce n'étaient "pas les bonnes instances" qui enquêtaient.
Face à la fronde à droite qui ne cesse pas, il répète qu'il n'y a pas de "solution alternative", appelle Nicolas Sarkozy à la rescousse et tente de relancer sa campagne.
- Pas de classement 'en l'état' -
Le 16 février, le PNF, qui vient de recevoir le rapport de police concernant l'enquête, annonce qu'il n'envisage pas "en l'état" de classement sans suite.
"Rien de nouveau" dans cette déclaration, selon François Fillon, qui affirme qu'il ne renoncera pas à sa candidature même en cas de mise en examen.
- Information judiciaire -
Le PNF annonce le 24 février l'ouverture d'une information judiciaire pour "détournement de fonds publics, abus de biens sociaux, complicité et recel de ces délits, trafic d’influence et manquements aux obligations de déclaration à la Haute Autorité sur la transparence de la vie publique".