Personnels soignants et travailleurs sociaux, manifestaient ce mardi dans les principales villes françaises pour dénoncer leurs conditions de travail. 9% des fonctionnaires hospitaliers étaient en grève, selon le ministère. Selon le ministère de la Fonction publique, le mouvement a également concerné 2,16% des agents des agents territoriaux, appelés à dénoncer les conséquences de la réforme territoriale et la dégradation du service public, et 1,2% de la fonction publique d’État.
Voici un état des lieux des propositions des cinq principaux candidats à la présidentielle en faveur des fonctionnaires et des services publics.
Emmanuel Macron
Le candidat d’En Marche veut réduire de 120.000 le nombre de fonctionnaires durant le quinquennat, par des non-remplacements après départs en retraite. 50.000 postes sont concernés dans la fonction publique d’État, 70.000 dans la fonction publique territoriale.
Il assure en revanche que les effectifs de la fonction publique hospitalière seront maintenus. À l’inverse, il souhaite créer 10.000 postes de policiers et gendarmes supplémentaires, de même que 12.000 postes dans l’école primaire des zones prioritaires.
Le statut des fonctionnaires sera préservée, assure-t-il, « mais il sera modernisé et décloisonné, par un assouplissement du système rigide des corps ». Quant à celui des contractuels publics, il sera aligné sur le droit commun.
Marine Le Pen
C’est le point n°86 de son programme : le dégel et la revalorisation du point d’indice des fonctionnaires. Il faut cependant noter que le point d’indice a bien été augmenté au 1er juillet 2016 (après 6 ans de gel) et au 1er février 2017.
La candidate du Front national souhaite également préserver le statut de la fonction publique et établit à deux jours dans le public comme dans le privé pour le paiement des indemnités journalières d’assurance maladie, « dans un souci d’égalité ».
Un plan de recrutement de 15.000 policiers et gendarmes, ainsi que 6.000 douaniers, est au programme. Elle prévoit « d’augmenter les effectifs de la fonction publique hospitalière », sans citer de chiffre, et de « maintenir au maximum les hôpitaux de proximité ».
Elle prévoit par ailleurs de « garantir l’égal accès aux services publics, en particulier en milieu rural ».
François Fillon
Il s’agit d’une des grandes mesures de sa stratégie de « réduction du poids du secteur public » : François Fillon prévoit la suppression de 500.000 postes dans la fonction publique (10% des effectifs). Le détail n’est pas indiqué, mais la fonction publique territoriale ne sera pas épargnée, à en croire un document de Force République de septembre 2016. Les ministères régaliens, notamment les forces de l’ordre, seraient épargnés par l’effort.
En parallèle, François Fillon veut porter la durée hebdomadaire de travail des fonctionnaires à 39 heures, en laissant le montant de la rémunération dans les mains de futures négociations (lire notre article).
Le candidat des Républicains prévoit de rétablir le jour de carence dans la fonction publique. Il veut aussi « simplifier les conditions de recrutement des contractuels » afin de « limiter les recrutements de fonctionnaires sous statut aux missions dont la nature ou la durée le justifie ».
Benoît Hamon
Benoît Hamon s’engage à recruter 40.000 nouveaux enseignants supplémentaires, dont 15.000 réservées à la formation continue. La police et la gendarmerie verraient eux aussi leurs moyens renforcés avec le « remplacement de tous les départs à la retraite » et la création de 1.000 postes par an. Le candidat souhaite par ailleurs créer un « service public de la petite enfance », et renforcer les « services publics protecteurs » (inspection du travail, services sanitaires, contrôleurs fiscaux).
L’hôpital est également concerné par des créations de poste : partisan d’une « garantie de service public universelle », Benoît Hamon veut mettre en place « un plan d’amélioration des conditions de travail à l’hôpital », notamment en termes d’organisation et d’effectifs.
·Quant aux salaires, il prévoit de « revaloriser immédiatement » le point d’indice des fonctionnaires, avec une hausse plus marquée pour les fonctionnaires de catégorie C.
Il propose enfin de créer des « observatoires citoyens de la qualité du service public ».
Jean-Luc Mélenchon
« Nous lancerons un plan de recrutement dans tous les corps de métiers et les catégories de la fonction publique », explique le programme de la France insoumise, qui prévoit un « audit complet des besoins ».
Le projet promet une augmentation de 7% de la valeur du point d’indice, « afin de rattraper le gel entre 2010 et 2016 ». Les salaires des non-titulaires seront indexés sur ceux des fonctionnaires, et « les primes au mérite et à l’excellence seront supprimées ».
Pour la fonction publique hospitalière, le programme ambitionne de « restaurer le service public hospitalier », avec des moyens humains et financiers qui permettraient d’offrir « des conditions de travail respectueuses des soignants ». 62.500 soignants et médecins hospitaliers seraient recrutés au cours du quinquennat.