Les Républicains élisent dimanche leur nouveau président pour tenter de sortir du marasme

Les Républicains élisent dimanche leur nouveau président pour tenter de sortir du marasme

Les Républicains, en crise depuis leur déroute aux élections européennes, élisent dimanche leur nouveau président, pour resserrer les rangs et...
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Par Claire GALLEN

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Les Républicains, en crise depuis leur déroute aux élections européennes, élisent dimanche leur nouveau président, pour resserrer les rangs et tenter de sortir du marasme à l'approche des municipales.

Les quelque 130.000 adhérents à jour de leur cotisation sont appelés à un vote électronique entre samedi 20H et dimanche 20H pour départager trois candidats: le patron des députés LR Christian Jacob, qui fait figure de favori, le député souverainiste du Vaucluse Julien Aubert et le plus libéral Guillaume Larrivé, député de l'Yonne.

L'actuel président Jean Leonetti occupe le poste par interim, depuis la déroute aux élections européennes (8,48%) de mai qui ont conduit Laurent Wauquiez à démissionner.

Pour le parti héritier de l'UMP, qui a porté au pouvoir Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, la réussite du scrutin se mesurera d'abord en termes de participation: "Ce sera bien si on arrive à 40.000 votes", pronostique un cadre du parti, qui déplore "beaucoup de désintérêt et d'inquiétudes chez les adhérents".

Le parti sort en effet de "deux années d'errance lamentable", selon le diagnostic dressé jeudi matin par Jean-François Copé: absent du deuxième tour de la présidentielle de 2017, battu à plate couture aux européennes, il a perdu plusieurs têtes d'affiches comme Valérie Pécresse, Xavier Bertrand...

"Il y a tout à refaire de fond en comble" dans "une maison cassée complètement de l'intérieur", a affirmé M. Copé sur France Inter.

Les Républicains vont notamment devoir se trouver un cap alors que leur espace politique se réduit comme peau de chagrin: d'un côté la République en marche s'attaque à ses thèmes marqueurs comme l'immigration, et de l'autre l'extrême droite investit le terrain sémantique avec une "convention de la droite" faisant la part belle aux discours violents d'un Eric Zemmour.

Christian Jacob, qui apparaît comme grand favori avec sa connaissance de la machine LR et son image rassurante de chiraquien historique, veut avant tout "rassembler, réconcilier et rebâtir" un "grand parti de droite, ouvert, populaire et fier de ses valeurs".

Une prudence sur le fond que ses deux challengers, dans une campagne courtoise et sans débat commun, ne se sont pas privés d'épingler. A la tête de son mouvement "Oser la France", Julien Aubert, qui se voit comme "la surprise" de ce scrutin, propose une "ligne patriote, républicaine, sociale, gaulliste". Guillaume Larrivé, qui se présente comme "le plus disruptif des trois", veut bâtir "le parti de la France libre" pour "construire le mouvement populaire de l'après-Macron".

- "Querelles d'ego" -

Aucun des trois n'est favorable à une primaire ouverte, aucun ne se présentera à la présidentielle de 2022, comme l'a demandé la direction intérimaire, pour éviter toute guerre des chefs. "On a perdu du fait de nos divisions, les querelles d'ego ont été mortifères", assure Christian Jacob.

Mais dans un parti habitué à se ranger derrière un leader charismatique, "ce n'est pas la culture" maison, glisse un cadre du parti.

Le parti devra se ressouder à l'approche des municipales de mars, un scrutin a priori plutôt favorable aux Républicains.

Le président par intérim du parti Les Républicains (LR), Jean Leonetti, à Belfort, le 19 septembre 2019
Le président par intérim du parti Les Républicains (LR), Jean Leonetti, à Belfort, le 19 septembre 2019
AFP/Archives

En revanche la question du candidat à la présidentielle n'est pas à l'ordre du jour, même si le contact n'est pas rompu entre les dirigeants LR et les dissidents aujourd'hui à la tête de régions qui pourraient faire figure de recours d'ici 2022.

L'enjeu du scrutin de dimanche tient aussi à l'éventualité d'un deuxième tour. "Jacob sera élu", pronostique un poids lourd du parti, qui émet toutefois un "doute sur une élection au premier tour: une partie des militants LR se retrouve dans le discours de Zemmour".

Les deux autres candidats ont déjà prévenu qu'ils feraient alors alliance.

Peu probable, ce scénario s'est pourtant déjà produit en 1999 lorsque Michèle Alliot-Marie, donnée outsider, avait pris la tête du RPR.

Dans ce cas un second tour aurait lieu le week-end des 19 et 20 octobre.

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