Les sénateurs LR en rangs serrés derrière Wauquiez

Les sénateurs LR en rangs serrés derrière Wauquiez

Si l’élection présidentielle avait lieu ce dimanche, le président des Républicains n’obtiendrait que 8% des voix, selon un sondage Ifop-Fiducial. Pas de quoi remettre en cause la stratégie politique, selon les sénateurs LR.
Public Sénat

Par Alice Bardo et Thomas Leroy

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C’est un sondage douloureux pour les Républicains. Si la présidentielle avait lieu ce dimanche, Emmanuel Macron serait largement en tête du premier tour, devant Marine Le Pen. François Fillon obtiendrait 12% des suffrages, selon une enquête Ifop-Fiducial réalisé pour Paris Match, Sud Radio et CNews. L’institut en a profité pour tester un scénario avec Laurent Wauquiez comme candidat des Républicains. Et le résultat est rude : 8% des intentions de vote. A peine un point de plus que le score de Benoît Hamon.

« Wauquiez parle vrai »

Le président des Républicains paye-t-il sa stratégie politique très à droite, dénoncée par sa rivale principale Valérie Pécresse ? Au Sénat, on serre les rangs derrière le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.  « Il y a une discordance entre ce type de sondages et la réalité » tranche le sénateur de la Manche Jean Bizet. « Wauquiez parle vrai, crispe sans doute un certain nombre de nos citoyens, mais la réalité finira par apparaitre plus crument aux Français. » Pour les élus LR, ce sondage comporte finalement peu d’indications. « On est à peine un an après l’élection présidentielle » critique le sénateur de la Seine-Saint-Denis Philippe Dallier, pourtant évincé du bureau politique des Républicains à l’arrivée de Laurent Wauquiez.

« Le sondage ne veut rien dire » renchérit la sénatrice du Val-de-Marne, Catherine Procaccia. « Laurent Wauquiez a été désigné il y a quelques mois. Dans quatre ans, le paysage politique sera peut-être totalement différent. » Elle rappelle d’ailleurs qu’Alain Juppé a longtemps été le favori des enquêtes avant d’être finalement battu à la primaire de la droite, dans le sprint final.

« Wauquiez, c’est la tortue »

De son côté, Alain Houpert tente une métaphore animalière. « C’est le lièvre et la tortue. Et Wauquiez, c’est la tortue » glisse-t-il. Même les opposants au patron des Républicains concèdent que ce sondage n’est pas un bon indicateur. « Il a une mission très lourde, celle de reconstruire la droite. C’est un travail de longue haleine » rappelle Philippe Mouiller, proche de Valérie Pécresse, qui lui reconnait des « circonstances atténuantes. »

Malgré les mauvais sondages, Laurent Wauquiez poursuit donc sa stratégie très droitière. En témoigne, la convention sur l’immigration qu’il a tenue, ce mercredi, au siège du parti : restriction du droit du sol, restauration de la double peine et un mystérieux référendum sur la question sont autant de propositions qui rappellent celles du Front national. Mais les Républicains refusent l’amalgame. «Plus vous courrez après le Front national, moins vous gagnez » insiste le sénateur du Rhône François-Noël Buffet. « Les gens ont toujours préféré l’original à la copie. Alors soyons d’abord nous-mêmes ». Sur certains sujets comme le terrorisme, la ligne de démarcation entre les deux partis est pourtant fine. Mais cela ne perturbe pas l’état-major de la droite qui parie sur ce virage dur, quitte à partir du bas. « L’avantage, c’est qu’on a une belle marge de progression pour la suite » sourit le député Damien Abad.

François-Noël Buffet : «Plus vous courrez après le Front national, moins vous gagnez »
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