Budget : les sénateurs LREM reprochent à la droite de détourner la mission du Sénat
Les sénateurs de la majorité présidentielle ne participeront pas aux débats thématiques qui se tiennent au Sénat, après le refus de la droite d’étudier le volet dépenses du budget. Pour François Patriat, le groupe LR est mal à l’aise sur les choix du gouvernement et prend « la fuite ».

Budget : les sénateurs LREM reprochent à la droite de détourner la mission du Sénat

Les sénateurs de la majorité présidentielle ne participeront pas aux débats thématiques qui se tiennent au Sénat, après le refus de la droite d’étudier le volet dépenses du budget. Pour François Patriat, le groupe LR est mal à l’aise sur les choix du gouvernement et prend « la fuite ».
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Une semaine après le rejet du Budget 2022 au Sénat, poussé par le groupe LR majoritaire, c’est au tour des sénateurs de la majorité présidentielle de donner de la voix. Le groupe des 23 marcheurs au Sénat a annoncé ce 30 novembre, lors d’une conférence de presse, qu’il ne prendrait pas part aux sept débats thématiques, organisés en remplacement du volet dépenses du projet de loi de finances. Le président du groupe du Rassemblement démocratique des progressistes et indépendants (RDPI), François Patriat, a déploré des débats aux « intitulés provocateurs », qui vont servir, selon lui, de tribune à la droite uniquement pour attaquer le bilan du gouvernement. « Ce sera un débat d’incantations et d’accusations, sans solutions réelles proposées et sans effets, si ce n’est de vouloir participer à leur façon à la campagne électorale de façon détournée, en utilisant le Budget pour le faire […] Ils veulent faire un coup politique », a expliqué le sénateur de la Côte-d’Or.

Ce mardi, le Sénat va débattre en hémicycle sur le thème de la « perte de puissance économique de la France » ou encore sur le « bilan de l’action du Gouvernement en matière de justice et de sécurité ». « Cela va être un théâtre d’ombres. Ce n’est pas la première fois que ce groupe de forte minorité exploite la situation institutionnelle du Sénat pour faire autre chose que la mission constitutionnelle du Sénat », a soulevé Alain Richard. Le sénateur LREM, qui était membre du groupe socialiste avant 2017, fait référence au dernier budget du quinquennat de François Hollande, que la majorité sénatoriale avait refusé d’examiner, pour cause « d’insincérité budgétaire ».

« Il y avait une volonté de passer sous silence les dépenses qu’il faudrait faire »

Alors que cette première semaine de décembre va être marquée par l’élection interne du candidat des Républicains à l’élection présidentielle, les sénateurs du groupe RDPI considèrent que cette séquence traduit un « malaise » de la droite vis-à-vis du projet de loi de finances et notent que certaines orientations ont été bien accueillies lors de la phase d’examen du budget dans les différentes commissions. « J’ai senti de la gêne chez les présidents de commissions », relate François Patriat. « Avant la désignation du candidat LR, il y avait une volonté de passer sous silence les dépenses qu’il faudrait faire. S’ils reprenaient ce qu’il y avait dans le budget, ils sauraient montrer que ce qu’a fait ce gouvernement pendant cinq ans, ils auraient aimé le faire aussi et ne pas revenir dessus aujourd’hui. » Au cours des débats, la droite avait dénoncé l’accumulation de nouveaux amendements de dernière minute et la « dérive » des comptes publics.

Pour François Patriat, il ne fait pas de doute que la droite sénatoriale est sur une « posture politicienne », et « n’assume pas ses positions » vis-à-vis de nombreuses dispositions du Budget. « Leur seule échappatoire, c’est la fuite. » Les groupes de gauche, qui ont amené leurs voix à celles de la droite dans le rejet du budget, en prennent aussi pour leur grade. François Patriat a évoqué une « alliance de la carpe et du lapin ». À d’autres occasions au cours du quinquennat, son groupe s’est étonné de majorités de circonstance, allant des communistes aux Républicains.

Au-delà de ce discours très offensif, le groupe RDPI s’est par ailleurs inquiété du signal envoyé par le Sénat. Didier Rambaud s’est ainsi demandé, dans ces conditions, « quelle est la plus-value » du Sénat dans le débat budgétaire. « Inexistante. »

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