Les sénateurs normands font la promotion du « véritable Camembert de Normandie »
C'est ce qui s'appelle en faire tout un fromage: deux semaines après une distribution de camemberts au lait cru à l'Assemblée,...

Les sénateurs normands font la promotion du « véritable Camembert de Normandie »

C'est ce qui s'appelle en faire tout un fromage: deux semaines après une distribution de camemberts au lait cru à l'Assemblée,...
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C'est ce qui s'appelle en faire tout un fromage: deux semaines après une distribution de camemberts au lait cru à l'Assemblée, les sénateurs normands ont à leur tour sorti mardi les "claquos" pour promouvoir cette fois le "véritable camembert de Normandie".

"Il était temps de donner le prix des pommes, comme on dit en Normandie", a lancé en introduction la sénatrice de l'Orne Nathalie Goulet, à l'initiative de la conférence de presse-dégustation organisée mardi au Sénat. "Il est important que tout et n'importe quoi ne soit pas dit", a traduit sa collègue du Calvados Sonia de la Provôté.

Dans le viseur des sénateurs normands, le coup médiatique du député MoDem Richard Ramos, élu du Loiret, autrement dit pas tout à fait légitime, laissent-ils entendre, pour prendre la défense du fromage emblématique de la France, au même titre que la baguette.

Le sujet de la discorde - ou du "débat intensément républicain", selon les termes du critique gastronomique Périco Legasse-, est un accord conclu l'an dernier pour que cesse la guerre entre le camembert normand "de Normandie" (au lait cru, moulé à la louche) protégé par l'Appellation d'origine protégée, et son avatar industriel, "fabriqué en Normandie", au lait pasteurisé.

Conséquence de cet accord, à partir de 2021, la mention "fabriqué en Normandie" disparaitra, et l'AOP "de Normandie" pourra être au lait pasteurisé. En échange, ses conditions de production sont durcies: il devra comporter au minimum 30% de lait de vaches normandes nourries majoritairement à l'herbe dans une zone couvrant la Manche, l'Orne, le Calvados et une partie de l'Eure.

Remis en cause par M. Ramos et la présidente de l'association Fromages de Terroir, Véronique Richez-Lerouge, l'accord a été défendu au Sénat par Patrick Mercier, président de l'organisme de défense et de gestion du camembert de Normandie, comme une "solution" qui permet aux productions artisanales comme aux fabrications industrielles de "trouver leur place".

"Oui, c'est une concession. On laisse l'AOP +de Normandie+ aux industriels", a admis Périco Legasse, mais avec "une compensation énorme", a-t-il assuré: "la création d'une dénomination +véritable Camembert de Normandie+".

La crème du camembert en quelque sorte, est exclusivement au lait cru, avec une production comportant 66% de vaches normandes, mais aussi l'absence totale d'OGM dans leur alimentation.

"La guerre du camembert est finie", veut croire M. Mercier.

Mais Mme Richez-Lerouge, qui a assisté à la conférence de presse, n'a pas désarmé. Selon elle, l'introduction de "deux niveaux de gammes" dans une AOP "va créer une instabilité juridique". Et de défendre, face au buffet odoriférant agrémenté de bouteilles de jus de pomme, cidre et Calvados, la mise en place d'une Indication géographique protégée, en lieu et place d'une AOP à deux vitesses.

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