Libye : « Il faut que l’Europe parle d’une seule voix » martèle Antonio Tajani

Libye : « Il faut que l’Europe parle d’une seule voix » martèle Antonio Tajani

Lors d’un entretien avec Nora Hamadi, le président du Parlement européen Antonio Tajani est revenu sur la situation en Libye en critiquant le manque de cohérence européenne dans l’action. Il s’est également exprimé sur le besoin d’une réflexion plus globale sur le développement, économique, social et politique, en Afrique.
Public Sénat

Par Amélia Morghadi

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

En marge du sommet de l’Union européenne et l’Union africaine à Abidjan, une réunion d’urgence a été organisée à l’initiative de la France afin de combattre l'esclavage et les réseaux de passeurs en Libye.
Antonio Tajani, président du Parlement européen regrette cette dispersion : « Il faut avoir une stratégie européenne, il faut que l’Europe parle d’une seule voix, pas avec la voix des Italiens, des Français, des Espagnols… ».

Il souligne l’importance d’une bonne communication entre les États membres : « Il faut dialoguer, il ne faut pas laisser certains pays dans un coin », c’est un élément clé de la stratégie européenne. Un manque de coopération mettrait en défaut l’Union européenne selon lui.

Antonio Tajani tient à rappeler l’erreur de 2011 lors de l’intervention en Libye, et la mort de Mouammar Kadhafi : « C’était une faute incroyable qu’on est en train de payer aujourd’hui » et précise à l’attention du président français : « je pense qu’Emmanuel Macron l’a bien compris ».

Pour résoudre la situation actuelle en Libye, le président du Parlement européen l’assure : « La seule solution est d’avoir une stabilité politique ». À l’heure où Fayez al-Sarraj, le Premier ministre en manque de légitimité n’a toujours pas été reconnu par la Parlement, rétablir un équilibre apparaît primordial.

La nécessité d’une action globale et collective

Enfin, il souligne l’importance de penser le problème de l’Afrique d’une manière plus globale : « Il faut faire des investissements pas pour gaspiller mais pour essayer de développer un réseau d’infrastructures capables d d‘aider le développement de l’Afrique et défendre dans le même temps les droits de l’homme. C’est une stratégie à moyen long terme ». Il insiste sur l’idée que les problèmes liés à l’immigration peuvent être résolus si on se concentre pour résoudre les problèmes de l'Afrique et que l’argent est mis au bon endroit : « il faut faire des investissements intelligents, ne pas donner de l’argent aux dictateurs ».

Il avait en effet appelé, fin octobre, à la mise en place d’un «  Plan Marshall » pour le développement de l'Afrique qui passerait par la mobilisation de 40 milliards d'euros.

Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’interview d’Antonio Tajani, président du Parlement européen :

Interview du président du Parlement européen Antonio Tajani - Europe Hebdo
14:17

 

Retrouvez l'émission Europe Hebdo, présentée par Nora Hamadi, jeudi 7 décembre à 13h30, vendredi 8 décembre à 18H30 et dimanche 10 octobre à 12h30 sur Public Sénat.

Dans la même thématique

Libye : « Il faut que l’Europe parle d’une seule voix » martèle Antonio Tajani
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

Libye : « Il faut que l’Europe parle d’une seule voix » martèle Antonio Tajani
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le