« Il ne s’agit pas de proclamer l’interdiction pour régler le problème » a asséné Emmanuel Macron hier devant plusieurs milliers d’élus présents au 102e Congrès des maires. Le président de la République a publiquement reconnu sa réticence à interdire ces listes communautaristes aux élections, en plein débat sur la laïcité.
Pour Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat et porteur de cette proposition de loi, le chef de l’État « renonce » à se battre sur le sujet de l’islam politique. « Je l'accuse de refuser le combat contre l'islamisme, qui n'est pas une religion, qui est une idéologie politique qui s'appuie sur le dévoiement d'une religion. »
Pour le sénateur LR, si l’interdiction de ces listes ne va pas résoudre le problème, elle peut y participer. « Aujourd’hui, la République Française est soumise à un choix : est-ce que nous engageons le combat avec toutes les armes, républicaines, à notre portée ? Ou est-ce que nous démissionnons ? » interpelle Bruno Retailleau. « Emmanuel Macron propose la démission, et de la démission à la soumission il n'y a qu'un pas. »
Pour le sénateur, ces listes menacent la république et devraient être soumises, selon sa proposition de loi, à l’autorité d’un juge des élections. « L’institut Montaigne et la fondation Jean Jaurès nous ont appris que 30 % pratiquement de nos compatriotes musulmans pensent que la charia devait être au-dessus de la loi républicaine » déclare Bruno Retailleau. « Emmanuel Macron démissionne face à l'islam politique qui est en train de gangrener de nombreux territoires. »