Invités de l’émission Extra Local, le communiste Léon Deffontaines et l’eurodéputée Place publique Aurore Lalucq ont tous deux dénoncé l’action menée contre Raphaël Glucksmann, en marge d’une manifestation du 1er mai à Saint-Etienne.
Loi anticasseurs : « Je connais des députés qui voulaient voter contre, on leur a mis une grosse pression pour ne pas le faire » déplore Sophie Taillé-Polian
Par Marion D'Hondt
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Sophie Taillé-Polian est opposée à cette loi, dite « loi anticasseurs ». Elle ne salue pas forcément les abstentionnistes de la majorité, qui ont agi « en leur conscience ». Elle a eu connaissance « de fortes pressions pour ne pas voter contre » envers les députés hésitants.
La sénatrice charge Emmanuel Macron, qui avait « affiché un bel humanisme » et « revient sur la belle image ». Elle considère que « c’est un Président autoritaire », qui applique « une politique cruelle et pas humaniste sur les migrants ».
Sophie Taillé-Polian considère qu’ « une abstention ne suffit pas à se racheter bonne conscience ». Pour elle, les députés abstentionnistes « sont dans un jeu très dangereux pour notre démocratie » car « l’abstention ne suffit pas ».
Pour la sénatrice, « la législation était déjà suffisamment dure ». Selon elle, « si les gens ont eu une dérive violente, c’est qu’il y a une incapacité à se faire entendre ». Elle constate : « C’est quand les manifestants ont commencé à être violents qu’ils ont gagné. »
Sophie Taillé-Polian regrette « très fortement » les violences, mais aimerait parler des violences policières « dont on ne parle jamais ». Elle déplore « une dérive » sur la question des lanceurs de balles de défense (LBD), qui est « niée » par le gouvernement.
Sophie Taillé-Polian est « pour réguler le droit de manifester », mais se demande, dans la nouvelle loi, qui en sera le juge. Elle considère qu’ « on ne peut pas être juge et partie » et que « quand on a une manifestation contre soi, on ne peut pas choisir les bons et les mauvais manifestants ».
La sénatrice craint pour la séparation des pouvoirs et observe « un pouvoir législatif très au garde-à-vous », avec des députés qui subissent « une grosse pression ». Elle considère que « tout cela est irresponsable au regard des enjeux ».