Alors que la proposition de loi « anticasseurs » du Sénat doit être adoptée ce mardi, Emmanuel Macron va saisir lui-même le Conseil Constitutionnel afin que celui-ci tranche pour dire si cette loi constitue une entrave aux libertés fondamentales.
« C’est abracadabrantesque » estime Roger Karoutchi, sénateur (LR) des Hauts-de-Seine. « Le Sénat vote une loi. Le président de la République, au bout de deux mois, dit : « Je veux que cette loi, à cause des violences liées aux manifestations, soit votée par l’Assemblée nationale ». C’est lui qui le dit, même pas nous. Lui. Il fait voter le texte par l’Assemblée nationale. On dit « Très bien ». Le texte est transmis au Sénat. Bonne âme, beaux joueurs, on dit « c’est parfait, on le votera conforme pour que le gouvernement ait des éléments, ait des armes, très vite. Et c’est le président de la République qui défère au Conseil Constitutionnel ? Pourquoi ? Pour faire censurer ? Alors, pourquoi il a demandé que ce soit voté ? C’est incohérent. »
Et d’insister : « Mais c’est n’importe quoi. Moi, je serai un manifestant violent je dirais : « c’est très bien. Continuons ».
« Ou l’on veut assurer l’ordre, ou l’on ne veut pas assurer l’ordre » ajoute le sénateur.