Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, qui défendra dès lundi son projet de loi antiterroriste à l'Assemblée nationale, souligne qu'il reviendra au Parlement d'évaluer ce texte controversé et qu'il faudra aussi des "politiques de long terme" pour "éradiquer définitivement l'influence de Daesh".
Q: Pensez-vous que l'état d'urgence a fonctionné comme un piège politique? Il a été facile d'y entrer mais beaucoup plus difficile d'en sortir...
Des bouquets et messages déposés devant le Bataclan à Paris le 13 décembre 2015 en hommage aux victimes des attentats jihadistes du 13 novembre
AFP/Archives
R: Le précédent président de la République voulait déjà en sortir avant l'attentat de Nice. Après son élection, Emmanuel Macron a souhaité le faire, mais en adoptant une loi qui puisse protéger nos concitoyens du terrorisme.
La menace reste forte. Daesh a perdu la plus grande partie de son territoire mais a réussi, par sa propagande, à contaminer un certain nombre d'esprits. Aujourd'hui la menace est principalement endogène. La future loi a trait à la sécurité mais nous savons que pour éradiquer définitivement l'influence de Daesh, il nous faut mettre en œuvre des politiques de long terme: en finir avec ce chômage de masse qui, dans certains quartiers, atteint 50% chez les jeunes, faire cesser un sentiment de déclassement qui touche une partie de notre société, lutter contre l'emprise islamiste dans les quartiers et faire en sorte que les musulmans de France puissent porter un Islam contemporain qui n'a rien à voir avec l'islamisme moyenâgeux de Daesh.
Q: Des voix chez LR réclament le maintien, voire le durcissement de l'état d'urgence, qu'en pensez-vous?
R: La situation est trop grave pour que l'on soit dans des positionnements politiciens. Prendre ces positions très clivantes conduit à cliver d'abord au sein des Républicains. Et rien ne sert de faire de la surenchère, car on trouvera toujours, au FN ou ailleurs, plus extrémiste que soi.
Principales attaques perpétrées récemment en Europe au moyen de véhicules.
AFP
Q: Le gouvernement proposera-t-il de nouveaux amendements lors de la discussion à l'Assemblée?
R: A l'issue de l'examen au Sénat, nous sommes parvenus à un bon équilibre. A l'Assemblée, nous voulons seulement revenir sur quelques points, par exemple, que l'obligation de pointage pour les personnes faisant l'objet des mesures de surveillance soit quotidienne et non trois fois par semaine, ce qui pourrait conduire à perdre de vue des individus radicalisés. Pour le reste, j'entends être à l'écoute pour qu'il y ait le rassemblement le plus large. Le gouvernement a, par exemple, accepté une évaluation de la loi en 2020. Nous voulions montrer que notre loi n'était pas un texte fermé. Cela a pesé pour un certain nombre de parlementaires.
Q: Qui réalisera cette évaluation?
R: Elle sera réalisée par le Parlement qui en 2020 pourra juger si ce texte est toujours en adéquation à une réalité mouvante. Nous n'en avons pas encore défini les modalités précises, mais nous pouvons par exemple imaginer que six mois avant l'échéance, les commissions des lois des deux chambres se saisissent de cette évaluation.
Q: Deux amendements rejetés en commission, proposaient de généraliser des dispositifs de reconnaissance faciale, est-ce le prochain outil de l'arsenal anti-terroriste?
R: La généralisation de la reconnaissance faciale pose évidemment un problème de possible atteinte à la vie privée. C'est donc un débat qui doit être conduit sereinement, d'autant plus que les solutions technologiques existantes ne sont pas, pour l'heure, totalement probantes. Introduire dans la loi un tel dispositif ne nous a donc pas semblé pertinent.
Chronologie et localisation des principales attaques prenant pour cible des policiers ou des militaires en France en 2017
AFP
Q: Combien de personnes seront-elles concernées par des dispositions comme les assignations à résidence ou les "visites et saisies"?
R: Aujourd'hui, 39 personnes sont assignées à résidence. Pour ce qui est des perquisitions, depuis le 16 juillet, il y en a eu 36, soit une tous les trois jours. Pour mémoire après le Bataclan et au cours de la première phase de l'état d'urgence, il y en avait eu 3.432. Les dispositions dont nous bénéficions sont utilisées de manière plus fine par nos services. Nous avons changé d'époque.
Q: Des associations s'inquiètent que l'extension des contrôles aux frontières prévue par le projet de loi antiterroriste puisse devenir un outil de lutte contre l'immigration clandestine. Que leur répondez-vous?
Des gendarmes contrôlent le passage de la frontière entre la France et l'Espagne au Perthus le 20 août 2017 au lendemain des attentats jihadistes de Barcelone et Cambrils
AFP/Archives
R: Il n'y a pas de mélange entre ce projet de loi et celui sur l'asile et l'immigration. Je ne mélange pas les deux questions. Ne pas maintenir un certain nombre de contrôles aux frontières, c'est sous-estimer la menace. Nous avons vu dans les derniers dossiers terroristes qu'il y avait des allées et venues entre la France et la Belgique, entre la France et l'Espagne.
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