Loi bioéthique : « Chaque sénateur a soutenu ses convictions personnelles et non politiques »
PMA pour toutes, anonymat du don de sperme, GPA... cette année, la révision de la loi sur la bioéthique qui a lieu tous les 5 ans, a été âprement discutée. "Loi bioéthique, le Sénat fait sa loi", un reportage de Cécile Sixou revient sur l’examen des textes entre témoignages et débats dans l’hémicycle. Un sujet sensible sur lequel il est difficile de ne pas exprimer ses opinions personnelles.

Loi bioéthique : « Chaque sénateur a soutenu ses convictions personnelles et non politiques »

PMA pour toutes, anonymat du don de sperme, GPA... cette année, la révision de la loi sur la bioéthique qui a lieu tous les 5 ans, a été âprement discutée. "Loi bioéthique, le Sénat fait sa loi", un reportage de Cécile Sixou revient sur l’examen des textes entre témoignages et débats dans l’hémicycle. Un sujet sensible sur lequel il est difficile de ne pas exprimer ses opinions personnelles.
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Par Pauline Vilchez

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Pourquoi réaliser un reportage sur le projet de loi sur la bioéthique ?

Cécile Sixou : Tous les 5 ans, il est prévu que le texte sur la bioéthique soit révisé. Normalement, il a pour but d’encadrer les progrès scientifiques sur ces sujets, sauf que cette fois-ci cette « révision » était un peu particulière. En effet, cette année, une mesure sociétale est rentrée en jeu, concernant l’ouverture de la PMA (Procréation Médicalement Assistée) aux femmes célibataires et couples de femmes. Le Sénat, majoritairement à droite, s’oppose souvent à ce genre de mesures sociétales, et j’ai trouvé intéressant de suivre l’évolution qu’il a faite sur ces questions-là.

« Les questions de PMA pour toutes ont politisé l’ensemble de l’examen du texte ».

Les questions de PMA pour toutes ont politisé l’ensemble de l’examen du texte. Certains sénateurs auraient préféré que la PMA fasse l'objet d'une loi à part, pour ne pas fagociter l'ensemble des débats sur la bioéthique.

Sur quels sujets avez-vous choisi de vous concentrer ?

C.S. : Ce projet de loi est vraiment très dense. J’ai décidé de me concentrer sur 3 thématiques : la PMA, la GPA (Gestion Pour Autrui) et la recherche autour du diagnostic préimplantatoire. Ce processus permet de détecter la présence d'anomalies génétiques ou chromosomiques dans les embryons conçus après une fécondation in vitro.

Extrait des débats sénatoriaux sur la GPA
00:30

Au cours du reportage, on découvre donc le témoigne de Gwendoline, une femme célibataire qui a fait une PMA en Espagne.

Elle est maman d’une petite Adèle qui a aujourd’hui 2 ans. J’ai passé du temps avec elle pour comprendre comment elle assumait ce rôle de parent seul. Je l’ai trouvé très courageuse. Je suis maman de deux enfants et je sais combien il est parfois difficile de les élever. Malgré les difficultés elle ne regrette pas son choix.

PMA : "Je lui raconte son histoire : maman, elle voulait vraiment un bébé [...] donc elle est allée en Espagne et un donneur a donné des graines"
00:56

« 1/3 des sénateurs de droite étaient favorables à la PMA pour toutes. En revanche, ce sont lors des conditions d’application qu’ils ont posé plus de limites ».

Comment se sont déroulés les débats au Sénat ?

C.S. : J’ai remarqué que ces questions faisaient appel à des convictions personnelles, intimes. C’est ce qui s’est passé dans l’hémicycle : chaque sénateur a soutenu des convictions personnelles plus que politiques. Un tiers des sénateurs de droite était favorable à la PMA pour toutes. 

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01:20

Qu’est-ce qui vous a marqué durant le tournage ?

C.S. : LA PMA a concentré toute l’attention, mais j’ai découvert une autre problématique dont on parle moins, les diagnostics préimplantatoire. J’ai été touchée par le témoignage de Juline, une jeune femme de 25 ans qui a fait 4 fausses couches malgré des tentatives de FIV (Fécondation In Vitro). Son compagnon et elle ne savent pas pourquoi leurs nombreux essais échouent. Ils souhaiteraient avoir recours aux diagnostics préimplantatoires, exclusivement réservés aujourd’hui aux personnes atteintes de maladies génétiques. J’ai eu beaucoup d’empathie pour Juline, car les traitements qu’elle suit pour tomber enceinte et ne plus faire de fausses couches, sont vraiment violents physiquement.

Diagnostic préimplantatoire : "Vivre l'infertilité ce n'est pas évident"
01:00

 

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