Marc-Philippe Daubresse, sénateur LR du Nord et ancien ministre du logement, a qualifié la loi évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ELAN) de « recentralisatrice ». Ce qui le dérange c’est « qu’on ne fait pas confiance aux acteurs locaux ». « C’est le contraire de ce que j’ai fait avec Jean-Louis Borloo quand j’étais au gouvernement, avec ce superbe plan de cohésion sociale qui a marché » estime le sénateur, qui précise « on a fait un grand plan de cohésion sociale, qui s’est traduit par des conventions entre des bailleurs sociaux, des collectivités locales, les maires en première lignes, et les intercommunalités, et les départements en zones rurales, et puis l’État ».
Selon lui, les « vieilles recettes » fonctionnaient relativement bien : « C’est cet effet levier qui a créé un choc de croissance, on a créé 400 000 emplois à peu près dans le bâtiment avec ce plan. Et le chômage sous Chirac après ce plan, est passé de 10,3 à 7,6 % » explique-t-il.
« Je ne dis pas que toute cette loi est mauvaise, il y a toute une série de choses qu’on avait examiné depuis des années, qu’on avait pas sorti tous gouvernements confondus. La lutte contre les recours abusifs est une bonne chose, la simplification des permis de construire est une bonne chose » reconnaît-il, « mais ça ne suffit pas pour faire du logement. Il faut du foncier, donc des terrains, du financement, donc des prêts attractifs, et il faut surtout une fiscalité attractive ».
Marc-Philippe Daubresse met en garde : « On fait même des grandes opérations d’urbanisme où on dessaisit les maires du permis de construire. Vous pensez bien qu’au Sénat ça ne va pas passer du tout ».
Par ailleurs, interrogé sur les Européennes, le sénateur estime que la position de l’UDI n’est pas exactement similaire à celle de la majorité : « Je suis sûr que si Jean-Louis Borloo se présentait, ça ne leur déplairait pas du tout ». Selon lui, la candidature de Jean-Louis Borloo ne « serait pas mal dans le paysage politique ».
Loi ELAN : « On ne fait pas confiance aux acteurs locaux » estime Daubresse