Loi Pouvoir d’achat : « Les Français ont choisi de sortir de la verticalité», pour Hervé Marseille

Loi Pouvoir d’achat : « Les Français ont choisi de sortir de la verticalité», pour Hervé Marseille

Députés et sénateurs sont tombés d’accord pour adopter le second volet de la loi Pouvoir d’achat, concluant la session extraordinaire de cet été. L’adoption des trois principaux textes témoigne des nouveaux équilibres parlementaires depuis les dernières législatives et confirme la place de choix que tiennent les LR dans ce nouveau contexte.
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

« Cette Renaissance du Parlement, dont on pouvait craindre qu’elle se traduise par des blocages, n’a pas empêché que la plupart des textes soient votés », constate le président du groupe Union centriste, Hervé Marseille. La loi de finances rectificative a abouti, hier, en commission mixte paritaire et marque ainsi la fin de la session extraordinaire portant sur les projets de loi pour la protection du pouvoir d'achat et sur la sécurité sanitaire.

Au lendemain des législatives qui ont considérablement modifié les rapports de force au Parlement, l’examen de ces textes apporte un certain nombre d’enseignements. « L’aspect positif est que le Sénat a repris une place particulière dans cette période de reparlementarisation, observe le président du groupe socialiste, Patrick Kanner. Et l’aspect négatif est que les nouvelles alliances sont maintenant clarifiées. »

« Il n’y aurait pas eu adoption sans droitisation du projet de loi sur le pouvoir d’achat »

Faute de majorité absolue, le camp présidentiel s’est en effet appuyé sur la droite pour faire voter ses textes. « Il n’y aurait pas eu adoption sans droitisation du projet de loi sur le pouvoir d’achat », estime Patrick Kanner. Si la droite sénatoriale n’a pas réussi à supprimer la prime exceptionnelle de rentrée ou à revenir sur la hausse du RSA à 4 %, elle a su imposer plusieurs amendements. C’est le cas notamment de la hausse du plafond de défiscalisation des heures supplémentaires à 7 500 euros ou de la possible monétisation des RTT. 

« Les masques sont tombés et la Macronie a su trouver son allié. La question est maintenant de savoir qui est la marionnette et qui est le marionnettiste », lâche Patrick Kanner. 

L’opposition de gauche s’est beaucoup agacée de cette nouvelle synergie. « La convergence idéologique libérale entre la droite sénatoriale et la majorité gouvernementale n’a jamais été aussi forte », affirmait ainsi Rémi Féraud (PS) à l’issue de la commission mixte paritaire sur le second volet de la loi Pouvoir d’achat

Lire aussi. On vous explique pourquoi les LR vont se retrouver majoritaires en commission mixte paritaire

Au centre, ce nouveau contexte est observé avec un bien meilleur sentiment. « C’est ce que voulaient les Français, ils ont choisi de sortir de la verticalité, en faisant en sorte que l’exécutif n’ait pas tous les pouvoirs », soutient Hervé Marseille (UC). 

Le président du groupe Union centriste constate d’un bon œil que, après « 5 ans de verticalité » où « le Sénat a été oublié », l’heure soit à la concertation. « Ce n’est pas dans l’ADN dans la Macronie, sourit le sénateur. Chacun tâtonne, c’est une situation nouvelle. Les ministres commencent à nous appeler pour préparer le terrain en vue du prochain budget. » Chose bien plus rare, lors de la précédente mandature. 

« L’ambiance et le fonctionnement sont radicalement différents »

Au sein du groupe Les Républicains, ce changement est forcément apprécié. « L’ambiance et le fonctionnement sont radicalement différents », assure le rapporteur général de la commission des Finances. Lors de l’examen du projet de loi de finances rectificative, Bruno Le Maire et le chef du groupe LR, Bruno Retailleau, ont par exemple échangé des amabilités en saluant leur esprit de compromis respectif.  

« Je pense que c’est une bonne chose. Il faut se retrousser les manches, et travailler en intelligence partagée pour éviter le risque de blocage et les outrances des uns et des autres », estime Jean-François Husson. 

« On est aujourd’hui dans un rapport de force qui est différent. Il y a une écoute qui est beaucoup plus importante et on est dans une démarche de responsabilité vis-à-vis des Français », se réjouissait également Philippe Mouiller à l’issue de la CMP sur la loi Pouvoir d’achat. Une entente manifestement partie pour durer.

Dans la même thématique

France Israel Palestinians Campus Protests
6min

Politique

Sciences Po bloqué : la droite sénatoriale dénonce « la pensée totalitaire d’une minorité d’extrême gauche »

La mobilisation de plusieurs dizaines d’étudiants en soutien aux Palestiniens se poursuit à Sciences Po. Après avoir été délogés par les forces de l’ordre dans la nuit de mercredi à jeudi, les étudiants occupaient toujours les lieux ce vendredi. Une action en miroir de celles qui ont lieu sur les campus américains. La droite sénatoriale dénonce l’importation « du wokisme » d’outre Atlantique.

Le

Loi Pouvoir d’achat : « Les Français ont choisi de sortir de la verticalité», pour Hervé Marseille
5min

Politique

Européennes 2024 : après le discours d’Emmanuel Macron, Olivier Faure veut saisir l’Arcom au nom de « l’équité » entre les candidats

Le Parti socialiste demande que le discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe, prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne, soit décompté des temps de parole et inscrit dans les comptes de campagne de la majorité présidentielle. Pour le patron du PS, invité de Public Sénat, le chef de l’Etat est devenu « candidat à cette élection européenne ».

Le