Loi Sécurité Globale : ce qu’il faut savoir sur les auditions du mardi 8 décembre au Sénat
Journée très chargée ce mardi pour les deux co-rapporteurs au Sénat de la proposition de loi « Sécurité Globale ». Marc-Philippe Daubresse (LR) et son collègue centriste Loïc Hervé ont enchaîné les auditions. Des syndicats de policiers au préfet Lallement, et en attendant ce soir Jean-Marie Delarue, le nouveau président de « la commission indépendante » censée trouver des solutions pour apaiser les tensions entre les forces de l’ordre et les journalistes, Public Sénat vous raconte ce qu’il s’est dit au cours de ces auditions très attendues.

Loi Sécurité Globale : ce qu’il faut savoir sur les auditions du mardi 8 décembre au Sénat

Journée très chargée ce mardi pour les deux co-rapporteurs au Sénat de la proposition de loi « Sécurité Globale ». Marc-Philippe Daubresse (LR) et son collègue centriste Loïc Hervé ont enchaîné les auditions. Des syndicats de policiers au préfet Lallement, et en attendant ce soir Jean-Marie Delarue, le nouveau président de « la commission indépendante » censée trouver des solutions pour apaiser les tensions entre les forces de l’ordre et les journalistes, Public Sénat vous raconte ce qu’il s’est dit au cours de ces auditions très attendues.
Public Sénat

Par Antoine Comte

Temps de lecture :

1 min

Publié le

Mis à jour le

Première audition de la journée : celle des syndicats de policiers durant deux bonnes heures. « Nous avons fait des propositions pour réécrire cet article 24, mais sans perdre l’objectif de protéger les policiers, ceux qui sont menacés à leur domicile, ceux dont les visages sont affichés sur les murs dans certaines cités… », nous a confiés Stanislas Gaudon, le délégué général d’Alliance Police.

"L'article 24 est très important pour protéger les policiers" selon Stanislas Gaudon
00:23

Parmi leurs principaux desiderata : la demande d’un floutage systématique des policiers, car « flouter le visage des policiers n’est pas un problème technique, mais bien un problème politique aujourd’hui. Il existe quatre logiciels pour le faire, même pour les chaînes info ».

Une rencontre avec des représentants de policiers que le co-rapporteur du texte, Loïc Hervé, a jugée « riche et utile ». « Les policiers ressentent actuellement une grande émotion avec cet article 24. Le Sénat veut justement faire retomber la pression en réécrivant justement ce texte avant qu’il ne soit sans doute présenté début mars. Vous savez, on ne fait pas de la poésie au Sénat, on fait du droit », confie le sénateur. Avant d’ajouter : « Les récentes déclarations d’Emmanuel Macron et de Gérald Darmanin ne nous aident pas. C’est le Parlement qui fait la loi. Nous entendrons tout le monde, mais c’est nous qui tenons la plume ».

Loïc Hervé: "C'est le Parlement qui fait la loi"
00:33

 

La deuxième audition était la plus attendue. Mais visiblement, il n’est pas ressorti grand-chose de la prestation du préfet de police, Didier Lallement durant à peine 45 minutes. « Didier Lallement n’était pas sur le gril. Ce n’est pas une commission d’enquête et mon rôle n’est pas de poser des questions investigatrices. Mon rôle à moi c’est de réécrire le texte », relate le sénateur Marc-Philippe Daubresse, qui précise tout de même avoir abordé plusieurs sujets avec le préfet comme « la protection fonctionnelle ».

La dernière audition menée par les sénateurs Daubresse et Hervé doit avoir lieu ce soir à 19 heures, avec Jean-Marie Delarue. Ce dernier devait au départ être auditionné en tant que « personnalité qualifiée » avant même d’être nommé par Matignon comme nouveau président de « la commission indépendante chargée de proposer des mesures afin de mieux concilier le travail des journalistes et celui des forces de l’ordre lors d’une manifestation ».

La dernière audition de la soirée était celle de Jean-Marie Delarue, et le moins que l’on puisse dire c’est que le nouveau président de la « commission indépendante » a impressionné son auditoire. Il a surtout rassuré les sénateurs quant à leur rôle premier de légiférer et sa volonté de ne pas les court-circuiter.

Selon le sénateur LR Marc-Philippe Daubresse, l’ancien contrôleur général des lieux de privation de libertés a d’abord proposé « une analyse complète de la proposition de loi en 10 points, comme sur les drones ou encore les capacités d’investigation de la police… » « 80 % des points très techniques soulevés » par ce dernier n’auraient même « jamais été abordés auparavant », dixit les sénateurs.

Mieux, Jean-Marie Delarue a en effet assuré qu’il avait demandé « une feuille de route plus claire » au gouvernement, car lorsqu’il a accepté de présider cette nouvelle commission, le « Bauveau de la Sécurité » d’Emmanuel Macron n’avait pas été encore annoncé.

En conséquence, Jean-Marie Delarue a confirmé ce mardi soir aux sénateurs qu’il ne réunirait pas sa commission avant la mi-janvier et qu’il ne marcherait donc pas sur les plates-bandes du Sénat. « Il ne souhaite pas interférer dans le travail législatif du Sénat, et nous a assuré qu’il n’était pas question pour lui de réécrire le texte mais bien de se consacrer à l’amélioration de relations entre les journalistes et les policiers en manifestations », révèle le rapporteur Daubresse, qui se déclare « très satisfait ».

Il faudra malgré tout que Jean-Marie Delarue ne prenne pas trop son temps pour remettre son rapport. Le nouveau texte pourrait en effet être présenté au Sénat début mars.

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Loi Sécurité Globale : ce qu’il faut savoir sur les auditions du mardi 8 décembre au Sénat
4min

Politique

Réforme des retraites : « La suspension est un leurre, elle sera retoquée en commision mixte paritaire », avertit Cécile Cukierman (PCF)

Au Sénat, la droite et une partie de la gauche tombent d’accord sur une chose : la procédure parlementaire permettra à la droite et le centre d’enterrer la suspension de la réforme des retraites. Un fait qui inspire de la sérénité à Claude Malhuret (Horizon) sur la possibilité de réécrire la copie de Sébastien Lecornu, et pousse au contraire Cécile Cukierman (PCF) à enjoindre les députés de gauche à le prendre en compte dans leur vote de la censure ce jeudi.

Le

Paris: Questions au gouvernement Assemblee nationale
4min

Politique

Budget : l’abandon du 49.3 va-t-il prendre les socialistes à leur propre piège ?

Avec le non-recours au 49.3, les socialistes ont été entendus par Sébastien Lecornu. Mais ils sont désormais contraints à voter le budget de la Sécurité sociale pour valider la suspension de la réforme des retraites. Un véhicule législatif confirmé par le Premier ministre, ce mercredi. Sans cette arme du parlementarisme rationalisé, les budgets de la Sécurité sociale comme celui de l’Etat seront également amendés par la droite. Ce qui pourrait amener à des copies finales difficiles à assumer pour les socialistes.

Le

Direct. Suivez la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu devant le Sénat
30min

Politique

Sébastien Lecornu accueilli froidement au Sénat : revivez les temps forts de la déclaration de politique générale

Le Premier ministre s'est exprimé devant les sénateurs pour sa déclaration de politique générale. Suspension de la réforme des retraites, décentralisation, budget...Le discours de Sébastien Lecornu était différent de celui prononcé à l'Assemblée la veille. Si l'ambiance était plus calme qu'au Palais Bourbon, l'accueil des sénateurs n'en était pas pour autant très enthousiaste.

Le

Loi Sécurité Globale : ce qu’il faut savoir sur les auditions du mardi 8 décembre au Sénat
9min

Politique

Budget : « Incertain » en 2029, le passage à 3 % de déficit arrivera « au mieux en 2031 », alerte Pierre Moscovici

« Le scénario économique pour l’année 2026 repose sur une hypothèse optimiste », affirme devant le Sénat Pierre Moscovici, président du Haut conseil des finances publiques. Il doute de la capacité du gouvernement à atteindre ses objectifs, avec un budget dont la copie finale est très incertaine. Seule « bonne nouvelle » : « Un début d’amélioration de nos finances publiques » en 2025, après « le bug majeur de 2024 ».

Le