LR va acter le départ des « constructifs » compatibles avec Macron
Les députés LR se retrouvent mercredi pour élire leur président de groupe entre le sortant Christian Jacob et Damien Abad, journée qui actera...
Par Fabrice RANDOUX
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Les députés LR se retrouvent mercredi pour élire leur président de groupe entre le sortant Christian Jacob et Damien Abad, journée qui actera probablement le départ des "constructifs" compatibles avec En Marche.
Si le second tour des législatives a été moins catastrophique qu'annoncé au soir du premier, Les Républicains sont quand même revenus beaucoup moins nombreux (113 contre 199) au Palais Bourbon et "dans une drôle d'ambiance".
Ce chiffre, déjà historiquement bas, devrait encore être revu à la baisse avec le départ de députés qui, dans le sillage de Thierry Solère, ont annoncé un groupe de droite soutenant l'exécutif après la nomination d'Edouard Philippe à Matignon.
Le député LR Damien Abad à Paris, le 3 juillet 2013
AFP
"Avec de nombreux collègues, on va essayer de construire plutôt que de détruire", a déclaré mardi le député des Hauts-de-Seine, à l'initiative de l'appel aux députés de droite à accepter la "main tendue" par Emmanuel Macron.
La réunion du groupe LR en fin de matinée et ce vote pourraient mesurer le nombre de "constructifs", car ils ne s'y rendront pas.
Selon Laure de la Raudière (Eure-et-Loir), proche de Bruno Le Maire, ce groupe comptera initialement "au moins 25 députés LR", et au total "une quarantaine de membres" si les 18 UDI les rejoignent comme elle l'espère.
"Je suis convaincu qu'un certain nombre des membres des Républicains qui ne feront pas partie au départ de ce groupe (...) nous rejoindront parce qu'ils ont envie d'être constructifs", veut croire Franck Riester, évoquant sur CNews M. Solère pour le présider.
Thierry Solère le 24 avril 2017 à Paris
AFP/Archives
Mardi soir, l'UDI a de son côté officiellement appelé à créer "une force progressiste rassemblant les familles écologistes, radicales, démocrates, centristes et de droite humaniste".
Lors du vote de confiance au gouvernement le 4 juillet, les "constructifs" seront libres de voter pour ou de s'abstenir, a précisé Mme de la Raudière à l'AFP, comme pour lever les réticences de certains LR ou UDI qui souhaiteraient les rejoindre mais s'abstenir.
L'ex-juppéiste Philippe Gosselin (Manche), qui compte s'abstenir, a hésité, mais finalement choisi de rester fidèle au "canal historique" en pariant sur "une réforme de l'intérieur".
- Stratégie d'opposition -
La création d'un groupe "philippiste" a suscité le dépit de certains députés LR. "Quand on se disperse on est faible", a déploré Marc Le Fur (Côtes d'Armor), Annie Genevard (Doubs) jugeant "caricaturale l'idée qu'il y aurait d'un côté des constructifs ouverts et, de l'autre, une droite dure hostile".
D'autres élus, partisans d'une ligne ferme d'opposition, ont salué une clarification.
"On ne va pas vivre encore cinq ans au gré des contorsions. S'ils ont des fourmis dans les jambes, qu'ils partent", a lancé Olivier Marleix (Eure-et-Loir). Une "ligne de confusion", a critiqué Eric Ciotti (Alpes-Martimes).
Autre fracture, un débat sur la stratégie envers l'exécutif oppose les deux candidats à la présidence, Christian Jacob et le député de l'Ain Damien Abad.
Réélu largement en Seine-et-Marne, le député-maire de Provins, 57 ans et en fonction depuis l'automne 2010, voit le groupe LR, "réduit mais vivant", comme "le fer de lance de l'opposition que nous ne pouvons laisser ni à l'extrême gauche, ni à l'extrême droite".
"Je n'imagine évidemment pas que notre groupe ne soit pas un groupe d'opposition compte tenu du combat que nous avons mené lors de l'élection présidentielle et du combat de l'immense majorité d'entre nous dans des conditions très difficiles", écrit-il dans sa lettre de candidature interne.
Ancien proche de Bruno Le Maire, Damien Abad, 37 ans, également largement réélu, se veut "le candidat du renouvellement et de la refondation de notre famille après une défaite importante".
Celui qui fut l'un des porte-parole de la campagne présidentielle de François Fillon défend une droite "ni ralliée, ni dans une opposition frontale".
Le scrutin semble ouvert. "Le leadership de Christian est contesté. Damien fait partie du nouveau système, c'est un bon orateur", juge une source LR.
Un élu LR chevronné soutient, lui, Christian Jacob mais "pense qu'il faudra ouvrir à de nouveaux élus, comme Damien Abad, par exemple pour les vice-présidences", jugeant "essentiel de garder un groupe le plus uni possible".
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