LR va exclure cinq responsables pro-Macron, dont le Premier ministre Philippe

LR va exclure cinq responsables pro-Macron, dont le Premier ministre Philippe

Après des semaines de tergiversations et d'embarras, LR devrait exclure de ses rangs cinq de ses responsables pro-Macron, dont le...
Public Sénat

Par Nadège PULJAK

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Après des semaines de tergiversations et d'embarras, LR devrait exclure de ses rangs cinq de ses responsables pro-Macron, dont le Premier ministre Edouard Philippe et le ministre du Budget Gérald Darmanin, mardi lors d'un "bureau politique de la clarification".

Le BP débutera à 18h00 au siège du parti, rue de Vaugirard (Paris XVe). Cinq personnalités pourraient être amenées à rendre leur carte: outre MM. Philippe et Darmanin, Sébastien Lecornu (secrétaire d'Etat à l'Ecologie), ainsi que les responsables des députés "Constructifs", Franck Riester et Thierry Solère. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a lui déjà quitté LR pour rejoindre le parti présidentiel LREM.

La direction du parti compte sur une large majorité du BP pour voter leur exclusion. "Des gens qui trahissent sans se chercher un alibi, ça me laisse sans voix. Ils méritent qu'on les foute dehors", juge l'ancien ministre Brice Hortefeux, proche de Nicolas Sarkozy. "La comédie doit cesser", abonde Laurent Wauquiez, le favori pour l'élection à la présidence de LR.

Toutefois, la réunion pourrait être houleuse, certains membres du bureau -"très minoritaires" selon la direction- étant opposés à leur renvoi.

"Les exclure est une erreur, c'est absurde", a affirmé lundi à l'AFP Claude Goasguen, député LR de Paris, qui ne juge "pas impossible" de rejoindre les Constructifs. "Ca jette le discrédit sur notre formation politique", déplore-t-il, en craignant de voir LR "entrer dans une période extrêmement compliquée et confuse".

Pour la direction du parti au contraire, ce bureau politique est celui de la "clarification": la question est "simple. Peut-on être membre du gouvernement, donc de la majorité, et en même temps, être membre du premier parti d'opposition ? La réponse est non".

Pour Valérie Pécresse aussi, "la situation est très simple". "Il n'y a pas besoin de prendre des sanctions, des exclusions. Ils nous ont quittés. Ils ont décidé de quitter le parti. Ils sont, on pourrait dire, démissionnaires d'office", a-t-elle résumé lundi sur LCI.

Soucieux de "respecter les statuts" de LR, son secrétaire général Bernard Accoyer avait nommé, lors d'un précédent BP, le 11 juillet, une commission ad hoc (formée des députés Patrick Ollier et Jean Leonetti) chargée de recevoir les personnalités visées et leur donner l'opportunité de "s'expliquer".

- 'Les Torquemada' de LR -

M. Leonetti avait rencontré séparément MM. Riester et Solère la semaine dernière. La "réunion fut cordiale" selon le premier, "de grande qualité" selon le second, mais chacun a campé sur ses positions.

Mardi matin, ce sera au tour des deux ministres d'être reçus par M. Ollier.

"Je ne vois pas comment on peut m'exclure alors qu'on est dans une procédure", affirme M. Darmanin à l'AFP. "Je fais confiance à ma formation politique", ajoute le ministre, à qui LR reproche son inscription sur une liste La République en Marche aux sénatoriales.

Selon M. Darmanin, "qu'un député comme Goasguen, du XVIe arrondissement de Paris, soit opposé à (leur) éviction devrait faire réfléchir les Torquemada" du parti.

"S'ils en sont à exclure, sans aucune base légale, ceux qui veulent travailler avec le centre mais à garder Sens commun, qui appelle à une plateforme programmatique avec Marion Maréchal-Le Pen, c'est que LR glisse plus vers le FN que vers le centre !", s'exclame M. Solère, faisant allusion à de récentes déclarations dans ce sens de Christophe Billan, président de l'émanation politique de la Manif pour tous.

Dominique Bussereau partage ce point de vue. "Je n'assisterai pas au BP de LR durant lequel des membres de Sens commun vont participer à l'exclusion d'amis talentueux", a tweeté samedi l'ancien ministre chiraquien.

"Notre exclusion est un acte politique qui doit être suivi d'un autre acte politique: la création d'un nouveau parti de droite, libéral, social, européen, réformiste et humaniste", assure M. Riester. Quand ? "A court terme", répond ce Constructif à l'AFP.

Dans la même thématique

LR va exclure cinq responsables pro-Macron, dont le Premier ministre Philippe
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

LR va exclure cinq responsables pro-Macron, dont le Premier ministre Philippe
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le