LREM visé par une enquête sur l’origine de 144.000 euros de dons

LREM visé par une enquête sur l’origine de 144.000 euros de dons

Une nouvelle affaire politico-financière sur le devant de la scène: le parquet de Paris a ouvert mardi une enquête préliminaire...
Public Sénat

Par Benjamin LEGENDRE et Eléonore DERMY

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Une nouvelle affaire politico-financière sur le devant de la scène: le parquet de Paris a ouvert mardi une enquête préliminaire sur l'origine non identifiée de 144.000 euros de dons reçus en 2017 par La République en marche (LREM), le parti présidentiel.

Ces investigations sont lancées alors que le nouveau procureur de la République de Paris Rémy Heitz vient tout juste de prendre ses fonctions. Sa nomination avait été au coeur d'une vive polémique en septembre, qui a vu l'Élysée accusé d'intervention et a relancé le débat sur l'indépendance du parquet.

L'enquête a été confiée à la police anticorruption de l'Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales (OCLICCF), a-t-on appris auprès d'une source judiciaire qui a confirmé une information d'Europe 1.

Elle fait suite à un signalement du 12 novembre de la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP), qui "a dénoncé au parquet de Paris des faits susceptibles de constituer une infraction à la législation sur la transparence de la vie publique", selon cette source.

La CNCCFP a fait ce signalement "suite au contrôle des justificatifs de recettes transmis par l'association du financement du parti LREM et à l'impossibilité d'identifier l'origine de certains dons perçus au cours de l'année 2017 pour un montant total de 144.000 euros effectués par chèques, virements ou bien encore paiements électroniques".

L'identification des donateurs est nécessaire pour vérifier qu'une même personne n'a pas dépassé le plafond autorisé pour les versements à des partis politiques. Ce plafond est fixé à 7.500 euros par personne et par an.

"Nous avons découvert par voie de presse la décision du parquet d’ouvrir une enquête (...). Nous prenons acte sereinement de cette décision", a réagi le mouvement dans un communiqué. "LREM fournira évidemment toutes les informations aux enquêteurs afin de lever tous les éventuels soupçons", est-il ajouté.

Le chef de file de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon, qui avait contesté avec virulence les perquisitions menées chez lui et au siège de son mouvement mi-octobre dans deux enquêtes du parquet de Paris, a aussitôt réagi sur Twitter.

- "Deux poids deux mesures?" -

"Il y aura aussi des perquisitions à domicile ? Le fichier des adhérents et donateurs sera confisqué aussi ? Ou bien ce sera ouvertement deux poids deux mesures ?", a-t-il écrit dans ce message, défiant le parquet qu'il avait vertement pris à partie en octobre.

Le 9 novembre, quelques semaines après les perquisitions, les deux enquêtes, l'une portant sur les comptes de la campagne présidentielle 2017 de M. Mélenchon et l'autre sur les conditions d'emploi d'assistants d'eurodéputés de LFI, ont été transmises à des juges d'instruction.

Pour le camp présidentiel, l'enquête lancée mardi à Paris s'ajoute à celle ouverte à Lyon fin juin après une plainte d'élus de droite dénonçant le rôle joué par la ville et la métropole lyonnaise en faveur de la campagne électorale d'Emmanuel Macron.

Les élus de droite estiment que "des moyens publics (humains, matériels et financiers) sous le contrôle de la ville et de la métropole de Lyon", que dirigeait Gérard Collomb avant d'entrer au gouvernement, auraient été "indûment détournés et mis à disposition" du futur président. Une soirée électorale est notamment au coeur des investigations.

Une autre menace judiciaire a pesé sur plusieurs anciens candidats à l'Élysée. Mais en septembre, le parquet de Paris a classé sans suite une plainte de l'association anticorruption Anticor qui demandait une enquête pour "vérifier la transparence et la probité des comptes" de la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron, Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen.

Ce classement ne concernait cependant ni la soirée électorale de M. Macron à Lyon, ni certaines dépenses de M. Mélenchon, déjà visées par le signalement en mars de "surfacturations" par la CNCCFP, objet d'une des deux informations judiciaires en cours.

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