Après un discours particulièrement scruté à la Sorbonne, Emmanuel Macron a répété sa volonté « d’ouvrir le débat » sur la mutualisation des armes nucléaires françaises avec les autres Etats de l’Union européenne. Si le président de la République est resté flou sur ses propositions, ces déclarations ont suscité un rejet quasi unanime au sein de la classe politique française.
Luc Carvounas : « Le Président souhaiterait être seul sur tous les leviers de commandement »
Par Alice Bardo
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« Qu’est ce que c’est que cette histoire inventée pour les enfants ? » La passe d’armes entre Emmanuel Macron et Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées, déplaît particulièrement à Luc Carvounas. Le député rappelle que les propos tenus par le second lors de son audition par la commission Défense de l’Assemblée, jeudi dernier, l’ont été à « huis clos » et qu’ainsi le Président n’avait à y réagir.
La polémique a trait à la diminution du budget des armées mais le député veut « porter le débat au niveau institutionnel », en rappelant que « le Parlement est censé contrôler l’exécutif » et que ses membres ont le « droit de parler de manière ouverte avec ceux qu’(ils) auditionnent ». Le cas échéant, « cela envoie comme message aux futurs auditionnés que si l’échange avec les parlementaires ne convient pas au Président, cela se transformera peut-être en limogeage habillé ».
« J’ai bien compris que le Président souhaiterait être seul sur tous les leviers de commandement, mais il y a une chose qui s’appelle la Vème République et moi je suis extrêmement inquiet de la manière dont le Président a tapé le chef d’état-major devant des militaires censés défiler le lendemain. » Luc Carvounas considère que « ça en dit long sur la verticalité, mais aussi sur le fonctionnement des institutions de celui qui est censé en être le garant. » Et de conclure : « On n’en est qu’au début du mandat. »