Lutte contre le tabagisme : « Le combat est gagné » selon le professeur Albert Hirsch

Lutte contre le tabagisme : « Le combat est gagné » selon le professeur Albert Hirsch

Les invités de l’émission « On va plus loin » débattent des mesures de politique publique de lutte contre le tabagisme, alors que Strasbourg vient d’annoncer l’interdiction de la cigarette dans ses parcs.
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Albert Hirsch, professeur de pneumologie et responsable du programme sur le tabac à la Ligue contre le cancer, estime que la bataille contre le tabagisme est gagnée : « Le tournant a été pris. Maintenant, l’objectif « une génération sans fumeurs » (…) ça viendra. Mais (…) quand ? (…) Ces générations qui ne fument pas, vont peu à peu envahir la population. Et on peut espérer que ça va s’étendre (…) Le combat est gagné, la question c’est quand ? »

 

Martine Perez, médecin-journaliste n’est pas complètement du même avis : « Le combat ne semble pas encore gagné, même si les esprits ont changé sur le tabac, même s’il n’y a plus l’image de branchitude, d’élégance pour les femmes. » Elle poursuit : « Taper au porte-monnaie, augmenter les prix du tabac - ça a été démontré notamment en 2003, lors du lancement du plan tabac - (…) réduit le nombre de fumeurs. »

Bernard Gasq, président de la fédération des chambres syndicales des buralistes Ile de France, Oise et Seine-Maritime, est contre cette mesure : « Aujourd’hui il vaudrait mieux partir sur d’autres manières de faire le combat que d’augmenter le prix [des cigarettes]. Parce qu’augmenter le prix (…) ça amène uniquement de vendre ailleurs (…) Aujourd’hui, toutes les épiceries vendent du tabac. Quelle est la chasse que font les anti-tabacs contre ça ? »

 

 

De son côté, Eric Verhaeghe, entrepreneur, fondateur de Décider et Entreprendre, considère que la politique publique de lutte contre le tabagisme est biaisée : «  Quand on parle de sécurité sociale, d’assurance maladie (…), on a un tire de barrage sur « il ne faut pas tarifer selon le comportement, il faut être égalitaire, ça doit être universel, ça doit être solidaire ». Sauf pour le tabac où là, on trouve tout à fait normal que les tarifs de la sécurité sociale soient adaptés d’après le comportement. Parce qu’en réalité (…) quand on dit « Il faut mettre le paquet de cigarettes à 10 euros », c'est-à-dire surtaxer le paquet de cigarettes pour faire monter le prix et diminuer la consommation, c’est une façon de faire payer la maladie liée au tabac à ceux qui la créent. »  

 

 Albert Hirsch, en total désaccord avec Eric Verhaeghe, considère que ses propos ne sont pas exacts : « Le principe de la sécurité sociale en France, que nous chérissons, c’est qu’elle est universelle. On ne va pas stigmatiser les fumeurs qui sont les victimes de l’industrie du tabac pour qu’ils payent plus cher la préservation de leur santé. »

 

Martine Perez souligne que, contrairement aux discours des pro-tabacs « le tabac ce n’est pas la liberté, c’est l’esclavage ». « L’esclavage, c’est ne pas pouvoir arrêter de fumer alors qu’on a envie d’arrêter (…) Et quand les gens nous racontent : « Vous voulez nous empêcher de fumer, vous êtes liberticides », je dis non. Autour de nous, on a tous des gens qui sont morts d’un cancer du poumon, tous des gens qui sont morts d’un infarctus jeune, parce qu’ils fumaient trop, tous des amis qui ont eu des bronchopneumopathies obstructives graves. »

 

Vous pouvez voir et revoir ce débat, en intégralité :

 

OVPL : débat sur les mesures anti-tabac (en intégralité)
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