Macron attendu sur l’emploi au deuxième jour de sa visite à La Réunion
Au deuxième jour de son déplacement à La Réunion, Emmanuel Macron est attendu sur la question de l'emploi et de la vie chère, sur fond d'appel à...
Par Cécile AZZARO
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Au deuxième jour de son déplacement à La Réunion, Emmanuel Macron est attendu sur la question de l'emploi et de la vie chère, sur fond d'appel à la grève générale jeudi et de heurts la veille à son arrivée.
Le chef de l'Etat a admis dès son arrivée que le territoire avait connu l'année dernière "l'un des plus vigoureux" mouvements des "gilets jaunes" contre la vie chère et les inégalités sociales, fruit d'une "colère qui s'est exprimée (...) sur les difficultés du quotidien".
"J'aurai des messages très forts sur l'agriculture et l'emploi", a assuré le chef de l'État, qui aura deux nouvelles occasions d'aller aux contacts des Réunionnais jeudi, après un premier bain de foule mercredi à son arrivée, avec quelques centaines de personnes, sous une pluie torrentielle dans les rues de Saint-Denis.
Le président doit notamment rencontrer des demandeurs d'emploi dans une mission locale de Saint-Paul (nord-ouest).
Comme il l'avait promis à son arrivée mercredi, l'Assemblée nationale a voté dans la soirée une exonération supplémentaire de cotisations patronales à hauteur de 35 millions d'euros pour favoriser l'emploi.
Dans ce territoire de plus de 850.000 habitants, 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté, le taux de chômage atteint 24%, et même 42% chez les jeunes. Plusieurs mères de famille l'ont d'ailleurs interpellé sur le sujet mercredi.
Comme Armand, habitant de Saint-Denis, qui estime que le chef de l'Etat doit voir "sérieusement le problème de prix, de tous les prix entre autre des produits que l'on mange et tous les produits dans les hypermarchés".
Le coût de la vie pour un budget moyen de ménage réunionnais est majoré de 7,1% par rapport à la métropole, selon l'Insee, alors que le revenu médian réunionnais est inférieur de 30% au niveau national (AFD, 2015).
- Photo brûlée -
Le président Emmanuel Macron, à M’Tsamboro (Mayotte), le 22 octobre 2019
AFP
Emmanuel Macron doit aussi s'entretenir dans la matinée avec des participants aux nouvelles "représentations citoyennes" mises en place après la crise des "gilets jaunes", et notamment certains qui ont été intégrés dans l'Observatoire des prix des marges et des revenus (OPMR).
"Si la vie est chère, c'est parce que l'on n'a pas suffisamment développé la production locale et parce qu'ils y en a quelque-uns en quelque sorte qui ont tous pris pour eux, ne nous mentons pas. Et donc qu'il s'agisse des transports, des BTP, de l'agro-alimentaire ou de la distribution, je veux que nous redoublions d'efforts pour lutter contre ce fléau", a promis le chef de l'Etat.
Un appel à la grève générale a été lancé pour ce jeudi par les syndicats qui espèrent mobiliser pour dénoncer "la situation sociale". Un rassemblement est prévu dans la matinée.
Le mouvement pourrait trouver un peu d'écho, à la suite de heurts qui ont eu lieu entre des manifestants et des forces de l'ordre, aux abords de l'aéroport à l'arrivée du chef de l'Etat, avec tirs de gaz lacrymogènes d'un côté et jets de pierre de l'autre. Des manifestants ont également brulé une photo du président. Une colère contre Emmanuel Macron relayée sur les réseaux sociaux mercredi soir.
- "plan d'actions" -
De son côté, Emmanuel Macron, a lancé un "plan d'actions" en présence d'une cinquantaine de grands investisseurs français et étrangers, lors d'un forum économique "Choose La Réunion" ("Choisissez La Réunion"), destiné à renforcer l'attractivité du territoire et "réinscrire La Réunion pleinement" dans l'espace régional indo-pacifique.
Manifestation de "gilets jaunes" pendant la visite de la ministre des Outremer, Annick Girardin,à Sainte-Marie, le 28 novembre 2018
AFP/Archives
Plusieurs priorités: le développement d' infrastructure physiques et numériques, la protection de la biodiversité ou encore la construction d'une filière pêche durable.
"Le président a choisi de nous tracer une stratégie. Il aurait dû sous-entendre à moyen-long terme. Aujourd'hui, c'est le court terme qui préoccupe, c'est à dire les trois-quatre ans qui viennent. Je n'attendais pas dans son discours de réponse mais j'espère que dans son voyage, il répondra plus concrètement", a jugé le maire de Saint-Denis Gilbert Annette.
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