Emmanuel Macron jure n'avoir "donné de leçons à personne" et prône "l'unité" sans "caporalisme": le président a tenté d'apaiser les tensions...
Macron demande « l’unité » à sa majorité, sans avoir voulu lui « donner de leçons »
Emmanuel Macron jure n'avoir "donné de leçons à personne" et prône "l'unité" sans "caporalisme": le président a tenté d'apaiser les tensions...
Par Laurence BENHAMOU et les journalistes du Parlement
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Emmanuel Macron jure n'avoir "donné de leçons à personne" et prône "l'unité" sans "caporalisme": le président a tenté d'apaiser les tensions avec sa majorité réunie mardi soir à l'Elysée, blessée par l'affaire du congé pour deuil parental et en première ligne sur la réforme des retraites.
Au début de la réunion, vers 20H00, le président a prononcé un discours de quelques minutes au milieu de quelque 320 députés sur les 380 qui composent la majorité, selon l'Elysée. A la fin, il leur a annoncé un séminaire gouvernement-majorité cet été "sur les futures priorités" de la deuxième partie du quinquennat qui seront, selon lui, "le régalien et l'écologie".
Il a délivré un message d'"unité et responsabilité", rapportent plusieurs participants à l'AFP. "Même si l'unité, ce n’est pas l’uniformité: notre diversité est une force", a-t-il ajouté, mettant cependant en garde contre les "aventures personnelles".
Il les a assurés de son "soutien indéfectible" alors que les députés sont les cibles depuis les "gilets jaunes" d'un sentiment anti-Macron exacerbé par la réforme des retraites - nombre d'entre eux ont subi insultes, dégradations de leur permanence, voire agressions.
"Vous catalysez la violence. De manière inqualifiable, injuste et disproportionnée. Avec les retraites, tout ressort. Tous les ressentiments sont en train de ressortir, ça tombe sur nous. Parce que l'on a agité la société", a-t-il dit.
"On ne peut pas se laisser enfoncer", "il faut être fiers d'être des amateurs quand on voit les résultats qu'ont obtenus les soit-disant professionnels de la politique", a-t-il ironisé.
Emmanuel Macron a aussi justifié son intervention dans l'affaire du deuil parental. Car après le tollé suscité par le refus des députés LREM d'allonger ce congé à douze jours, son appel à faire preuve d'"humanité" avait été perçu comme un reproche injuste par des élus qui n'avaient fait qu'appliquer la consigne gouvernementale.
Se défendant de tout "caporalisme", Emmanuel Macron a déclaré: "Sur l'humanité, je n'ai donné de leçons à personne. Je me suis exprimé pour qu'il y ait un pare-feu. Quand on perd une bataille, il faut le reconnaître. Quand il y a un tsunami, il faut l'assumer".
Brigitte Macron elle-même, dérogeant à sa discrétion sur les questions politiques, a voulu contribuer à l'apaisement mercredi soir en défendant sur RTL les députés Marcheurs et leur "humanité". Ils ont certes commis "une erreur, mais une erreur très humaine" et ont ensuite "réagi avec beaucoup d'humanité" en proposant un congé allongé, a salué l'épouse du président, très impliquée dans ce dossier.
- "Thalasso" et "câlinothérapie" -
Les députés ont de leur côté profité de la réunion de mardi soir pour poser à Emmanuel Macron de multiples questions, surtout sur les retraites. Le président a en retour semblé les appeler à la discipline: "Ce ne sont pas les amendements qui vont donner de la justice à cette réforme. Elle l’est déjà. Il faut donc avant toute chose l’expliquer, la porter".
Dans la réforme, iI y a "deux temps à ne pas louper, la première lecture à l’Assemblée nationale puis la conférence de financement", a-t-il prévenu. Emmanuel Macron a critiqué Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, formation à l'origine de la plupart des amendements déposés, "qui défend les avocats alors que pendant la campagne il voulait leur confisquer leurs réserves".
Le président a conclu vers 22 heures par un mise au point sur ses priorités : gagner la bataille des retraites en respectant le calendrier et ouvrir de nouveaux sujets comme la recherche et développement, la sécurité et l'environnement.
Mais aussi entériner le changement de méthode voulu pour l'acte 2 du quinquennat, axé sur la "transparence" et "cinq à dix sujets simples qu’on scandera partout pour être associés à ça", plutôt que "des choses compliquées". Avec quelques conseils, comme celui d'employer des arguments simples pour convaincre du bien-fondé de la réforme des retraites.
Le député PS Boris Vallaud à l'Assemblée nationale, le 12 décembre 2018 à Paris
AFP/Archives
Dans l'opposition, le député PS Boris Vallaud a ironisé en s'adressant à ses collègues de la majorité, en séance de commission mardi soir: "On a l'impression que vous revenez de 15 jours de thalasso, allez-y plus souvent, c'est vraiment formidable."
"Allez vous rabibocher avec les Français plutôt qu'avec votre président", a pour sa part lancé le patron du PCF Fabien Roussel sur BFMTV.
Le député LR Julien Aubert avait aussi, avant la réunion, critiqué un chef de l'Etat qui "veut se comporter comme le chef de la majorité".
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