Macron et le « Père Noël »: l’expression était déjà dans sa hotte

Macron et le « Père Noël »: l’expression était déjà dans sa hotte

Six mois après le mouvement social qui a paralysé le territoire, Emmanuel Macron est arrivé jeudi en Guyane dans un climat tendu. Face aux demandes de la population, le chef de l’État a affirmé ne pas être « le Père Noël », une expression devenue presque habituelle chez lui.
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 « Je ne suis pas le Père Noël parce que les Guyanais ne sont pas des enfants » (…) « L'État a fait trop de promesses qui n'ont pas été tenues. Donc je suis là pour dire les choses en vérité telles que je les vois, prendre des engagements que je saurai tenir durant mon quinquennat, et aussi assurer les éléments d'autorité indispensables sur ce territoire » a averti dès son arrivée à Maripasoula (frontière du Suriname), le chef de l’État.

Depuis la signature par le gouvernement précédent de l’Accord de Guyane, l’État s’est engagé à un plan d'urgence de 1,08 milliard d'euros. Le gouvernement de Bernard Cazeneuve avait également pris acte d'une demande de 2,1 milliards d'euros de mesures supplémentaires formulée par le collectif Pou Lagwiyann dékolé (Pour que la Guyane décolle). Le territoire Guyanais cumule difficultés et retards : immigration clandestine massive venant du Brésil, du Suriname ou d'Haïti, insécurité croissante, communes enclavées, services de santé défaillants, système scolaire inadapté, taux de chômage très élevé (23%). Autant de difficultés qui avaient abouti au printemps dernier à la paralysie de la Guyane durant plusieurs semaines. « Les engagements seront tenus pas plus, pas moins » a tweeté hier le chef de l’État.

Tensions jeudi soir à Cayenne 

Les premières déclarations d’Emmanuel Macron en Guyane ont-elles fait monter la tension sur place ? Dans l'après-midi, une marche à l'appel du collectif Pou Lagwiyann Dékolé avait rassemblé dans le calme plus d'un millier de personnes à Cayenne. Les manifestants demandaient le respect de l’Accord de Guyane notamment les 2,1 milliards d'euros de mesures supplémentaires. L’exécutif ne semble insister pour le moment que sur le premier milliard du plan d’urgence. Les événements ont commencé à dégénérer lorsque les manifestants ont exigé d’être reçus tout de suite par le Président. L’Élysée proposait un rendez-vous le vendredi matin. Quelques dizaines de personnes ont commencé à écarter les grilles installées devant la préfecture où se tenait un dîner républicain. Les gendarmes ont répliqué avec des gaz Lacrymogènes.

Emmanuel Macron n’est (toujours) pas le « Père Noël »

Il y a moins d’un an, Emmanuel Macron, alors candidat En Marche à la présidentielle, s’était rendu en Guyane et avait tenu des mots identiques : « Je ne suis pas le père Noël. Vous êtes habitués à voir des responsables politiques qui font des promesses qui ne sont pas suivies d'effet ». En juin dernier à Bellac, Emmanuel Macron avait encore utilisé l’expression « Père Noël »  devant des salariés de l'équipementier automobile Creusois GM&S. (voir la vidéo)

Sorte de déclinaison de cette phrase de Lionel Jospin, prononcée en 1999 à propos de la fermeture d’une usine Michelin: « Il ne faut pas tout attendre de l'État». En février 2015, alors que la loi Macron vient d’être adoptée avec le recours de l’article 49.3, le ministre de l’Économie de l’époque confiait : « Si j'étais chômeur, je n'attendrais pas tout de l'autre, j'essaierais de me battre d'abord »

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