Hier, dans une tribune publiée dans Le Figaro, 100 sénateurs ont dénoncé le contenu du programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle. L’un des signataires de la tribune, Olivier Paccaud était invité de la matinale de Public Sénat. Le sénateur de l’Oise estime que cet enseignement ne doit pas être réalisé par des associations, mais par les parents ou par les enseignants.
Macron s’adressant aux Bleus : « Un vocabulaire de chef de rayon dans un supermarché » pour Robert Redeker
Par Public Sénat
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À huit jours du match d’ouverture de la coupe du monde de Russie, la pression monte. L’occasion pour le Président de la République de visiter, l’équipe de France avant la bataille. Mardi dernier Emmanuel Macron s’est donc adressé aux Bleus, à Clairefontaine, en leur disant « Une compétition est réussie quand elle est gagnée. Faites-nous rêver, emmenez-nous loin. »
Des propos, pas du tout du goût du philosophe Robert Redeker, qui vient de publier « Peut-on encore aimer le football ? » (éditions du Rocher) : « Au fond, c’est un vocabulaire de DRH, de chef de rayon dans un supermarché (…) Ce n’est pas un vocabulaire de supporter. C’est un vocabulaire (…) d’une personne qui transforme l’État en une start-up. Donc il dépolitise l’État. Il se sert du football pour ce travail de dépolitisation. »
Dans son livre, le philosophe ne remet pas en question la compétition qu’il y a dans le foot, « en soi ce n’est pas une mauvaise chose », mais refuse que l’on fasse de cette compétition « une valeur absolue », « l’alpha et l’oméga de l’existence » et de « prôner la compétitivité comme étant le sens de la vie » : « C’est, au fond, une sorte d’annexion du football et de la politique, à une vision économique de l’univers. Donc, c’est finalement la réduction de tout à l’économie » explique-t-il.
Robert Redeker insiste sur le fait que son livre n’est pas une critique du football, qu’il dit aimer par ailleurs : « Ce qui est peu aimable, c’est ce que le foot est devenu. C’est tout l’entourage mercantile du foot. Et c’est aussi ce que le spectacle est devenu. Il me semble que la mise en scène spectaculaire du football tue l’essence du football, qui est le jeu. »
Et d’ajouter : « Le résultat de la transformation des joueurs en valeur boursière fait qu’ils ont de moins en moins l’attachement à ce à quoi tout supporter est attaché : le maillot ».
Mais pour Robert Redeker, il ne faut surtout pas blâmer les joueurs : « Les joueurs sont des hommes comme vous et moi (…) souvent de milieux sociaux très défavorisés où l’éducation n’a pas toujours été ce qu’elle aurait dû être. »
Le philosophe voit les joueurs comme le « reflet de tout ce qui se passe dans la société. « Le football, finalement, est une fable » juge-t-il.
Vous pouvez, voir et revoir l‘entretien avec Robert Redeker, en intégralité :