Macron va faire de l’égalité femmes-hommes la « grande cause » de son quinquennat

Macron va faire de l’égalité femmes-hommes la « grande cause » de son quinquennat

L'égalité entre les femmes et les hommes sera proclamée samedi "grande cause du quinquennat" par Emmanuel Macron, qui annoncera une série de...
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Par Jessica LOPEZ, Jérôme RIVET

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L'égalité entre les femmes et les hommes sera proclamée samedi "grande cause du quinquennat" par Emmanuel Macron, qui annoncera une série de mesures pour lutter contre violences et harcèlement sexuels, mais les associations réclament de réels de moyens financiers.

Le président s'exprimera à la mi-journée à l'Elysée devant 200 personnes représentant les associations, les institutions et la classe politique à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.

Parallèlement, des manifestations se tiendront dans toute la France, fortement secouée depuis plusieurs semaines par l'onde de choc du scandale Weinstein.

M. Macron "a pleinement conscience de la gravité de la situation et de l'urgence à agir", explique l'Elysée. "Certes, nous avons assisté à une libération de la parole, mais c'est pour lui une préoccupation plus ancienne", précise son entourage.

La décision de faire de l'égalité entre les sexes "la seule grande cause du quinquennat" avait été annoncée au cours de la campagne présidentielle.

Emmanuel Macron assiste au 100e congrès des maires de France, à Paris, le 23 novembre 2017
Emmanuel Macron assiste au 100e congrès des maires de France, à Paris, le 23 novembre 2017
AFP

"Il y a un an, quand j'ai lancé mon mouvement, nous avons fait des sondages et le problème du harcèlement sexuel des femmes figurait parmi les premiers sujets de préoccupation des gens (...) C'est pour cela que j'ai décidé de faire de l'égalité hommes-femmes une priorité de mon mandat", a-t-il expliqué la semaine dernière à Göteborg (Suède).

Pour marquer le coup, M. Macron s'exprimera devant le Premier ministre Edouard Philippe et cinq autres membres du gouvernement, après avoir écouté six "grands témoins", dont Sabine Salmon, présidente de l'association Femmes solidaires, Patrick Pelloux, urgentiste, Florence Foresti, humoriste et marraine de l'association Women Safe.

Il s'agit de tenir compte de la mobilisation de la société civile, à l'image de l'appel ayant recueilli 129.000 soutiens en ligne pour réclamer au président un plan d'urgence.

"S'il n'y a pas d'argent en plus samedi, ce sera du blabla", a déclaré à l'AFP la militante féministe Caroline De Haas, précisant que l'Espagne a débloqué un milliard d'euros sur cinq ans.

- la pornographie ciblée -

La "grande cause nationale" va être "déclinée en plusieurs thématiques" annuelles, dont la première sera la lutte contre les violences faites aux femmes, selon l'Elysée. Aucun budget dédié n'a été précisé.

Les mesures d'un "plan de prévention et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles", engagé pour cinq ans, seront dévoilées. Un spot télévisé est diffusé dès vendredi.

En 2016, 123 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire. Près de 225.000 femmes ont été victimes de violences physiques ou sexuelles de leur conjoint, dont moins d'une sur cinq a déposé plainte.

Pour favoriser les plaintes, un signalement en ligne sera créé pour les victimes de violence, harcèlement ou discrimination, qui pourront, de chez elles, joindre des interlocuteurs dans les commissariats ou les gendarmeries et connaître les démarches à entreprendre.

La préservation des preuves dans les Unités médico-judiciaires des hôpitaux sera par ailleurs rendue possible même si la personne ne souhaite pas déposer plainte.

Parmi les autres mesures, une application numérique pour les victimes de cyberharcèlement et des arrêts de bus "à la demande" en soirée, initiative déjà testée dans plusieurs communes.

"Pour lutter contre les violences, il faut aussi s'attaquer aux sources du problème, le sexisme et les rapports de domination, et mener en place une politique de déconstruction des stéréotypes", souligne l'Elysée.

La pornographie va ainsi être ciblée avec une campagne de sensibilisation lancée par l'Education nationale et des actions menées auprès des parents des collégiens.

Le gouvernement prépare pour 2018 un projet de loi contre les violences sexuelles et sexistes en trois points : verbalisation du harcèlement de rue, allongement du délai de prescription pour viols sur mineurs, et fixation d'un âge en dessous duquel un enfant ne pourra être présumé consentant à un acte sexuel.

Le débat sur ces questions doit être "citoyen" et "parlementaire", le président ne les tranchera pas samedi, a précisé l'Elysée.

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