Manifestations : « C’est la police qui doit assurer la sécurité », selon Alexis Corbière

Manifestations : « C’est la police qui doit assurer la sécurité », selon Alexis Corbière

Alexis Corbière, député de la France insoumise de la Seine-Saint-Denis, était l’invité de Territoires d’Infos, vendredi, sur Public Sénat. Interrogé sur la manifestation du 26 mai, contre les politiques du gouvernement, il condamne les éventuelles violences.
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Une mobilisation, intitulée « marée populaire», aura lieu le 26 mai. Elle réunira une cinquantaine d’organisations politiques, syndicales, et associatives. « Je souhaite qu’il y ait du monde. Ce n’est pas seulement une manifestation parisienne, il y en aura dans plus d’une vingtaine de villes, en province aussi » précise Alexis Corbière, député de la France insoumise de la Seine-Saint-Denis. « Il y a quelque chose qui est nouveau, c’est qu’il y a une montée en puissance. On va se retrouver, à ce qu’il y ait aussi, des mouvements comme la France Insoumise, et des syndicats, notamment comme la CGT ».

Le député se réjouit de l’arrivée de Pascal Pavageau à la tête de Force ouvrière (FO) : « C’est un homme intéressant,  (…) Il y a une parole nouvelle ». Il estime que sa nomination a permis aux confédérations syndicales d’envisager d’impulser une autre journée de mobilisation en juin. FO ne sera cependant pas présente lors de la manifestation de samedi.

Lors des dernières manifestations, des débordements et des violences ont éclatés en marge du cortège. « Premièrement je suis contre toute violence. C’est une démonstration de force pacifique » déclare l’élu avant d’ajouter : « Quand des groupes sont dans des formes d’actions plus radicales, ça fait le jeu du gouvernement, ça fait sensation dans les médias, et c’est une erreur politique ». Le député rappelle que la sécurité doit être assurée par la police.

Une centaine de lycéens ont envahis le lycée Arago lors de la manifestation du 22 mai dernier. « Ils ont été mis pendant six heures dans des paniers à salade, les familles pas prévenues, 48 heures de garde à vue, certains mis en examen…(…). Il ne faut pas non plus qu’il y ait un durcissement » met en garde Alexis Corbière. Selon lui, il faut tout mettre en œuvre pour manifester sans qu’il y ait « une criminalisation du mouvement social ».

Une effigie d’Emmanuel Macron avec une balle dans la tête a été brulée à la fin de cette même manifestation. « Moi personnellement, je ne le ferai pas » avoue-t-il, mais il rappelle que « l’histoire du carnaval, ça date du Moyen-âge. (…) C’est une manière d’exorciser ». Il appelle néanmoins à ne pas « donner cette image ». « On ne veut pas assassiner qui que ce soit ».

Le porte parole de Jean-Luc Mélenchon en profite pour lancer un appel : « Je suis pour tout ce qui apaise. Honnêtement, je dis à tous ceux qui manifestent et à mes amis du 26, ne faisons pas de caricatures qui peuvent être interprétées comme des appels à la violence, parce que la presse ne va cesser d’en parler ».

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Quelques minutes plus tard, sur le même plateau, le député Rassemblement national Sébastien Chenu rétorquait, accusant la gauche de « sectarisme ». Mathématiquement, la réforme des retraites, adoptée dans la douleur au mois de mars 2023, trouve tout de même une majorité contre elle à l’Assemblée. Face à ce constat, le nouveau Premier ministre Michel Barnier a donc tenté d’arrondir les angles en annonçant le 6 septembre, sur le plateau de TF1, son souhait d’ « ouvrir le débat sur l’amélioration de cette loi pour les personnes les plus fragiles », sans pour autant « tout remettre en cause ». « Il faut rouvrir les discussions, mais pas pour remettre en cause la réforme » Quelles « améliorations » le gouvernement Barnier pourrait-il apporter au texte ? Au sein de la droite et du bloc central, le retour à la retraite à 62 ans semble en tout cas exclu. « Il faut rouvrir les discussions, mais pas pour remettre en cause la réforme. On l’a votée avec beaucoup de difficultés, on garde les acquis », défend un cadre de la majorité sénatoriale. Quelques ajustements du texte ne sont donc pas à exclure, ne serait-ce que pour « répondre », estime-t-il, à l’initiative parlementaire du RN et aux syndicats, qui prévoient une manifestation le 1er octobre. La ligne rouge des 64 ans n’interdit pas, par ailleurs, de rediscuter d’autres points de la réforme. Au Sénat, l’introduction de nouvelles mesures sur l’emploi des seniors semble par exemple faire consensus au sein de la majorité. À l’occasion de l’examen du texte, la chambre haute s’était déjà exprimée en faveur de l’instauration d’un « index seniors », censé pousser les entreprises à davantage de transparence sur l’emploi des salariés en fin de carrière, et sur la création d’un « CDI seniors », nouveau contrat de travail exonéré de certaines cotisations. Les deux amendements avaient finalement été censurés par le Conseil constitutionnel. « Il faut reprendre cet aspect là des choses, pour associer à cette réforme des retraites un véritable changement de politique vis-à-vis de l’emploi des seniors. Il faut sans doute aussi travailler, en lien avec les partenaires sociaux, sur la question de la pénibilité notamment dans les métiers du bâtiment ou de l’aide à la personne », propose la sénatrice centriste Élisabeth Doineau. En revanche, pour la rapporteure générale du budget de la Sécurité sociale, une remise en cause complète de la réforme serait « suicidaire » : « Il faut être lucide face aux réalités budgétaires du pays, pour ne pas entraîner la France vers de nouvelles dépenses qui seraient un naufrage. » « Je ne vois pas sur quoi le débat peut reprendre si on élude la question des 64 ans » Les déclarations de Michel Barnier, qui a indiqué que les « améliorations » qu’il entendait proposer respecteraient « le cadre budgétaire », ont donc de quoi rassurer les défenseurs de la réforme. À gauche, l’accueil de l’annonce du nouveau Premier ministre est évidemment beaucoup plus froid. « Je ne vois pas sur quoi le débat peut reprendre si on élude la question des 64 ans, puisque l’essence même de cette réforme c’est le report de l’âge de départ à la retraite », dénonce la sénatrice Monique Lubin, qui défendait déjà en février dernier une proposition d’abrogation de la réforme. 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