Pour faire face au variant delta, Emmanuel Macron a annoncé une batterie de mesures de restrictions lundi soir : vaccination obligatoire pour les soignants, passe sanitaire étendu, durée d’isolement de 10 jours… Des décisions qui passent mal auprès d’une frange de la population, dénonçant une « dictature sanitaire ». Lors de la fête nationale, le 14 juillet, plusieurs rassemblements ont été organisés pour protester contre la politique sanitaire. « C’est scandaleux », a dénoncé ce jeudi matin la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, invitée de la matinale de Public Sénat « Bonjour chez vous ». « Il faut être sérieux, il y a une crise extrêmement grave. Le président de la République et le gouvernement protègent les Français. D’autres pays ont pris dès hier soir de nouvelles mesures. Le couvre-feu revient en Espagne et au Portugal par exemple », a-t-elle souligné.
Alors que les soignants ont désormais l’obligation d’aller se faire vacciner, le gouvernement ira-t-il vers la vaccination obligatoire pour tous ? « Peut-être », a répondu la ministre membre du MoDem. « Le président de la République a fait un choix par étapes. Le but, c’est de vacciner le maximum de Français. 43 % d’entre eux ont reçu les deux doses nécessaires. Et à peu près 53 % une seule dose », a-t-elle rappelé. D’autant qu’il y a « un stock de vaccins très important. Les Français ont entendu le message d’Emmanuel Macron : il n’y a jamais eu autant d’inscriptions sur Doctolib. C’est 17 fois plus que d’habitude », s’est-elle félicitée, en référence aux 1,7 million de prises de rendez-vous qui ont succédé à l’allocution du chef de l’Etat.
Texte « 3DS » : « 30 articles vont évoluer »
Sur le volet parlementaire, et alors que le Sénat examine le texte « 3DS » portée par la ministre, essentiellement sur la décentralisation, Jacqueline Gourault s’est dite confiante. « La majorité du Sénat ne correspond pas à la majorité présidentielle. Mais cette première lecture au Sénat se passe tout à fait correctement », a-t-elle estimé. « Le projet de loi, quand il a été déposé, avait 158 articles, il en a 170 aujourd’hui. Il y a une trentaine d’articles que l’on va faire évoluer, et 28 articles où on a une vraie différence », a-t-elle encore ajouté. Par exemple, sur le sujet de « l’intercommunalité », la ministre estime que le Sénat est allé « trop loin ». « Mais il y a beaucoup d’autres domaines où nous avons eu un accord », a-t-elle assuré.