Ce sera non pour Marie-Noëlle Lienemann. La sénatrice socialiste de Paris, et vice-président du Sénat, a clairement précisé sur les chaînes parlementaires qu’elle ne votera pas la réforme constitutionnelle, qui fait actuellement d’intenses négociations, entre les deux chambres.
« À titre personnel – je ne sais pas ce que fera le Parti socialiste – je suis contre la baisse du nombre d’élus […] Je voterai contre », a-t-elle répondu sur le plateau de Parlement Hebdo. « Je ne peux pas accepter que le cœur de gravité soit la mise en cause du nombre d’élus. »
« Je ne suis pas en train de limiter la discipline de groupe », précise la sénatrice, membre de l’aile du gauche du parti. Mais elle rappelle que le PS va avoir un congrès, une nouvelle direction et « faire des choix ».
« Je ne validerai pas un système qui consolide la Ve République »
Pour elle, cette réforme ne « cible » pas les « vrais enjeux de la crise de nos institutions ». Refusant de « valider un système qui consolide la Ve République », Marie-Noëlle Lienemann aurait aimé que la réforme réponde à la « crise du poids du Parlement ». « Ce sujet n’est absolument jamais posé, j’aimerais bien que Gérard Larcher et François de Rugy posent ces questions ».
La sénatrice de Paris aurait préféré voir dans cette réforme des pistes pour renforcer le pouvoir d’initiative de l’Assemblée ou encore pour associer davantage les citoyens aux lois : faciliter les référendums d’initiative populaire ou encore développer les consultations préalables des citoyens.
« Le Sénat est très divisé » sur cette réforme constitutionnelle, déclare la sénatrice.
Depuis plusieurs mois, Gérard Larcher répète que la diminution d’un tiers du nombre de parlementaires promise par Emmanuel Macron n’est pas un « obstacle » en soi. Mais le président du Sénat et une partie importante des sénateurs, redoutent les effets de cette réduction sur la représentation des territoires, notamment ruraux, et sur l’avenir du département comme circonscription de base.
Un groupe de travail des sénateurs doit remettre ses conclusions le 24 janvier sur la réforme.