Marine Le Pen: au Liban, premier tête-à-tête avec un chef d’Etat
En quête de crédibilité internationale, Marine Le Pen va, pour la première fois, lundi à Beyrouth rencontrer un chef d'Etat étranger en exercice...
Par Guillaume DAUDIN
Temps de lecture :
4 min
Publié le
En quête de crédibilité internationale, Marine Le Pen va, pour la première fois, lundi à Beyrouth rencontrer un chef d'Etat étranger en exercice, le président libanais Michel Aoun, alors qu'elle peinait jusqu'ici à dépasser son cercle d'alliés européens.
Lors de ce voyage, repoussé à plusieurs reprises, la candidate à l'élection présidentielle va rencontrer "des personnalités, des autorités politiques et religieuses de premier plan", se félicite-t-on dans son entourage.
Mme Le Pen avait salué l'élection de M. Aoun, le 31 octobre. Elle verra aussi Saad Hariri, hostile au régime syrien de Bachar al-Assad soutenu par le Front national, qui est à la tête depuis mi-décembre d'un gouvernement réunissant l'ensemble de l'éventail politique, à l'exception du parti phalangiste (chrétien).
Les deux têtes de l'exécutif libanais ont déjà rencontré le 24 janvier l'un des principaux rivaux de Mme Le Pen à la présidentielle, Emmanuel Macron, mais pas François Fillon, qui a annulé son voyage en raison de l'affaire sur les emplois présumés fictifs de sa famille.
Pour la présidente du FN, cette première vise à renforcer sa stature internationale, selon son entourage: elle n'a, officiellement, jamais rencontré de chef d'Etat étranger en exercice.
De même source, on jure toutefois que "ce n'est pas la première fois" qu'elle voit un dirigeant étranger: "les visites sont publiques ou elles ne le sont pas", lâche-t-on...
Marine Le Pen avait démenti son ancien conseiller à l'international, l'eurodéputé Aymeric Chauprade, qui avait laissé entendre qu'elle avait déjà rencontré Vladimir Poutine, le président russe.
Au menu: outre le duo exécutif lundi, le ministre des Affaires étrangères Gibran Bassil, des parlementaires francophones et un tour dans Beyrouth. Mardi, elle verra le moufti de Beyrouth, le patriarche maronite et Samir Geagea, chef chrétien maronite des Forces libanaises (droite chrétienne).
Aller au Liban, marqué par l'afflux considérable de réfugiés fuyant la guerre en Syrie, "c'est le signe qu'elle s'intéresse énormément à cette région", souligne auprès de l'AFP Wallerand de Saint Just, trésorier du FN qui fut dans les années 1990 l'un des avocats de M. Geagea, adversaire politique de M. Aoun.
Avec cette visite, Marine Le Pen veut aussi faire un geste envers les chrétiens d'Orient, selon plusieurs sources frontistes. François Fillon a beaucoup défendu cette cause.
- Très peu de rencontres internationales -
Ces rencontres au sommet à Beyrouth masquent toutefois sa faiblesse au plan international: depuis son arrivée à la tête du Front national, en 2011, Mme Le Pen n'a rencontré que très peu de responsables étrangers en exercice.
A son actif, fin mai 2015, une rencontre en Egypte avec le Premier ministre Ibrahim Mahlab, Ahmed al-Tayeb, le Grand Imam d'Al-Azhar, l'une des plus prestigieuses institutions de l'islam sunnite basée en Egypte, ainsi que le pape copte Tawadros II.
Mi-janvier, le chef de la diplomatie polonaise Witold Waszczykowski, après une heure et demie de discussion à Paris, a jugé "nuisible" et source de "rivalités" le projet de "réforme radicale" de l'UE de la présidente du FN.
Une image diffusée avec l'aimable autorisation de Samuel Levine, montre Marine Le Pen le 12 janvier 2017 prenant un café au Trump Ice Cream Parlor, l'un des cafés situés au rez-de-chaussée de la Trump Tower, QG de Donald Trump à New York.
HUFFINGTON POST/TRANSITION POOL/AFP
En Europe, Marine Le Pen peut surtout compter sur ses alliés étrangers, avec lesquels elle a constitué un groupe solide au Parlement européen.
Mais son accession éventuelle à l'Elysée en mai continue à susciter une large réprobation, aussi bien dans les milieux économiques que politiques.
Sa visite au Québec en mars 2016 avait été snobée par les politiques canadiens. Angela Merkel, la chancelière allemande, a exclu de la recevoir. Son homologue espagnol, Mariano Rajoy, s'est inquiété lui d'une "catastrophe".
Présente en janvier dans la "Trump Tower", à New York, elle n'avait été reçue officiellement ni par le milliardaire installé depuis à la Maison Blanche, ni par son équipe. Sitôt élu, M. Trump avait pourtant accueilli le leader europhobe britannique Nigel Farage.
Qu'importe: Marine Le Pen entend bien profiter de la vague protectionniste et anti-immigration qui a abouti au vote du Brexit en juin en Grande-Bretagne ou à l'élection en novembre de M. Trump.
Vingt-trois jours de jeûne, seize villes françaises traversées : le collectif Hungry for Palestine était au Sénat le 22 avril 2025. Tous les membres du mouvement, présents au palais du Luxembourg, sont en grève de la faim depuis le 31 mars pour dénoncer l'inaction des pouvoirs publics et le non-respect du droit international dans la bande de Gaza. Le mouvement est né de l'impulsion de soignants, tous de retour de mission à Gaza.
Les militants du parti Les Ecologistes élisent leur secrétaire national. Bien que critiquée, la sortante Marine Tondelier fait figure de favorite dans ce scrutin où les règles ont été changées. La direction s’est vue accusée par certains de vouloir verrouiller le congrès. Si les écolos ne veulent pas couper avec LFI, le sujet fait débat en vue de la présidentielle.
Après la série d’attaques visant plusieurs établissements pénitentiaires, coordonnées au sein un groupe de discussion sur Telegram, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez regrette que la disposition de la loi sur le narcotrafic, permettant aux services de renseignement d’avoir accès aux messageries cryptées, ait été rejetée les députés. La mesure pourrait réapparaître dans une nouvelle proposition de loi du Sénat.
La question d’un report des élections municipales de 2032 est à l’étude au ministère de l’Intérieur, en raison de la proximité d’un trop grand nombre de scrutins, notamment la présidentielle. Si le calendrier devait être révisé, et avec lui la durée du mandat des maires élus l’an prochain, cela nécessiterait une loi. Ce serait loin d’être une première sous la Ve République.