Marine Le Pen trouve « porte close » chez Les Républicains
"Porte close": Les Républicains (LR) ont opposé une fin de non-recevoir à l'appel de Marine Le Pen en faveur de leur candidat à...

Marine Le Pen trouve « porte close » chez Les Républicains

"Porte close": Les Républicains (LR) ont opposé une fin de non-recevoir à l'appel de Marine Le Pen en faveur de leur candidat à...
Public Sénat

Par Baptiste PACE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

"Porte close": Les Républicains (LR) ont opposé une fin de non-recevoir à l'appel de Marine Le Pen en faveur de leur candidat à Mayotte, une "tentative unilatérale" dans laquelle les contempteurs de Laurent Wauquiez voient cependant la conséquence de son discours jugé pro-FN.

Habitués à exposer leurs divergences, Les Républicains ont l'air, cette fois, sur la même longueur d'ondes. "Marine Le Pen essaie de faire parler d'elle. Pour moi, c'est porte close à toute alliance avec le Front national", a réagi vendredi la présidente de l'Ile-de-France Valérie Pécresse.

La direction du parti a également nettement pris position. "Nous préférerons toujours perdre plutôt que de gagner grâce à une quelconque alliance avec le FN", a lancé la numéro 2 Virginie Calmels, opposée aux "accords électoraux honteux".

"C'est un immense aveu de faiblesse de la part de Marine Le Pen, contrainte d'utiliser cette stratégie pour exister. Jamais elle n'aurait utilisé cette stratégie si elle était en position de force", abonde le numéro 3 du parti, Guillaume Peltier.

"Chez les apparatchiks des Républicains, nous trouverons porte close, j'en suis sûr". Mais pas "chez les électeurs, les adhérents, les militants et les gens sincères", a réagi le porte-parole du FN Sébastien Chenu sur LCI.

Sur Mayotte, "à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle". "On l'a déjà fait pour la Nouvelle-Calédonie, avec un député UDI que l'on a soutenu parce qu'il était contre l'indépendance", a ajouté le député du Nord.

En appelant à voter pour "le candidat de Mansour Kamardine" (député LR de la 2e circonscription de Mayotte), Elad Chakrina, dans la 1re circonscription de Mayotte, où le FN n'avait "pas trouvé de candidat", Marine Le Pen s'est gardée de mentionner explicitement le parti Les Républicains.

Ironie de l'histoire, M. Kamardine est le seul député LR à avoir voté la confiance au gouvernement d'Edouard Philippe.

Pour le politologue Jean-Yves Camus, "c'est un deal qui ne coûte pas très cher. Le candidat du FN à Mayotte a fait un tout petit peu plus de 3% (en juin 2017) quand Marine Le Pen, à la présidentielle, avait fait un excellent score de 28%".

- "Tentative unilatérale" -

Mais "la rapidité de la réaction de Laurent Wauquiez montre bien que ça ne marche pas, que l'on est face à une tentative unilatérale", poursuit M. Camus pour qui, si le patron de LR "commence à mettre le petit doigt dans l'engrenage des alliances, sa stratégie tombe complètement à l'eau".

Dans l'entourage de M. Wauquiez, on juge cette démarche de Mme Le Pen "extrêmement risquée pour elle".

"Il y a le sujet Marion Maréchal-Le Pen. Depuis l'arrivée de Marine Le Pen, le FN s'est construit sur une stratégie du ni droite, ni gauche. Elle tourne quelque part le dos à cette stratégie. Or celle qui avait tenté de torpiller cette ligne, c'est bien Marion", qui s'est récemment rappelée au bon souvenir du FN lors d'une conférence devant le gratin conservateur américain.

Au sein de LR, une voix dissonante s'était faite entendre avant même cette sortie de Mme Le Pen: celle de Thierry Mariani, qui prône un "rapprochement" avec le FN. Pour Mme Pécresse, l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy "se fourvoie. C'est une thèse constante chez lui et je n'y souscris en aucun cas".

Le cas Mariani a été évoqué mardi lors du bureau politique de LR. Tant que l'on reste dans le domaine de l'expression, il n'y aura pas de sanction mais s'il y a la moindre concrétisation politique, il ne fera plus partie des Républicains, a déclaré en substance Laurent Wauquiez.

Si la direction de LR s'estime "confortée" dans sa stratégie, ses détracteurs voient dans cette démarche du FN la confirmation d'une collusion avec Laurent Wauquiez.

"Comme LR copie les idées de Le Pen, elle est désormais libre de soutenir des candidats LR. La vraie droite de Chirac et De Gaulle, ce n'est pas ça", a réagi le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde qui veut "rassembler centristes et droite de progrès".

"La convergence des idées entraîne l'alliance politique", renchérit le député Franck Riester, fondateur d'Agir et exclu de LR.

Partager cet article

Dans la même thématique

107th anniversary of the 1918 Armistice
3min

Politique

Sondage : Sébastien Lecornu reste beaucoup moins impopulaire qu’Emmanuel Macron

L'impopularité du Premier ministre est bien moindre que celle du chef de l’Etat : Sébastien Lecornu bénéficie de 35% d’opinions favorables contre 21% pour Emmanuel Macron, selon le dernier baromètre Odoxa de décembre 2025. Cet écart s'est même creusé, puisque le locataire de Matignon a progressé de 5 points depuis octobre tandis que le président stagne.

Le

3min

Politique

Municipales : le front « anti-LFI » désormais plus fort que le front « anti-RN »

59% des Français sont disposés à se reporter sur un candidat qui ne bénéficie pas de leurs faveurs politiques afin d'empêcher LFI de l’emporter aux prochaines municipales. Ce chiffre dépasse de loin les 44% qui se disent prêts à faire de même contre le RN, selon un sondage Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale. C’est au sein de la droite et du centre que le sentiment anti-LFI s’exprime avec le plus de force.

Le

Buste de Marianne
2min

Politique

Sondage : 76% des Français s’intéressent aux prochaines municipales

Comme lors des précédentes élections municipales, le thème de la « sécurité et de la lutte contre la délinquance » se dégage largement comme prioritaire pour 50% des Français interrogés, en particulier chez les sympathisants de droite et d’extrême droite, dans un sondage Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale. La santé et le niveau des impôts locaux suivent, avec 35% de citations chacun.

Le

Marine Le Pen trouve « porte close » chez Les Républicains
4min

Politique

Budget : « Nous avons tout à fait matière à trouver le compromis », estime la ministre de l’Action et des Comptes publics

Adopté sans surprise par les sénateurs, le projet de loi de finances éveille malgré tout des crispations au sein de la Chambre haute, le chiffre du déficit avoisinant désormais les 5,3% du PIB, loin de la volonté de la majorité sénatoriale de le contenir à 4,7%. La pression s’accroit et se déporte désormais sur la commission mixte paritaire qui se tiendra les 19 et 20 décembre.

Le