Marion Maréchal, qui n’a pas « honte » du nom Le Pen, défend un combat « métapolitique »
L'ex-députée FN Marion Maréchal a répondu à deux interviews jeudi, pour la première fois depuis son retrait de la vie politique...

Marion Maréchal, qui n’a pas « honte » du nom Le Pen, défend un combat « métapolitique »

L'ex-députée FN Marion Maréchal a répondu à deux interviews jeudi, pour la première fois depuis son retrait de la vie politique...
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L'ex-députée FN Marion Maréchal a répondu à deux interviews jeudi, pour la première fois depuis son retrait de la vie politique il y a un an, affirmant n'avoir pas "honte" du nom Le Pen qu'elle a effacé des réseaux sociaux, et présentant l'école qu'elle vient de lancer comme le fer de lance d'un combat "métapolitique".

L'abandon du nom de sa mère Yann sur ses comptes Facebook et Twitter la semaine dernière est "une manière, surtout, d'acter (son) passage à la vie civile. Je n'ai jamais eu et n'aurai jamais honte de mon nom", affirme l'ancienne élue de 28 ans sur le site classé très à droite Boulevard Voltaire.

"L'adossement du nom de ma mère, Le Pen, avait clairement un objectif en 2012: laver l'honneur de ce nom à Carpentras, vingt ans après la terrible affaire qui l'avait souillé", poursuit la petite-fille du cofondateur du FN, Jean-Marie Le Pen. Un cimetière juif avait été profané à Carpentras en 1990 par des néonazis.

"Je pense avoir mené cette mission avec succès par mon élection. Je n'ai plus de raison de garder, aujourd'hui, mon nom +politique+", ajoute-t-elle.

Celle qui vient de lancer une école où les intervenants proviennent de divers courants de l'extrême droite défend un "combat culturel et métapolitique" car "transmettre les valeurs civilisationnelles" ne peut pas se faire "uniquement par le biais électoral", même si le combat électoral peut en être la "finalité", dit-elle sur TLM Lyon.

La directrice générale de l'Institut de sciences sociales, économiques et politiques (Issep), qui doit ouvrir en septembre à Lyon, veut proposer une "offre alternative aux écoles qui sont aujourd'hui en charge de former les grandes élites françaises", dont les formations sont des "vecteurs des grands poncifs de notre temps sur la mondialisation, l'inutilité des frontières, le profit comme seule valeur".

- Laurent Wauquiez bienvenu -

Celle qui défend "l'union des droites" admet que "quelques membres" de l'école sont "issus des rangs du FN" mais souligne qu'il "n'y a pas de raison de les exclure" tout comme "des gens qui auraient pu s'investir à LR, à DLF (Debout la France, présidé par Nicolas Dupont-Aignan, NDLR), au PCD (parti chrétien démocrate, fondé par Christine Boutin, NDLR), ou autre".

Si le président de LR Laurent Wauquiez souhaitait y donner des cours, cela ne lui poserait "aucun problème".

Marion Maréchal, qui est toujours adhérente du FN, ne veut pas faire "une école pour (ses) idées", rappelant que "quand on est dans le combat électoral, on est dans un parti politique, qui a une doctrine, une hiérarchie". "On n'est pas là pour remplacer un sectarisme par un autre ou un intégrisme par un autre, bien au contraire. L'idée c'est d'être une bouffée d'air intellectuelle dans le monde universitaire".

Estimant que "la mondialisation n'est pas une option", elle veut développer la "dimension internationale" et travaille à un partenariat avec une école américaine.

La militante nationaliste a précisé que son école n'accepterait "pas les dons étrangers" mais pourrait accueillir des étudiants étrangers.

"Attachée au principe de laïcité", elle juge "peu probable" que son école accueille des étudiantes voilées.

Marion Maréchal, qui a quitté la politique après l'échec de sa tante Marine Le Pen à la présidentielle, n'exclut pas d'y revenir, mais pas pour les européennes. "Si un jour j'ai le sentiment que je peux être vraiment utile, que j'ai la légitimité pour partir, pourquoi pas", déclare-t-elle.

L'ancienne élue, toujours très populaire au FN, prévient toutefois que "c'est un peu hasardeux" de "se projeter excessivement sur telle ou telle personne".

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