Mélenchon et la CGT ensemble à Marseille, Insoumis et étudiants réunis à Lille, un défilé sous haute tension à Montpellier : les opposants de...
Marseille, Lille, Montpellier : la gauche anti-Macron tente la « convergence » des luttes
Mélenchon et la CGT ensemble à Marseille, Insoumis et étudiants réunis à Lille, un défilé sous haute tension à Montpellier : les opposants de...
Par Francois BECKER
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Mélenchon et la CGT ensemble à Marseille, Insoumis et étudiants réunis à Lille, un défilé sous haute tension à Montpellier : les opposants de gauche au président Emmanuel Macron ont testé, dans les rues, leur capacité à faire "converger les luttes".
C'est dans un défilé "Stop Macron" initié notamment par la CGT, dans la cité phocéenne qui l'a élu député, que Jean-Luc Mélenchon a déclamé samedi sa volonté de faire l'unité "dans tout le pays" contre le président de la République, élu il y a presque un an.
"Ce qui se déroule, ici à Marseille, c'est une bonne rupture de la cloison entre le mouvement social et l'action politique", a salué M. Mélenchon, en tête d'un cortège réunissant cheminots, fonctionnaires ou encore étudiants.
Cette manifestation doit amorcer la pompe avant une série de dates-clés, espère-t-il : la journée interprofessionnelle organisée le 19 avril par la CGT, et la manifestation du 5 mai à l'appel du député France insoumise François Ruffin - à laquelle la centrale syndicale a annoncé qu'elle n'irait pas.
Pour cette démonstration de "convergence" des luttes et des partis, M. Mélenchon avait invité à le rejoindre les dirigeants du PCF Pierre Laurent, de Génération.s Benoît Hamon et du NPA Olivier Besancenot. Principalement des responsables départementaux de la CGT, de la FSU, de Sud, de l'Unef ou du PCF et d'Attac, étaient finalement présents, ainsi que l'ancien candidat NPA à la présidentielle Philippe Poutou.
"Le problème de l'unité et de la convergence est posé depuis le début. Pour faire reculer le gouvernement, il faut être des millions dans la rue, il faut combattre ce qui nous divise. Il faut arrêter les conneries", a déclaré M. Poutou.
Oubliées les rivalités entre communistes et Insoumis, "Mélenchon est député des Bouches-du-Rhône, moi aussi, il n'y a rien de plus naturel que d'être là", renchérit le parlementaire PCF Pierre Dharréville.
Manifestation à Marseille contre la politique du président Emmanuel Macron, le 14 avril 2018
AFP
Du côté de la CGT, on assure aussi que tout soutien est "bienvenu" : "On va continuer à mettre du monde dans les rues, on va continuer à développer les grèves, les luttes, partout dans les entreprises", promet son secrétaire dans les Bouches-du-Rhône, Olivier Mateu.
- "Élément déclencheur" -
Au total, la manifestation marseillaise a rassemblé, dans le calme, 58.000 personnes selon la CGT, et 6.000 selon la police, soit légèrement moins que les précédentes grandes manifestations interprofessionnelles.
Elle avait été organisée à dessein un samedi, pour élargir le cercle des participants, dont de nombreux Insoumis comme Jimmy Levacher, cadre dans le privé, venu de Valence. Bonnet phrygien sur le crâne, il espère que ce rassemblement "sera un élément déclencheur partout".
"Il faut que cette impulsion se généralise, ça monte partout, à la SNCF, chez les étudiants, dans d'autres professions... On est dans l'obligation de gagner, sinon on va se faire laminer", ajoute dans le cortège Gérard Cazorla, président de la coopérative ouvrière Scop-Ti.
Outre Nantes, où des milliers de personnes ont manifesté leur soutien aux zadistes de Notre-Dame-des-Landes face au gouvernement, un défilé pour faire "la fête à Macron" a également été organisé à Lille, réunissant près d'un millier de personnes, selon la préfecture.
Dans le cortège, incluant les députés France insoumise du Nord Ugo Bernalicis et Adrien Quatennens, des manifestants brandissaient des pancartes telles que "Sélection piège à cons" ou "Macron arrête de draguer les cathos et écoute les cheminots".
Manifestation à Marseille contre la politique du président Emmanuel Macron, le 14 avril 2018, en présence notamment du député des Bouches-du-Rhône Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) et de l'ancien candidat à la présidentielle Philippe Poutou (NPA)
AFP
"Tout le monde est attaqué par Macron, mais tout le monde résiste. Ce n'est qu'un début !", a déclaré Jarod, étudiant en sociologie de 19 ans, membre de l'Unef.
La mobilisation a dégénéré à Montpellier, avec des heurts lors d'une manifestation de "convergence des luttes" qui a réuni 1.000 à 2.000 personnes. Le défilé fédérait notamment de jeunes anarchistes, des opposants à la loi sur l'accès à l'université, des militants défendant les droits des migrants ou des soutiens des zadistes.
Après le rejet du texte par les députés, les sénateurs examinent à leur tour le budget 2026, marqué par le contexte d’instabilité politique. La majorité sénatoriale de droite et du centre entend aider les entreprises et les collectivités, tout en diminuant les budgets de plusieurs ministères pour renforcer les économies. Le ministre de l’Economie, Roland Lescure, se dit « persuadé qu’un compromis » reste encore « possible », malgré les antagonismes.
Après la publication d’un rapport de la droite sénatoriale destinée à lutter contre l’entrisme islamiste, plusieurs responsables culte musulman ont adressé une lettre ouverte à Gérard Larcher pour dénoncer « une instrumentalisation politique de leur pratique culturelle ».
Face aux menaces russes et à la mise en garde du chef d’état-major, Emmanuel Macron accélère la création d’un service national militaire volontaire. Si les sénateurs reconnaissent l’urgence stratégique, ils pointent une annonce précipitée, sans débat public ni concertation parlementaire, et des financements jugés peu crédibles.
A quelques instants de l’ouverture de l’examen du projet de loi de finances au Sénat, la majorité sénatoriale prévoit, comme promis, de couper dans la copie déposée par le gouvernement pour trouver de nouvelles pistes d’économies, au grand dam des élus de gauche.