Match de football Ajaccio – Le Havre: la polémique enfle
Le président de l'AC Ajaccio a annoncé mardi déposer plainte à son tour contre son homologue du Havre, nouvelle étape dans la polémique suscitée...
Par Maureen COFFLARD
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Le président de l'AC Ajaccio a annoncé mardi déposer plainte à son tour contre son homologue du Havre, nouvelle étape dans la polémique suscitée par les incidents ayant émaillé dimanche la rencontre entre les deux clubs, au coeur de réunions très attendues à la Ligue de football professionnel.
"Le président Léon Luciani déposera ce matin une plainte avec constitution de partie civile à l’encontre de Monsieur Vincent Volpe, président du Havre AC pour dénonciation calomnieuse. À cet effet, il produira les vidéos et les témoignages attestant qu'à aucun moment, M. Volpe n’a été victime d’une agression physique", écrit le club corse dans un court communiqué.
Cette plainte fait suite à celle du club havrais qui dénonce des insultes parfois racistes adressées à ses joueurs et affirme que son président Vincent Volpe a été "agressé physiquement en tribune présidentielle", des faits accrédités notamment par la députée de Seine-Maritime Agnès Firmin Le Bodo, elle aussi présente dans les tribunes pour soutenir les Havrais en Corse dimanche.
Le match, reporté de vendredi à dimanche après le caillassage du bus des Havrais, a été marqué par des échauffourées entre joueurs et un envahissement du terrain en fin de partie.
Le club du Havre, qui s'est incliné aux tirs au but, a depuis saisi la LFP pour réclamer le gain du match sur tapis vert, et la polémique a enflé. Une première réunion de la commission des compétitions de la ligue de football était prévue mardi à 11H00, avant que la commission de discipline de la LFP ne se réunisse "en urgence" à 13H00 "pour étudier le dossier des incidents lors d'AC Ajaccio - Le Havre".
- "Acharnement anti-corse" -
Des supporters et des policiers entourent le car des joueurs du Havre qui arrivent au stade d'Ajaccio, le 18 mai 2018
AFP/Archives
Le club normand a pointé ce qui constitue à ses yeux plusieurs manquements aux règles de la ligue: selon le club, "le sanctuaire du terrain a été violé par deux envahissements de terrain", "l'entraîneur de l'AC Ajaccio n'a pas respecté sa sanction d'expulsion" et le président du club corse était derrière les buts lors de la séance de tirs au but, ce qui est interdit.
En Corse, la polémique a depuis quitté la simple sphère sportive pour déborder dans la vie politique de l'île, suscitant une multiplication de réactions dénonçant du "racisme anti-corse".
Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de l'île de Beauté a dénoncé mardi dans un tweet "le climat d'hystérie anti-corse" et "les pressions politiques venues du plus haut niveau de l'Etat", s'interrogeant sur la capacité de la ligue à "être impartiale et à préserver le droit qu'a l'AC Ajaccio de jouer à Ajaccio le match de barrage contre le Toulouse FC".
Le président indépendantiste de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni a également fustigé la "haine anti-corse", promettant une "riposte énergique" sur le terrain judiciaire.
Même son de cloche chez le député nationaliste Jean-Félix Acquaviva: "L'@ACAjaccio a gagné sa place sportivement malgré des décisions arbitrales plus que litigieuses.Si lumière il doit y avoir sur des faits, ce n'est pas en volant la place de l'@ACAjaccio face à @ToulouseFC. L'acharnement anti-corse est indécent".
"J'ai l'intime conviction que nous sommes victimes d'un lynchage médiatique", avait pour sa part accusé le vice-président de l'AC Ajaccio, Alain Orsoni, en annonçant dès lundi sa démission du conseil d'administration de la Ligue de football professionnel.
Lundi soir, la ministre des Sports Laura Flessel avait appelé la LFP à "la diligence et l'intransigeance" et jugé "graves" les faits reprochés. "Nous sommes indignés par le triste spectacle de ACA-HAC", avait-elle écrit sur Twitter ajoutant vouloir "étudier" avec la ministre de la Justice Nicole Belloubet "les sanctions pénales dans ce genre d'affaires".
Depuis la nomination de Michel Barnier à Matignon, la ligne du Parti socialiste opposée à Olivier Faure multiplie les prises de parole tenant sa direction pour responsable dans l’échec de la nomination de Bernard Cazeneuve. Une accusation dont elle se défend, alors que le parti à la rose souhaite peser davantage à gauche.
Le nouveau locataire de Matignon consulte en vue de la nomination de son gouvernement. Côté LR, le nom du patron des sénateurs de droite, Bruno Retailleau, revient avec insistance. « Une hypothèse plus que possible », avance un sénateur LR, selon qui « on lui a demandé ». Mais rien n’est encore fait. Si des macronistes seront de la partie, les choses semblent bouchées à gauche.
Cela pourrait être le premier obstacle du gouvernement Barnier, avant même l’adoption du budget 2025 d’ici la fin de l’année. Les députés du Rassemblement national ont confirmé qu’ils entendaient déposer, dans le cadre de leur niche parlementaire prévue le 31 octobre, un texte d’abrogation de la réforme des retraites. Du côté du Nouveau Front populaire, qui proposait le retour de la retraite à 60 ans dans son programme, l’idée de devancer le RN en mettant une proposition similaire à l’ordre du jour dès l’ouverture de la session ordinaire à l’Assemblée fait aussi son chemin. Rien n’assure toutefois que les deux familles politiques joindraient leurs voix pour faire adopter un tel texte. « Nous ne serons pas condamnés à voter la proposition de loi de ces hypocrites, qui sont responsables du fait qu’aujourd’hui nous avons un partisan de la retraite à 65 ans à Matignon », fustigeait le sénateur communiste Ian Brossat, invité de la matinale de Public Sénat ce 9 septembre. Quelques minutes plus tard, sur le même plateau, le député Rassemblement national Sébastien Chenu rétorquait, accusant la gauche de « sectarisme ». Mathématiquement, la réforme des retraites, adoptée dans la douleur au mois de mars 2023, trouve tout de même une majorité contre elle à l’Assemblée. Face à ce constat, le nouveau Premier ministre Michel Barnier a donc tenté d’arrondir les angles en annonçant le 6 septembre, sur le plateau de TF1, son souhait d’ « ouvrir le débat sur l’amélioration de cette loi pour les personnes les plus fragiles », sans pour autant « tout remettre en cause ». « Il faut rouvrir les discussions, mais pas pour remettre en cause la réforme » Quelles « améliorations » le gouvernement Barnier pourrait-il apporter au texte ? Au sein de la droite et du bloc central, le retour à la retraite à 62 ans semble en tout cas exclu. « Il faut rouvrir les discussions, mais pas pour remettre en cause la réforme. On l’a votée avec beaucoup de difficultés, on garde les acquis », défend un cadre de la majorité sénatoriale. Quelques ajustements du texte ne sont donc pas à exclure, ne serait-ce que pour « répondre », estime-t-il, à l’initiative parlementaire du RN et aux syndicats, qui prévoient une manifestation le 1er octobre. La ligne rouge des 64 ans n’interdit pas, par ailleurs, de rediscuter d’autres points de la réforme. Au Sénat, l’introduction de nouvelles mesures sur l’emploi des seniors semble par exemple faire consensus au sein de la majorité. À l’occasion de l’examen du texte, la chambre haute s’était déjà exprimée en faveur de l’instauration d’un « index seniors », censé pousser les entreprises à davantage de transparence sur l’emploi des salariés en fin de carrière, et sur la création d’un « CDI seniors », nouveau contrat de travail exonéré de certaines cotisations. Les deux amendements avaient finalement été censurés par le Conseil constitutionnel. « Il faut reprendre cet aspect là des choses, pour associer à cette réforme des retraites un véritable changement de politique vis-à-vis de l’emploi des seniors. Il faut sans doute aussi travailler, en lien avec les partenaires sociaux, sur la question de la pénibilité notamment dans les métiers du bâtiment ou de l’aide à la personne », propose la sénatrice centriste Élisabeth Doineau. En revanche, pour la rapporteure générale du budget de la Sécurité sociale, une remise en cause complète de la réforme serait « suicidaire » : « Il faut être lucide face aux réalités budgétaires du pays, pour ne pas entraîner la France vers de nouvelles dépenses qui seraient un naufrage. » « Je ne vois pas sur quoi le débat peut reprendre si on élude la question des 64 ans » Les déclarations de Michel Barnier, qui a indiqué que les « améliorations » qu’il entendait proposer respecteraient « le cadre budgétaire », ont donc de quoi rassurer les défenseurs de la réforme. À gauche, l’accueil de l’annonce du nouveau Premier ministre est évidemment beaucoup plus froid. « Je ne vois pas sur quoi le débat peut reprendre si on élude la question des 64 ans, puisque l’essence même de cette réforme c’est le report de l’âge de départ à la retraite », dénonce la sénatrice Monique Lubin, qui défendait déjà en février dernier une proposition d’abrogation de la réforme. L’élue socialiste doute par ailleurs de la sincérité de l’initiative du nouveau Premier ministre, qui défendait du temps de la primaire des Républicains en 2021 un report de l’âge légal à 65 ans. « Sa déclaration me laisse songeuse. Je pense qu’elle a surtout pour but de donner des gages, de contrebalancer la tendance à droite de ce futur gouvernement, au moment où il cherche des ministres de centre-gauche pour le composer », estime Monique Lubin. Du côté des syndicats, le scepticisme est aussi de mise. Au micro de France Inter le 8 septembre, la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon a réclamé « a minima » une suspension de la réforme, le temps de la réouverture des discussions, pour bloquer l’augmentation progressive de l’âge de départ à la retraite. De son côté, la CGT a fait de l’abrogation de la réforme l’un des mots d’ordre de la journée de mobilisation syndicale du 1er octobre.
Alors que se tiennent mardi et mercredi les journées parlementaires des groupes Ensemble pour la République et Horizons, une incertitude planait sur la venue du Nouveau Premier ministre. Le parti d’Edouard Philippe a envoyé une invitation à Michel Barnier. Du côté du groupe Ensemble pour la République dirigé par Gabriel Attal, on semblait vouloir garder ses distances.