Jean-Luc Mélenchon a vigoureusement contesté dimanche toute accusation d'antisémitisme, dénonçant des pratiques "mesquines, sournoises et insupportables" tout en critiquant une nouvelle fois le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).
"Chaque juif dans le plus modeste village de France doit savoir que s'il est mis en cause parce qu'il est juif, il me trouvera à l'instant d'après à ses côtés (...) Tout ce qui ressemble à de la discrimination sur la base de la religion, du sexe ou de la couleur de peau m'insupporte au dernier degré, et je le combats politiquement", a assuré le chef de file de la France insoumise sur BFMTV.
"Dois-je raconter ma vie pour expliquer que l'antisémitisme n'est pas dans mes moyens ? Il y en a ras-le-bol d'utiliser cet argument pour disqualifier", a-t-il insisté, regrettant que "de manière insidieuse, mesquine, sournoise et insupportable des gens viennent dire" qu'il cultive une certaine ambiguïté sur ce sujet.
Plusieurs ministres et responsables de la majorité ont récemment accusé M. Mélenchon d'avoir un "problème avec l'antisémitisme" après que le leader de LFI s'en est pris, le 13 décembre, aux "oukases arrogants des communautaristes du CRIF" sur un blog, commentant la défaite historique du travailliste Jeremy Corbyn aux élections britanniques.
Le CRIF lui-même a dénoncé des "propos inadmissibles".
Selon M. Mélenchon, qui dénonce les attaques "odieuses" de la majorité, le CRIF mène "une bataille politique" contre LFI. "Inventer des antisémites, c'est grave et le CRIF passe son temps à ça, à sortir son rayon laser et quand quelqu'un dit quelque chose qui ne lui plaît pas, il vous insulte en vous qualifiant d'antisémite", a ajouté M. Mélenchon.
Le député travailliste Jeremy Corbyn à la Chambre des Communes le 19 décembre 2019
PRU/AFP/Archives
Le député a une nouvelle fois pris la défense de Jeremy Corbyn, leader très à gauche du Labour, qui se voit reprocher depuis plusieurs années d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme au sein de son parti.
"Cet homme n'est pas plus antisémite que je ne sais quoi", a-t-il dit.
"Quand le grand rabbin d'Angleterre dit que Monsieur Corbyn n'est pas capable d'assumer la responsabilité de l'État, c'est à peu près aussi insupportable que si le mufti du Caire venait prononcer une oukase contre moi de même nature. Et je préviens d'avance, ça ne m'impressionne pas, je ne m'inclinerai pas, je ne ferai pas comme Jérémy Corbyn, qui a passé son temps à s'excuser", a commenté M. Mélenchon.
L'impopularité du Premier ministre est bien moindre que celle du chef de l’Etat : Sébastien Lecornu bénéficie de 35% d’opinions favorables contre 21% pour Emmanuel Macron, selon le dernier baromètre Odoxa de décembre 2025. Cet écart s'est même creusé, puisque le locataire de Matignon a progressé de 5 points depuis octobre tandis que le président stagne.
59% des Français sont disposés à se reporter sur un candidat qui ne bénéficie pas de leurs faveurs politiques afin d'empêcher LFI de l’emporter aux prochaines municipales. Ce chiffre dépasse de loin les 44% qui se disent prêts à faire de même contre le RN, selon un sondage Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale. C’est au sein de la droite et du centre que le sentiment anti-LFI s’exprime avec le plus de force.
Comme lors des précédentes élections municipales, le thème de la « sécurité et de la lutte contre la délinquance » se dégage largement comme prioritaire pour 50% des Français interrogés, en particulier chez les sympathisants de droite et d’extrême droite, dans un sondage Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale. La santé et le niveau des impôts locaux suivent, avec 35% de citations chacun.
Adopté sans surprise par les sénateurs, le projet de loi de finances éveille malgré tout des crispations au sein de la Chambre haute, le chiffre du déficit avoisinant désormais les 5,3% du PIB, loin de la volonté de la majorité sénatoriale de le contenir à 4,7%. La pression s’accroit et se déporte désormais sur la commission mixte paritaire qui se tiendra les 19 et 20 décembre.