Mélenchon rate son pari et reste à la porte du second tour
Jean-Luc Mélenchon est resté dimanche à la porte du second tour qu'il espérait franchir au terme d'une longue "campagne de conviction", mais il...
Par Lucile MALANDAIN
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Jean-Luc Mélenchon est resté dimanche à la porte du second tour qu'il espérait franchir au terme d'une longue "campagne de conviction", mais il s'est placé en bonne position dans la recomposition de l'espace politique à gauche.
Sans reconnaître sa défaite dans l'immédiat, le candidat de La France insoumise a promis de le faire dès qu'il disposerait des résultats définitifs. Il a délégué aux quelque 450.000 appuis réunis autour de sa candidature le soin de décider d'une éventuelle consigne de vote pour le second tour.
A 23H00, les estimations le créditaient de 18 à 19% des voix, soit près du double de son score de 2012 (11,10%), a priori derrière François Fillon.
Porté par une spectaculaire dynamique après le premier débat télévisé de l'avant-premier tour, Jean-Luc Mélenchon avait ensuite connu un tassement dans les intentions de vote. Au point que dans les deux dernières semaines, il avait pris l'habitude de conclure ses meetings sur l'idée que l'élection se jouerait à "une poignée de voix".
Jean-Luc Mélenchon : scores par département
AFP
A 65 ans, ce vieux lion de la politique a pourtant réussi à supplanter un Parti socialiste qu'il a honni après en avoir été un des membres influents plus de 30 ans durant. Il a même réussi à faire jouer jusqu'au bout le "vote utile", siphonnant les voix du candidat PS Benoît Hamon réduit à un score historiquement bas, entre 6 et 7%.
Au chapitre des petites victoires personnelles, il a emporté près de 35% des suffrages à Evry: la ville de Manuel Valls. Il est également arrivé premier en Dordogne et dans l'Ariège, des terres traditionnellement ancrées à gauche, ainsi qu'en Guyane, à La Réunion, à Saint-Pierre et Miquelon et en Martinique.
Mais l'échec pour ce héraut de la gauche anti-Hollande est d'autant plus amer qu'il laisse les deux premières places à Emmanuel Macron et Marine Le Pen, ses deux cibles privilégiées durant la campagne.
Ceux qui selon lui obligent les Français à se décider "entre deux extrêmes": "l'extrême droite" de la candidate Front national, "condamnant notre grand peuple multicolore à se haïr entre lui-même", et "l'extrême marché" de celui d'En Marche!, "sorte de magie noire qui transforme la souffrance, la misère, l'abandon en or et en argent", avait-il dit à Marseille le 9 avril.
- 'Un truc de fou' -
Dès février 2016, prenant tout le monde de court, même le PCF qui avait été son principal partenaire cinq ans plus tôt, Jean-Luc Mélenchon annonçait qu'il se lançait dans la course à l'Elysée. Simultanément, il créait un mouvement "hors parti", "La France insoumise", qui, contre toute attente, a rapidement connu un fort succès populaire.
Le programme, "L'Avenir en commun", était prêt dès le mois d'octobre et publié en poche en décembre. Il s'arrache au point de devenir un des livres politiques les plus vendus.
Dès lors, le succès initial se confirme, ses meetings ne désemplissent pas. Chaque fois, des centaines de personnes restent à l'extérieur, prêtes à l'écouter debout dans le froid devant un écran géant.
"On a fait une campagne sur le programme, une campagne de conviction, une campagne transparente qui renouvelle les méthodes politiques", assurait son directeur de campagne, Manuel Bompard vendredi soir. YouTube, hologrammes, jeu vidéo: la méthode Mélenchon diverge jusqu'au bout de celle des autres candidats.
"On a fait un truc de fou: le mouvement spontané qu'on a créé, ce score est magnifique, on n'a pas d'aigreur", a confié dimanche Romain, un militant participant à la soirée électorale de M. Mélenchon à Paris.
Il est vrai que s'il n'arrive pas en finale, Jean-Luc Mélenchon se place en bonne position dans la recomposition de la gauche, face à un Parti socialiste profondément divisé. Le rapport de force est de son côté, prévenait déjà son équipe vendredi.
L'enseignement principal de cette présidentielle, c'est "l'effondrement des forces politiques traditionnelles", estime un proche. "Le vieux monde politique est mort dimanche soir", ajoute-t-on.
Une autre source assure que "ce qu'on a mis en branle va se concrétiser". "On va pouvoir recomposer l'espace politique qui est le nôtre, et on a légitimement la possibilité d'impulser une nouvelle force politique dans le pays."
Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.
A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.
Le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, a interpellé ce 7 mai, lors des questions au gouvernement, le Premier ministre François Bayrou sur les projets de référendum évoqués ces derniers jours par l'exécutif.
Réagissant à la publication d’un livre à charge sur le fonctionnement de la France insoumise, Patrick Kanner, le président du groupe PS au Sénat, épingle le rôle joué par Jean-Luc Mélenchon. Il appelle la gauche à tirer les enseignements de cet ouvrage.