Mercosur : « Je refuse de dire qu’un accord est mauvais par nature » déclare Marc Fesneau
Invité de l’émission « Audition publique » sur Public Sénat et LCP, Marc Fesneau, ministre chargé des Relations avec le Parlement revient de manière mesurée sur l’accord commercial UE-Mercosur et préfère attendre de voir ce que contient le texte.

Mercosur : « Je refuse de dire qu’un accord est mauvais par nature » déclare Marc Fesneau

Invité de l’émission « Audition publique » sur Public Sénat et LCP, Marc Fesneau, ministre chargé des Relations avec le Parlement revient de manière mesurée sur l’accord commercial UE-Mercosur et préfère attendre de voir ce que contient le texte.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La conclusion vendredi soir après 20 ans de discussions d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay), a ravi les négociateurs européens et américains. Qualifié d’historique pour les uns et inacceptable pour d’autres, l’accord a déclenché en France et en Europe la colère des agriculteurs et écologistes qui s’y opposent. « La difficulté de ces accords internationaux, et celui-là ne fait pas défaut, c’est que les négociations ont commencé il y a 20 ans » réagit ce soir Marc Fesneau qui pointe du doigt le rôle de la commission européenne qui « est la seule compétente à mener les négociations une fois que le mandat a été donné. » 

Le ministre insiste sur le cheminement de cet accord et souligne que « le Parlement européen est saisi de l’accord et qu’il est en droit de l’accepter ou de le rejeter. » Alors la délégation française doit-elle rejeter cet accord ? « Qui a vu cet accord ? Personne » affirme Marc Fesneau. « Nous allons d’abord l’examiner et il y a deux choses importantes : il faut être vigilant sur le sujet agricole et ensuite le sujet climatique. » poursuit-il.

L’UE pourrait ouvrir son marché aux produits sud-américains par le biais de quotas avec 99.000 tonnes de bœuf par an à taux préférentiel (7,5%). Marc Fesneau affirme ne pas être un « protectionniste échevelé » : « Personne ne le découvre car il y avait des craintes (…) Je dis qu'il faut regarder cet accord, je ne suis pas un protectionniste échevelé. »

« Je ne partage pas la vision de Nicolas Hulot »

L’ancien ministre de l’écologie, Nicolas Hulot, juge l’accord « complètement antinomique avec les ambitions climatiques ». Le ministre dit ne pas partager cette vision : « Est-ce que cet accord peut être un outil puissant pour engager des pays vers la transition écologique ? Nicolas dit qu’il faut renoncer aux accords de libre-échange car le libre-échange est par nature anti-écologique. Si ce que nous proposons au monde, c’est le retour aux frontières et le protectionnisme, il faut m’expliquer le modèle économique dans lequel on vivra. »

Il conclut : « L’accord pose des questions et le Parlement européen va se saisir du texte. À partir de là nous prendrons nos options. Je refuse de dire qu’un accord est mauvais par nature. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture
5min

Politique

Accord du Mercosur : aubaine ou menace ?

Le 18 décembre, lors du Conseil européen à Bruxelles, les 27 devraient donner leur feu vert à l’accord commercial avec les pays du Mercosur. Prise en étau entre les droits de douanes américains et la Chine, l’Union européenne cherche de nouveaux débouchés pour son industrie et son agriculture. Mais certains pays, comme la France, craignent un dumping sur les prix et les normes environnementales. Alors l’accord avec le Mercosur est-il un bon deal pour l’UE ? « Ici l’Europe » ouvre le débat, avec les eurodéputés Saskia Bricmont (Les Verts/ALE, Belgique) et Charles Goerens (Renew, Luxembourg).

Le

Mercosur : « Je refuse de dire qu’un accord est mauvais par nature » déclare Marc Fesneau
4min

Politique

« Il faut qu’autour des écoles, on n’ait pas de MacDo et de kebabs », déclare la sénatrice des Bouches-du-Rhône Brigitte Devésa

Le surpoids semble être la nouvelle épidémie du XXIè siècle. En France, près de la moitié de la population est concernée, constituant un véritable enjeu de santé publique. De quoi alerter le législateur qui entend renforcer les mesures de prévention et d’accompagnement sur le sujet. Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Brigitte Devésa et le nutritionniste créateur du nutri-score Serge Hercberg pour en débattre dans l’émission Et la santé ça va ?.

Le

Mercosur : « Je refuse de dire qu’un accord est mauvais par nature » déclare Marc Fesneau
5min

Politique

Budget de l’agriculture : le Sénat adopte des crédits en baisse, la gauche dénonce les coupes dans la transition écologique

Dans la nuit de vendredi à samedi, le Sénat a adopté les crédits de la mission agriculture du budget 2026. En prenant en compte les crédits européens, les dépenses fiscales et sociales, l’enveloppe allouée à l’agriculture s’élève à 25 milliards. Toutefois les crédits sont en baisse par rapport au dernier exercice effectivement exécuté en 2024. A gauche, les sénateurs ont dénoncé les fortes coupes dans la transition écologique.

Le

Mercosur : « Je refuse de dire qu’un accord est mauvais par nature » déclare Marc Fesneau
2min

Politique

Dermatose des bovins : « Nous ne laisserons aucun éleveur seul », promet Annie Genevard

Alors que le Sénat examine les crédits de la mission agriculture du budget 2026, la ministre, Annie Genevard a assuré que l’Etat serait aux côtés des éleveurs de bovins touchés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et a réaffirmé la politique d’abattage de toutes les bêtes des foyers affectés et d’une vaccination élargie.

Le